Une course folle dans les sombres ruelles. [pv Soren Shawn. ♥]

Une course folle dans les sombres ruelles ;

OPALE
9:47PM

Maya s'était réveillée à cinq heures du matin afin de se préparer pour travailler. Elle avait donc passé la journée à danser sous une chaleur incessante. C'était trop monotone pour elle. La demoiselle ne voulait pas tout de suite rentrer dans son appartement avec sa mère, ses frères et sa sœur. Elle voulait se promener encore un peu, voir quelques personnes, même inconnues, ça lui était égal, tant qu'elle sortait. Elle s'était changée il y a une heure de cela ; la transpiration sur le corps n'est pas agréable voyez-vous. Après qu'elle eut pris sa douche, elle s'était vêtue d'une longue robe blanche aux fines dentelles, parfait pour les soirées de printemps. Elle avait enfilé ses ballerines vernies blanches, c'était ce qu'elle avait de plus pratique et rapide sous la main.

Elle quitta donc le carrefour qui reliait les nombreux quartiers populaires pour une ruelle descendante, totalement opposée à celle qui lui permet de rentrer chez elle. A cette heure-ci traînait encore des personnes, ce qui paraîtrait étonnant pour les nouveaux habitants, les touristes, mais plus pour Maya. Elle avait pris cette habitude et se contentait juste de sourire et de saluer les gens qui la fixaient sans cesse. Ce genre de personnes l'agace, vraiment. Alors, elle prend plaisir à les gêner. C'est comme ça avec Maya, soit on ne la regarde pas et tout va bien, soit on fixe comme si la personne en face de soi-même était un martien et on se sent gêné (e) quand celle-ci l'aperçoit.

Ensuite, elle entama un autre chemin, un peu plus calme. Des commerces étaient encore ouverts, l'un vendait de beaux colliers colorés en bois, l'autre de la nourriture. Maya louchait sur les colliers, mais elle passa devant la vitrine sans hésiter un instant. Elle devait économiser, un collier après tout, ce n'est guère important, ce n'est qu'une petite décoration, et pour le prix, mieux valait acheter ses perles et faire ses colliers soi-même.

Puis elle prit une petite ruelle, plus sombre que les autres et plus calme. Seul un lampadaire produisait encore de la lumière. Au bout de la rue, elle aperçut un autre magasin ouvert, toutes lumières allumées. Elle pressa le pas, curieuse qu'elle était, elle adorait découvrir les magasins qui étaient présents dans la ville qu'elle chérissait. Une fois en face de celui-ci, elle découvrit avec surprise que ce récent magasin vendait des bonbons et des chocolats. De quoi faire baver les gens ! Une dame sortit de ce commerce, un sac en papier à la main. Elle semblait heureuse de son achat, bien qu’une goutte de sueur perlait à son front. Ce devait sans doute être une touriste ou une nouvelle car elle portait sur le dos un manteau, qu’elle retira d’ailleurs, après avoir posé son sac sur les dalles de la ruelle. Maya aperçut une main qui attrapa le sac puis disparut. Alors, elle se mit à courir en direction de la dame pour chercher la personne qui avait pris le sac. Elle haleta, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas courut, et si en plus il faut qu’elle court vite ! Elle vit au loin une touffe blonde, un sac en papier semblable à celui de la dame en main.

« Hé, toi ! Est-ce toi qui a volé le sac de la dame ?! »

Elle tentait de crier pour que sa voix soit assez audible, mais avec le peu de force qu'il lui restait, c'était difficile. Elle inspirait un bon coup puis s’approchait lentement de la personne. Elle remarqua que cette dernière était un enfant, un garçonnet précisément. Il portait un t-shirt blanc rayé gris ainsi qu’un short en jean.

« Petit, tu sais que ce n’est pas bien de voler, donne moi ce sac, on va lui rendre, je te donnerais un équivalent si tu es gentil. Sois sage, s’il-te-plaît… ! »

Elle entendit un rire étouffé, provenant du petit blondinet. Elle se demanda pourquoi il riait, mais ne prit pas le temps de le questionner, s'avançant le plus discrètement possible. Elle pouvait bien sûr utiliser son Karnevale, mais ne voulait pas effrayer ce petit qui n'avait pas l'air si méchant.

À dix heures du matin, Soren s'était réveillé dans un coin sombre et frais de la ville d'Opale, vous savez, le genre d'endroit où la lumière ne peut éclairer ne serait-ce qu'un centimètre carré et où les regards curieux des passants et touristes ne peuvent vous atteindre. Ce recoin a de multiples avantages : déjà d'un, comme je l'ai dit antérieurement, il sert de pieu lors des nuits, afin de d'aller dans les bras de Morphée en toute sécurité. Ensuite, de deux, un endroit parfait pour voler les marchandises des charrettes tirées des fournisseurs de tout ce secteur et pour finir, c'est le paradis pour se reposer au frais. Vraiment, ce coin est une des perles rares du pays en terme de lieu pour ses 'loisirs'. Oh! et j'ai oublié le meilleur : Soren était un des rares profiteurs de cette impasse entre deux maisons : seules les personnes de petites tailles peuvent y accéder ! Inutile de vous dire que grâce à son karneval, l'adolescent y entre sans problème.

Le blondinet se réveilla donc lorsque le bruit commença à envahir les ruelles du quartier populaire, comme chaque matin pratiquement. Il s'étira avant de sortir discrètement de sa cachette : personne ne devait savoir qu'il se faufilait là, ce serait triste qu'un soir il revienne à sa 'tanière' et y retrouver quelqu'un, même si c'est peu probable. Il suivi le mouvement de foule, faisant comme tout le monde, comme si lui aussi venait de loin. Il regarda tout autour de lui avec sa taille de gamin de 9ans, tout en marchant derrière des personnes qui, on en avait l'impression, faisait presque le double de sa taille. Il ne savait pas encore quoi faire de sa journée alors il marchait, marchait et marchait, dans l'espoir de trouver un divertissement. Tout compte fait, il passa toute la journée à marcher et à faire un petit match de football avec les enfants du quartier et puis voilà. Bon, fallait avouer que Soren avait quand même passé des journées bien plus intéressantes.

Il s'assi sur un pavé surélevé des quelques dalles de la ruelle mal éclairée et pensa. Oui, il pensa à ce qu'il pourrait faire, cette journée avait manqué d'action, à part son équipe qui avait gagné, rien de très excitant. Et puis, il était épuisé. Toute cette marche non-stop et ce sport improvisé, ça demande de l'énergie. Il soupira. C'est alors qu'il entendit des bruits de talons. Il se dirigea vers la source de ces sons et c'est ainsi qu'il se trouvait à quelques mètres d'un magasin de friandises. Une femme venait d'en sortir avec en bonus, un sac en papier à la main qu'elle posa pour enlever son manteau. L'enfant rigola dans sa tête : quelle occasion parfaite pour un peu reprendre de l'énergie. Aucun inconvénient, juste peut-être cette fille en train de contempler la vitrine. Non, elle ne pouvait pas l'empêcher dans son acte futur. Le blond souffla un bon coup et commença à courir vers le sac de la cliente et d'un geste vif, l'attrapa pour continuer dans son élan. Il continua jusqu'à se retrouver assez loin, histoire d'être sûr que la femme ne l'avait pas suivie, de toute manière, vu son âge, elle ne pouvait pas. Soudain, Soren fût surpris par une voix l'interpellant qui lui demanda si c'était lui qui avait volé le sac. Et merde, quelqu'un a retrouvé sa trace. Lorsque l'iconnu s'approcha, affirmant que c'était mal de voler, l'enfant rigola discrètement. Croyait-elle vraiment attraper le petit Soren comme ça, en l'amadouant ? Que nenni. Il recommença à courir, même s'il se fatiguait petit à petit, avant de se retrouver dans un cul de sac. Aucun bruit, elle devait avoir abandonné. Il s'accroupit et renversa le sac plein de chocolat à terre. Chocolat noir, chocolat blanc, chocolat à la banane... Raah, y'en avait-il pas à la noisette, le seul chocolat qu'il affectionne particulièrement ?! C'est une blague ? De plus dans l'obscurité, il y voyait presque rien. Aujourd'hui, il n'avait pas beaucoup de chances, franchement. Il observa quand même une dernière fois le sac avec un ultime espoir : Dieu l'avait entendu, il y avait un chocolat aux noisettes au fond. Soren souria à pleine dents, se leva et croqua dans le chocolat après l'avoir l'aluminium autour, content de sa victoire.

[désolée pour les fautes e_e]

Oh et puis mince ! Ce petit était déjà en train de manger un chocolat. Maya devait se dépêcher. Elle prit son élan, ferma les yeux, rentra ses pouces, de sorte que ses mains étaient en poings, inspira énormément d'air et devint invisible. Aussitôt, elle courut aussi vite qu'elle put jusqu'au garçonnet qui était assis sur le sol. Courir avec des ballerines et en robe, c'est vraiment pas pratique ! Elle retira ses chaussures, qui aussitôt réapparurent, avant de continuer à courir. L'air frais de la course l'apaisait, la rafraîchissait. Elle se sentait libre, personne ne pouvait la voir. Elle ferma les yeux. Et... elle tomba sur les dalles et roula sur le sol, comme un ballon, mais en moins élégant. Pas très douée la demoiselle ? Et oui. Heureusement qu'elle était invisible ! Elle ria intérieurement d'elle-même. Les dalles étaient assez fraîches, c'était agréable. Elle atterrit devant le blondinet et pris le sachet, qui devint invisible. Elle attendit un peu, le garçon dégustait le chocolat aux noisettes. Une fois ce chocolat finit, il chercha le sac qui avait disparu. Maya utilisa toutes ses forces pour réapparaître. Et elle réapparut devant les yeux du garçon. Elle frotta ses genoux qui avaient quelques égratignures, remis en place sa robe blanche plus très blanche.

« Tu croyais que je ne te suivais plus ? Petit coquin, je t'ai eu ! Ooh, ce que je viens de dire rime ! Hum... Bref. Tu vas venir avec moi t'excuser auprès de la dame, c'est compris ?! Où sont tes parents ? Je veux leur parler ! Ils sont fous de laisser leur enfant dehors si tard !! »

Elle prit la main du garçon de force et tira pour le relever. Elle essaya de le traîner, en vain.

« Mets-y du tien bon sang ! Il te suffira juste de t'excuser ! Je ne te demande rien de plus, juste en suite de rentrer chez toi, je t'accompagnerai pour en parler à tes parents. Comment t'appelles-tu, petit ? »

Elle était toujours aussi curieuse cette Maya ! Elle avait déjà pleins de questions à lui poser. La curiosité est un vilain défaut, m'a dit je ne sais combien de fois ma mère. Et là, que fait Maya ? Elle étouffe un pauvre garçon qui n'a demandé qu'un petit chocolat aux noisettes. Mais c'est plus fort que Maya, telle une maladie ! Parfois même elle ne s'en rend pas compte... Quand je vous disais qu'elle pouvait être énervante, ce n'était pas des mensonges, vous le verrez prochainement par vous-même... !

Ces noisettes croquantes, ce chocolat qui fond sur la langue avec un goût doux et sucré. Soren ne regrette pas son délit, ça devait être l'un des meilleurs chocolats au monde. Dorénavant, il restera plus souvent à rôder autour de ce magasin. En mangeant ce délice, l'enfant était d'une grande concentration, il ne fit même pas attention aux quelques bruits qui l'entouraient. Après avoir terminé sa dégustation, si je puis dire, le blondinet s'abaissa et chercha le sac en papier afin de remettre les autres barres de chocolats dedans, mais le trouva en vain. Peut-être qu'il avait dû s'envoler. Soren revint sur ses pas et regarda aux alentours : rien. Mais c'est pas possible, il a pas disparu comme ça ! Il commença à tourner en rond sans le trouver, ce qui commença à l'énerver. C'est alors que la jeune fille qui le suivait tout à l'heure réapparut comme par magie avec le sac. Il sursauta. Il se doutait que c'était un karneval donc ne se posa pas plus de questions à propos de ça, mais quand même, qu'est-ce qu'elle faisait encore là ?! Elle aimait bien s'incruster chez les gens et leur faire la morale ?! Elle commença à lui crier dessus, enfin non, crier c'est un grand mot, mais à l'enguirlander comme quoi il devait aller s'excuser et rentrer chez ses parents et blablabla, Soren avait déjà décroché à ce qu'elle disait. Elle lui prit la main de force pour le faire avancer, comme si c'était un enfant qui ne voulait pas aller chez le médecin. Bon, c'était presque la même chose, mais le médecin, là, c'était la victime du vol ; haha. Elle continuait de lui parler, qu'elle allait en parler à ses parents et tout ce genre de choses. Mouais, bof quoi. Elle lui demanda même son prénom, mais Soren ne lui répondit pas. Qu'est-ce qu'on en a à faire de son prénom ?

« Raaah, mais lâche-moi ! »

Il tira brusquement sa main avant de se ré-enfuir, laissant le reste des chocolats derrière lui. Pour lui, cette poursuite était devenue un jeu, enfin un peu d'action dans sa triste et fatigante journée ! Il courut de nouveau dans les rues et avenues, cherchant toujours un coin où se cacher. Il ralenti jusqu'à arriver à une ruelle avec au fond, un petit muret de deux mètres environ avec devant des caisses, des vieux meubles, toutes sortes de choses bonnes pour être jetées. Soren rigola à la simple pensée de l'inconnue escalader tout ça pour l'attraper. L'adolescent grandit son corps, pour passer du garçon de 8 ou 9 ans à celui de 13ans. 1m65 était suffisant pour grimper tout ça. Il se hissa d'abord sur une vieille commode puis sur une chaise posée sur cette dernière. Il se glissa de l'autre côté du muret et se retourna avant de dire sur un ton moqueur :

« Tu vas jamais y arriver! »

Le garçon ignorait si sa poursuivante l’avait entendu. Il espérait après tout, afin de la narguer le plus que possible.

Maya commençait à s'énerver. Sa curiosité grimpait l'échelle de plus en plus. Toutes les questions venaient dans sa tête sans qu'elle le demande, et cela l'énervait au plus haut point ! De plus, le blondin ne lui avait pas répondu. N'aurait-elle pas dû rester chez elle tranquillement, dans sa vie monotone ? Elle ne savait plus quoi penser, mais résista à la forte oppression qui était en cause. Elle laissa le sachet de chocolats ici, après tout, tant pis ! La dame n'avait qu'à ne pas poser son sac la nuit en pleine rue pour retirer un manteau ! On devrait les prévenir, ces gens-là, que les voleurs rôdent la nuit. Et puis bon, les vols, ce n'est pas ce qui manque. Elle avait plutôt envie de poursuivre le garçon, inconsciemment ça l'intéressait. Quelle surprise lorsqu'elle vit qu'il vieillit ! Elle ne put retenir sa curiosité et se décida à le suivre. Elle grimpa sur une vieille commode, les grincements laissant penser qu'elle céderait à tout moment, mais Maya n'y faisait guère attention, elle voulait seulement traverser le muret. Ensuite elle monta avec précaution sur la vieille chaise qui bougeait dans tous les sens. Elle s'appuya sur le muret et réussit à le passer. Inconsciemment, elle redevint invisible. Tant mieux, car sauter en robe, ce n'est pas super pour son égo... Elle sauta donc, rapidement, et se fit mal à la cheville, par réflexe pur et simple et chuchota un "Aïe", pourtant pas discrètement. Tant pis. Sa fatigue lui permit de redevenir visible, aussitôt elle se remit à courir, non sans peine. Elle était maintenant dans un sale état et quelques enfants réveillés regardaient curieusement la scène, ce devait être un beau spectacle pour eux, sans doute mieux que lorsqu'elle danse. Plus d'actions, plus de rires. Maya lança un « Tu m'as prise pour une grosse nulle, détrompe-toi, je suis capable de choses dont tu n'as pas idée ! ». Elle le rejoignit prestement, et respira longuement et bruyamment.

« Ne crois-tu pas qu'il serait temps de cesser cette course ? Elle n'a plus aucun sens après tout, et je suis exténuée ! Je ne me suis pas présentée, je m'appelle Maya Hailey Russel et j'ai seize ans, mais je pense que tu t'en fiches, n'ai-je pas raison ? »

Maya frotta sa cheville douloureuse. Elle espérait ne pas subir les "je te l'avais dit de ne pas te balader la nuit !" de sa mère. Ça lui était insupportable, elle avait déjà pendant seize ans écouté sans avoir le droit de ne rien dire. Malgré ce détail agaçant, elle avait une bonne mère, aimante et capable de tout pour ses enfants. Elle pourrait réveiller tout le quartier pour soigner un(e) de ses quatre amours. Cette charmante dame serait même totalement dépressive et perdue si ses enfants quittaient la maison, c'est pour cela qu'elle redoute le départ des aînés. Mais, voyez-vous, Andrew et Ethan sont bien trop attachés à leur famille pour oser la quitter, bien qu'en dehors ils aient des amis, ils préfèrent largement leur famille, et c'est une chose assez rare pour des garçons, qui réclament sans cesse leur indépendance plus que quelconque autre chose.

« Ouais, je me fous complètement de comment tu t'appelles! »

Sur ces mots, Soren rigola. Oh, comme il était fier de cette insolence et indifférence. Quel sentiment était pire que l'impassibilité que faisait preuve le garçon ? Pour lui, qui aime qu'on soit attentionnés envers lui, c'était le pire de tous. Et qui sait, peut-être que c'était la même chose avec la jeune fille. Sur ce, il continua :

« Et puis, je veux courir! »

Le garçon se mit derrière Maya qui avait l'air de ne plus avoir d'énergie, enfin, elle en avait plus, c'était un fait. Il plaça ses mains dans son dos et la poussa tout en criant des 'Allez, couuurs', comme ferait un enfant qui ordonne qu'on lui achète un jouet. En cette jolie journée, il n'avait, à son goût, gaspillé pas assez de son énergie et cette énergie, il ne voulait pas la perdre inutilement, la voir s'envoler comme ça, il voulait en profiter un maximum, comme si c'était une somme d'argent qu'on allait lui retirer le lendemain et dont on peut n'en tirer parti. Triste. La jeune fille ne fit qu'un pas en avant, un pas forcé. Elle était vraiment à bout : chose inacceptable ! Il fallait faire quelque chose pour la faire avancer, vous savez, comme quand on va sur le dos d'un âne et qu'on lui montre une carotte volante juste devant ! Bah Soren, il va faire la même chose, c'est vraiment quelque chose qui fonctionne d'après ses expériences antérieures personnelles. Mais maintenant, il fallait savoir quoi. Le blondinet se remit devant Maya et recula de trois pas avant de l'observer. Elle n'avait presque rien sur elle, quoi voler alors ? Sa robe ? Haha, il n'avait pas encore acquis assez expérience pour voler des choses aussi... Compliquées ?
Il mit une mit une main dans sa nuque et examina la nouvelle connaissance. Cette dernière redressa la tête et le regarda avec un air interrogateur. C'était rigolo. C'est alors que dans ses cheveux blonds, ondulant avec le vent, il aperçu une fleur qui y logeait. Ah ben voilà, Soren a trouvé ce qu'il va emprunter. Oui, mais va-t-elle courir après une connerie qui s'cueille chez les quelques fleuristes présents à Opale ? Oh et puis, qui tente rien n'a rien, non ?
Il courut vers elle et attrapa la fleur d'une espèce inconnue au creux de sa main, sans autant froisser les pétales. Il fit un tour autour de la jeune fille avant de partir sans rien dire, la prenant, sans doute, au dépourvu.
Ce sale gosse rigolait dans sa tête, elle qui en avait déjà marre et était fatiguée, cela allait s'annonçait divertissant. Non pas qu'il est sadique mais...Voilà quoi. Dans le grand labyrinthe qu'est Opale, le garçon courait à toute vitesse. Il était loin d'être fatigué. En regardant derrière lui pour voir si Maya le suivait -ce qui n'était pas le cas- il se cogna contre un homme avant de retomber sur son derrière. L'homme le regarda avec mépris, mais il s'enfoutait. Aujourd'hui, Soren était d'humeur je m'enfoutiste. Mais malgré tout, une question arriva dans le petit esprit du jeune garçon : Normalement à cette heure-ci, peu de personnes devraient être là ? Sans s'excuser, Soren continua son chemin après s'être relevé en toute hâte. Et plus il avançait, plus de gens il y avait. C'est ainsi qu'il se retrouva dans... Dans un festival ?! Ou peut-être une fête. Je ne sais pas, en tout cas, le quart d'Opale y était ! Impressionnant. Même dans les marchés il n'y avait pas autant d'humains qui se rencontraient.
Zigzaguant entre les passants, le garçon n'avait aucune idée où il allait. De sa petite taille et de tous ces gens autour de lui, impossible de savoir où il était... Un large sourire suivit son rire : Maya allait vraiment avoir dur pour retrouver ce petit bout, en train de s'aventurer dans ce peloton de gens, tel Charlie de 'Où est Charlie?'. Mais c'pas marrant si elle ne le retrouve plus. Ce serait un jeu sans fin. Il monta sur un muret, espérant que la jeune adolescente allait le retrouver avec ses cheveux blonds étincelants aux milles et une lumières de cette foire.
Sur ce petit muret qui faisait office d'escabeau, Soren faisait une tête de plus que les autres. Petit joueur, il s'amusait à piquer les trucs sur les grands chapeaux des gens qui passaient devant lui. Il n'y en avait pas des masses mais c'était presque jouissif. Penser à ces personnes parfois si coquettes qui n'auront plus leurs broches et froufrou sur leurs couvres chefs, haha.

Maya s'en doutait, après tout, il avait un air je-m'en-foutiste et seul s'amuser semblait lui importer. Après tout, pourquoi changerait-il brutalement d'avis ? Elle était fatiguée et sa cheville était de plus en plus endolorie. Elle n'en pouvait plus et sa gorge s'asséchait petit à petit. Boire de l'eau et dormir étaient les deux choses qu'elle désirait maintenant plus que tout. Mais le garçon, joueur, se décida à la pousser, un peu brutalement, mais à vrai dire, elle était tellement sans force que tout était brutal. Elle se força à faire un pas, espérant qu'il la laisserait. Mais il était obstiné à ce qu'elle le suive apparemment. La preuve : il lui pris la fleur qu'elle avait dans les cheveux. C'était quelque chose d'important pour elle, c'était une des choses qui la différenciait physiquement des autres. Le blondinet courait mais Maya ne le suivit pas. Du moins, pas tout de suite. Elle essayait de reprendre un peu de force pour réussir à le rattraper. Elle s'assit quelques secondes qui semblaient être longues pour la demoiselle. Elle ferma les yeux pendant bien une minute puis se décida enfin à poursuivre le garçonnet. Elle se releva non sans peine, jeta un coup d'œil à sa robe et ses ballerines. Ses vêtements étaient fichus. Tant pis, autant les salir complètement ! Elle se mit à courir, enfin, ça y ressemblait. Toutes les ruelles se ressemblaient, elle ne savait laquelle prendre. Elle suivit son instinct qui était plutôt bon, en tout cas ce soir. De plus en plus fort, au fur et à mesure qu'elle se rapprochait, Maya entendait un bruit, comme des centaines de personnes qui parlent et avec en fond ce qui semblait être une musique. Elle se rapprochait du bruit, curieuse de connaître pourquoi régnait un tel boucan ce soir, sans que les policiers n'interviennent, on dirait. Elle découvrit un monde fou de personnes, des stands ouverts, une piste de danse, bref, une sorte de festival. Les gens qui voyaient Maya la regardaient avec deux grands yeux. Bon ok, elle était dans un sale état, mais il en existe d'autres. Et puis, certains sont mal habillés naturellement, hein... Elle les ignora, sans même vouloir les gêner, là n'était pas son but. Elle demanda à quelques personnes qui ne semblaient pas la juger sur son physique si elles avaient vu un garçon à la touffe blonde. Ces personnes lui affirmèrent que non. Elle hésita à revenir sur ses pas, mais après tout, il y a trop de monde pour voir toutes les personnes, et celles-ci ne regardent pas forcément les gens avec un détecteur de radar pour les garçons à la touffe blonde. Petit à petit, elle avançait, essayant tant bien que mal de pousser les gens qui la gênait sur son passage. Au loin, elle vit un blondinet sur un muret, qui souriait en regardant les chapeaux des gens qui passaient sous ses yeux. Ce devait sans doute être ce filou. Elle accéléra le pas et arriva sous le muret où le jeune blondin la regardait avec un sourire presque sadique.

« Bon, tu me la donnes, cette fleur ? »