KARNEVALE AVENUE ♫
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 Straying on the streets... [PV Ligeia]

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Anonymous
Invité


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MessageSujet: Straying on the streets... [PV Ligeia]   Straying on the streets... [PV Ligeia] EmptyVen 18 Nov - 17:56

Music box : Waltz
    Je me faufilais parmi la foule, m'efforçant de sortir de cet endroit où il y avait définitivement trop de monde à mon goût. On m'avait dit que l'ambiance de Karnevale Avenue était assez festive, mais je ne m'attendais pas vraiment à ça. Mes premiers contacts avec la ville magique n'étaient pas des meilleurs, moi qui avait horreur des endroits trop peuplés et qui me sentait mal à l'aise en présence d'inconnus. Pour l'instant, c'était un vrai cauchemar. J'avais mal à la tête. Fatiguée par mon long voyage depuis Opale, je m'étais arrangée pour acheter de quoi manger et boire, puisant dans les belles économies que j'avais "empruntées" à mes parents après m'être échappée des cachots d'Amenthalys, il y avait trois ans de cela. J'avais grignoté mon maigre repas assise sur des marches, trop affamée pour chercher un endroit tranquille, malgré mon côté misanthrope, collée contre ma harpe et mon sac, de peur qu'on ne me les volât. Je préférais être à la rue et paranoïaque qu'à la rue et sans affaires.

    Ce soir, je n'étais pas en état de me donner en spectacle. Je n'en avais aucune envie, et mon corps commençait à protester du rythme de vie épuisant que j'avais mené ces dernières semaines, sans cesse en voyage, dormant à peine, et à la belle étoile. Par chance, c'était la fin du voyage, du moins pour le moment. Ici, je retrouverais Alan. Ou pas, je le craignais. C'était lui qui m'avait dit habiter ici. Mais... Cela faisait trois ans, maintenant. Peut-être m'avait-il oubliée ? Ou pire, peut-être avait-il finalement été rattrapé par les gardes dont il m'avait protégé, il y avait longtemps de cela ? Il était en prison, ou même mort. Et s'il était encore vivant, il ne pourrait sortir de prison seul. Sans mon Karnevale, sa force n'aurait servi à rien, quand nous nous étions évadés ensemble de notre cellule. Les prisons d'Amenthalys étaient trop bien gardées. Je secouai la tête pour chasser les mauvaises pensées. Je devais me concentrer sur ce que j'avais à faire actuellement. Trouver Alan dans cette ville. C'était pour ça que j'étais venue, après tout. Et il fallait que je réfléchisse à ce que j'allais lui dire, lorsqu'enfin je le reverrais. Je n'avais pas encore mis au clair la relation que j'avais avec lui, et même après trois ans, j'avais encore des doutes sur les sentiments qui me poussaient à le rechercher. Notre promesse, l'amitié, le lien puissant qui s'était formé entre deux personnes qui s'étaient rassurés l'un l'autre dans l'obscurité des cachots pour tenir psychologiquement ou... de l'amour ? Je n'en savais trop rien, en vérité. Je n'avais jamais vraiment eu d'amis, alors je ne pouvais pas trop comparer. Quelques notes s'échappèrent d'entre mes lèvres, mais je me tus aussitôt, tandis que les personnes qui passaient le plus près de moi à ce moment regardaient autour d'eux, cherchant du regard ce qui pouvait avoir causé cette brève confusion dont ils avaient été victimes. Ma confusion. C'était aussi une des raisons pour laquelle je n'aimais pas quand il y avait du monde. Moi qui aimait tant chantonner, mon Karnevale m'en privait, sous peine de me faire rapidement remarquer de tous. C'était pratique quand il s'agissait d'exercer mon métier de ménestrelle. Autrement... C'était des plus dérangeant.

    Je me levai et ramassai mes affaires avant de jeter les quelques vestiges de mon maigre repas dans la poubelle la plus proche. Le tout était de trouver un endroit plus calme. Par chance, je ne me faisais pas trop remarquer. Ma lourde cape verte, bien qu'elle-même de belle facture, venait recouvrir la coûteuse robe rouge foncé que je gardais du temps où j'étais à la cour impériale. Sa capuche cachait efficacement ma longue chevelure rousse, couleur finalement assez rare de nos jours, et reconnaissable de bien trop loin à mon goût. Les musiciens étaient légions ici, alors la harpe sur mon dos n'attirait pas trop les regards. Dissimulé dans l'ombre de la grande capuche, mon visage de porcelaine, si pâle que cela inquiétait certain à propos de ma santé, n'était presque pas visible.

    J'arrivai finalement dans une zone très dégagée, et bientôt, il n'y eut plus personne. A cette heure de la nuit, tout le monde était concentré dans le centre ville. Le soulagement m'envahit. Etre au milieu de tous ces gens... Cela m'effrayait. Tandis que je marchais dans la rue désertes, je me sentis peu à peu plus à l'aise. L'atmosphère était étrange, comme s'il y avait de la magie partout dans l'air. Au milieu de la foule, je n'y avais pas fait attention, mais maintenant, c'était palpable. J'aimais cette sensation. C'était... comme si j'étais à ma place ici, bien plus que je ne l'étais enfant à Amenthalys, comme si la ville me souhaitait la bienvenue. Un fugitif sourire, chose pourtant rare depuis cinq ans, s'esquissa sur mes lèvres. Je pourrais peut-être vivre ici, y être heureuse. A Karnevale Avenue, les traqueurs ne me trouveraient probablement pas. La ville magique n'apparaissait pas à tout le monde, et sans doute pas aux partisans de l'empereur. Mais l'épuisement eut finalement raison de ce moment de bonheur, et je me laissai tomber au pied d'un muret, ramenant mes jambes pour ma poitrine. Je n'avais pas la force d'aller plus loin pour aujourd'hui. Je dormirais ici. Mes yeux se tournèrent vers le ciel nocturne. Pas une seule étoile. Seule la lumière de la lune était visible au travers des nuages. Bien que je ne dormisse pas, mon regard se fit absent, vide. Cela ne se voyait pas, chez moi qui restait toujours calme, mais j'étais trop excitée pour m'endormir maintenant. Très vite, j'oubliai ce qui m'entourait et me plongeai dans une profonde rêverie éveillée, comme je le faisais si souvent.
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Ligeia D. Hawthorne
Ligeia D. Hawthorne
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♦ Inscription le : 30/10/2011
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♠ Nationalité : Alzen
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MessageSujet: Re: Straying on the streets... [PV Ligeia]   Straying on the streets... [PV Ligeia] EmptyDim 20 Nov - 19:43

Il commençait à se faire tard et Ligeia était en train de fermer boutique après avoir consciencieusement retourné le panneau qui indiquait "Open" devant la porte d'entrée pour montrer le message "Closed". Il n'y avait pas eu foule aujourd'hui. Il fallait dire que Ligeia était spécialisée dans un commerce particulier, mais heureusement, elle avait ses quelques régulières clientes, la plupart collectionneuses, riches et âgées et se montraient souvent très généreuses avec la jeune fille. Elle-même avait appris à augmenter un peu ses prix, jusque là plus que bon marchés considérant le temps, l'énergie, mais oui, l'investissement financier également puisqu'il lui fallait souvent payer des voyages jusqu'à Alzen ou Amenthalys pour trouver des tissus et autres matériaux rares et souvent luxueux. Mais le résultat était toujours à la hauteur et personne ne repartait déçu de sa boutique. Elle était rapide, mais efficace, confectionnait avec amour et attention, brodait tout de ses doigts délicats sans rien négliger. Lorsqu'on lui donnait une poupée à réparer, elle repartait souvent plus jolie qu'elle ne l'avait jamais été.

Alors qu'elle se tenait devant la vitrine qui donnait sur la rue où il faisait déjà nuit pour fermer ses stores, elle aperçut dehors quelque chose qui l'intrigua. Après avoir abaissé le store, elle s'arma d'un châle et sortit dans la rue faiblement éclairée. Il faisait frais, mais pas froid. Elle referma les pans de son châle autour de ses épaules avant de s'approcher de l'arbre de l'autre côté de la rue, où comme elle l'avait vu, un chat apeuré semblait bloqué en haut d'une branche en miaulant faiblement.
    «Toi alors...»soupira-t-elle en reconnaissant le chat de sa voisine.
Celle-ci l'ignorait sûrement, mais ce chat lui devait beaucoup, habitué des escapades qui finissaient toujours d'une façon plus ou moins similaire. Sachant qu'il était inutile de l'appeler ou de l'appâter avec du poisson, elle se concentra un instant, ses yeux se firent rêveur - comme si elle avait un moment d'absence, et le chat se leva et sauta brusquement dans ses bras. Elle le rattrapa sans difficulté, et calma le chat apeuré de s'être vu ainsi dérobé son corps pour un temps aussi court.
    «Shhh, shhh, tout va bien...»
Oui, c'était sans nul doute déstabilisant, encore que Ligeia n'eut aucune idée de ce que ses marionnettes pouvaient bien ressentir. Tout en le caressant, elle continua à murmurer de sa voix douce au chat qui se calma, finit même par ronronner, puis elle se baissa et il s'échappa d'un bond de ses bras avant de disparaître dans les ténèbres de la nuit.

La rue était déserte. La boutique de Ligeia était assez éloignée du coeur de la ville qui battait à temps plein même au beau milieu de la nuit. Mais ici, à cette heure-ci, on entendait chuchoter les morts, ou presque. Baignée d'une lueur fantomatique, la rue avait quelque chose d'irréel qui fascina la jeune femme. Elle resserra les pans de son châle une fois de plus et leva la tête vers la pleine lune qui donnait ce halo blafard aux pavés et aux murs. Elle était pleine, et son rayonnement intense. Ligeia aimait la lune, se définissait souvent comme une personne lunaire. Après tout, son visage rond et blême perdu dans sa longue chevelure d'ébène n'était pas lui-même sans rappeler un certain astre... La nuit et son silence, sa solitude, ses secrets, l'apaisait et la rassurait. Elle n'avait pas à faire face au tumulte de la foule, aux gens...
Alors qu'elle se tenait là, debout, son visage illuminé par l'astre nocturne, elle se prit à rêvasser, en oubliant presque de respirer. Le ciel était vraiment beau, dépourvu d'étoiles, d'un noir d'encre impénétrable, excepté cette lune si claire qu'on en devinait les aspérités. Cependant les hauts toits de la rue empêchaient une bonne vue, et prise d'une subite inspiration, elle se mit à courir jusqu'à déboucher dans un endroit plus dégagé où elle avait souvent l'habitude de venir. Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas la silhouette adossée à un mur, et en reculant sans prendre garde, elle faillit percuter la jeune femme qui s'y trouvait.
    «Oh, pardon! Je suis désolée, je ne vous avais pas vue...»
Comme souvent, il était difficile de bien l'entendre avec sa toute petite voix, mais dans ce silence presque oppressant, ce n'était pas un réel problème. La nuit cacha le rose qui avait teint ses joues en comprenant qu'elle n'était plus seule, surprise dans sa rêverie par une jeune femme qu'elle n'avait jamais vue et qui semblait elle aussi perdue dans ses pensées avant son arrivée. Elle finit par ce calmer, encore sous la stupeur qui avait affolé son petit coeur, et ajouta, pour détendre l'atmosphère:
    «Je viens souvent ici, la nuit, c'est vraiment très joli...»
Encore que "joli" fut très subjectif puisque c'était un endroit assez banal; pas loin des friches, qui avait surtout l'avantage de donner une belle vue sur le ciel - mais Ligeia avait toujours des goûts particuliers en termes de beauté. Surprise par sa propre audace, elle qui osait si peu parler aux gens, elle reposa son regard sur la lune, persuadée que c'étaient les rayons de celle-ci qui lui insufflaient une énergie nouvelle, et un léger sourire se peignit sur ses traits de poupée...
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MessageSujet: Re: Straying on the streets... [PV Ligeia]   Straying on the streets... [PV Ligeia] EmptyMar 22 Nov - 15:47

    Il faisait noir. Il faisait froid. Pourquoi est-ce que je ne voyais plus rien ? Je me sentais mal, comme sur le point d'étouffer, comme si autour de moi, il n'y avait que des murs. Des murs sans ouvertures, sans fenêtre. Où que je tende la main, je ne rencontrais que murs de pierre glacés. Une vague de panique envahit ma frêle poitrine. Non, pas encore, pas encore ! Ma respiration se fit saccadée. Je me jetai sur les murs pour trouver une sortie, grattant la pierre, jusqu'à en avoir les ongles en sang. Le crissement de mes doigts s'écorchant me donnait envie de vomir. L'odeur du sang m'était insupportable. Mal, ça faisait mal. Mais ce n'était rien, par rapport à la panique qui m'avait envahie, glaçant ma nuque, écrasant ma poitrine, bloquant ma respiration. Vite, vite. Ignorant la douleur, je continuai. Je devais sortir. Sortir. Ou j'allais devenir folle ! Froid. Peur. Douleur. Panique. Puis une lumière, lointaine, mais bien là. Elle flottait dans l'obscurité de ce rêve assassin, lueur d'espoir au milieu des ténèbres. Avidement, je levai la main, vers la tâche blanche qui prenait de plus en plus de place dans mon champ de vision. L'atteindre, vite. Toutes mes pensées étaient tournées vers elle... Cette lumière, ce devait être...

    "Alan ?"

    Je compris mon erreur et laissai retomber ma main avec un certain embarras. Epuisée par le voyage, j'avais du m'endormir sans m'en rendre compte. J'étais soulagée d'avoir échappé à ce cauchemar, et en même temps, j'étais... que dire ? Déçue ? Pendant une seconde, j'avais bien cru qu'Alan était venu à moi. Et non. C'était ridicule. Que d'espoirs inutiles. Tout compte fait, je n'étais pas si mûre que je le pensais. Karnevale Avenue était plus petite que les autres villes, mais elle restait vaste. De plus, je dissimulais mon visage sous ma capuche. Ma capuche ? En un réflexe, je vérifiais qu'elle était toujours en place. Hors de question d'être reconnue par qui que soit, même si c'était probablement l'endroit le plus sûr pour moi sur cette terre. D'autant que je n'étais plus seule...

    Je levai un regard absent vers celle qui m'avait réveillée. C'était une jeune femme aux cheveux d'ébène. Sa peau, presque aussi pâle que la mienne, se détachait dans la pénombre. Elle portait une longue robe blanche. Un châle sur ses épaules la protégeait de la fraîcheur de la nuit. Elle était belle, comme une poupée de porcelaine le serait. C'était tout ce que l'obscurité me permettait de distinguer. Elle était semblable à la lune. Une demoiselle peu banale dans un endroit hors du commun. Je me demandai si elle avait un Karnevale, elle aussi. J'avais entendu dire que la plupart des habitants de Karnevale Avenue en étaient dotés. C'était d'ailleurs pour cette raison que l'empereur craignait ce lieu sur lequel il n'avait aucune emprise.

    "C'est à moi de m'excuser. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre..."

    Puérile déception, encore. Si seulement rêve et réalité pouvaient se confondre, comme dans les illusions que créaient ma musique. Je voudrais vivre entièrement dans un rêve et ne jamais en sortir. J'y avais déjà songé auparavant. Si je m'endormais et ne me réveillais jamais, rêverais-je éternellement ? Un endroit où je n'aurais pas besoin de me cacher, où mes parents ne m'auraient pas trahi, où Alan serait revenu auprès de moi, sain et sauf... sur la Terre, où vivaient mes ancêtres. Ne serait-ce pas une plus belle façon de vivre que la réalité ?

    Je me redressai tandis que l'inconnu reprenait la parole. Je levai à nouveau un regard rêveur vers le ciel et acquiesçai :

    "Les étoiles sont belles, ce soir..."

    Ah... Encore une qui allait me trouver étrange. Cela n'avait pas d'importance. Je me moquais bien de ce que les autres pouvaient penser de moi. Seulement, ce jour-là, qu'on pût les voir ou non, les étoiles avaient un alignement particulier. Je l'avais lu dans un livre. Et je croyais à la magie des étoiles. Je ne doutais pas que cela avait un rapport avec la magie particulière que dégageaient les rues, cette nuit, plus encore que d'habitude. Je me sentais bien. J'avais envie de chanter.
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Ligeia D. Hawthorne
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MessageSujet: Re: Straying on the streets... [PV Ligeia]   Straying on the streets... [PV Ligeia] EmptyLun 28 Nov - 8:47

    "C'est à moi de m'excuser. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre..."
Sans trop savoir pourquoi, Ligeia se sentit presque blessée par cette phrase pourtant anodine. Oh, elle avait l'habitude qu'on la prenne pour quelqu'un d'autre, voire qu'on ne la remarque pas du tout, avec son allure fantomatique et discrète, et ce malgré un physique assez atypique. Cela l'attristait, mais elle s'était faite à l'idée. En revanche, il y avait visiblement dans cette voix, dans ce ton, une immense déception, une sorte de tristesse impalpable, et toute empathique qu'elle était, Ligeia en ressentait les émanations aussi fort que s'il avait s'agit d'elle. Quelle que fut la personne avec qui elle avait été méprisé, c’était quelqu'un qui devait être désiré et aimé, pensa-t-elle avec un imperceptible soupir. Elle eut soudainement envie d'aider son interlocutrice, mais ne sachant que faire, elle garda le silence.

Elle, en revanche, n'aurait pu confondre la jeune femme avec personne d'autre, pour la simple raison que son visage lui était dissimulé sous une large capuche qui plongeait ses traits dans l'ombre. Dommage, Ligeia aimait savoir à qui elle parlait, et elle avait une si jolie voix, elle devait sûrement être très belle... mais elle comprenait plus que quiconque le besoin de discrétion et respecta ce qu'elle prit pour de la pudeur.

Il y eut un léger silence, les deux jeunes femmes étant plongées dans leur pensées respectives, et puis l'inconnue se redressa enfin et se tourna vers le ciel.
    "Les étoiles sont belles, ce soir..."
Ligeia l'imita et releva la tête pour observer le ciel à son tour. La nuit était calme et paisible. Au loin, on apercevait encore des lumières, mais point de pollution lumineuse ici; le ciel était aussi dégagé et clair qu'il pouvait l'être. Ligeia se dit qu'une douce musique pour accompagner ce spectacle nocturne serait agréable. Elle finit par opiner lentement:
    « C'est vrai, elles sont radieuses... il est rare d'avoir un tel ciel. »
Elle n'avait pas réalisé un seul instant que les dites étoiles étaient pour la plupart invisibles et que pour beaucoup, ce ciel était probablement des plus banals. Mais la lune annonçait un lendemain dégagé, ce qui était toujours une bonne chose pour Ligeia (bien qu’elle préférait la nuit au jour), d'autant que les clients étaient plus nombreux les beaux jours, souvent amenés à sortir et à se promener juste pour savourer les quelques rayons de soleil sur leur peau. Mais ce spectacle reposait l'âme, il la ressourçait et elle se sentait pleine d'une énergie indescriptible, comme si quelque chose d'imperceptible flottait dans l'air, autour d'eux. Ligeia était particulièrement réceptive à ce genre de choses. Elle aimait cette atmosphère, bien loin des journées étouffantes parmi les gens, elle aimait cette intimité, cette sérénité qu’elle ne pouvait trouver autrement.

Elle finit par décrocher son regard du ciel et le reposer sur la silhouette encapuchonnée, changeant de sujet du tac au tac, encore troublée par les premiers mots de l'étrangère:
    « Ainsi vous cherchez quelqu'un ici? »
La jeune femme n'avait pourtant rien dit de tel et expliquer comment Ligeia en était arrivée à cette conclusion en voyant cette personne rêveuse et troublée, comme perdue dans Karnevale Avenue, aurait demandé des années en sa compagnie pour commencer à comprendre sa façon de raisonner. Etrange ou non, elle visait plus souvent juste qu'il n'y paraissait. En l'occurrence, elle avait envie d'échanger un peu avec la jeune femme, ce qui était assez rare pour elle, fuyant souvent la compagnie au profit de la solitude dans laquelle elle se complaisait. Communiquer était quelque chose de souvent trop dur et trop laborieux, on y multipliait les malentendus et une relation, qu'elle quelle fut, n'était jamais acquise, et plus ténue elle était, plus il fallait l'entretenir. C'était se donner beaucoup trop de mal pour quelque chose d'aussi éphémère... non, Ligeia n’était pas très douée dans le domaine.
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