Here comes the Sun...
Au marché d'Amenthalys, un mercredi matin...

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Tous les mercredis matin, la grand place d'Amenthalys était littéralement envahie, les marchands, accaparés par le temps qui fuyait, avec cela, l'argent qu'ils auraient déjà put gagner, se bousculaient en une course folle, à la recherche de l'emplacement le plus judicieux. C'était un gigantesque balai, auquel Lust assistait rarement, assez mal à l'aise au centre d'une foule aussi agitée. Mais ce matin, elle avait été bien obligée de prendre son courage à deux mains, et un panier en osier sous le bras, s'était aventurée dans les ruelles, martelant de ses petites sandales les pavés de marbre blanc. Elle ne put bientôt retenir un éternuement. Qu'il faisait frais le matin à Amenthalys! Elle soupira en pensant qu'à Opale, la chaleur atteignait déjà des sommets à l'aube d'un nouveau jour... Alors qu'ici, même en plein milieu de la matinée, elle ne faisait pas la fière avec sa robe légère en coton blanc, dans laquelle s'engouffrait un vent vicieux. Elle trottina pour se réchauffer, et détecta bientôt une odeur de brioches et de mets du petit déjeuner, tous plus délicieux les uns que les autres. A la vue de petits pains si exquis, son estomac se contracta et un bruit de gargouillis immonde s'éleva dans son ventre. Ce qui n'échappa pas à l'oreille du vendeur.

" Eh bien jolie Mademoiselle, on a un petit creux? Comme le dit toujours ma mère, le repas le plus important, c'est celui du matin! Alors qu'est-ce que je vous sers? "

Elle posa une main sur son ventre, et tendit l'autre vers un énorme morceau de brioche avec des pépites de chocolat. Quelques secondes plus tard, elle poursuivait sa visite avec une petit sachet en papier, contenant son bien, à qui elle comptait faire la fête d'ici une dizaine de minutes. En attendant, elle avait mieux à faire. Mais alors qu'elle était motivée pour traverser la foule sans broncher, elle se rendit à l'évidence qu'on ne pouvait traverser le célèbre marché d'Amenthalys, en moins de deux heures. Car à chaque allée, milles choses attiraient son regard. Des stands s'accumulaient, étalant leurs trésors, et d'une nature curieuse, elle ne put s'empêcher d'en faire le tour. Des fruits qu'elle n'avait jamais vu, des créatures extraordinaires, des tissus aux couleurs et aux étoffes uniques... Elle prit une bonne leçon cette matinée là, elle ignorait encore tout du monde dans lequel elle vivait. Frustrée et émerveillée, elle poursuivit néanmoins son chemin, avant qu'une voix sortie de nul part ne l'a fit sursauter.

" Place, l'Empereur traverse le marché ce matin, faites place à l'Empereur! "

La réaction fut immédiate, une grande agitation gagna les Amenthalysiens, se rangea en deux lignes parfaites et écartées d'environ trois mètres, laissant un chemin étroit au cortège qui s'avançait. Lust, abasourdie, n'avait jamais assisté à pareil évènement. Elle se fondit dans la foule et silencieuse, écouta attentivement les commentaires des habitants autour d'elle. Tous paraissaient excités, à l'idée de voir leur Empereur présent, à quelques mètres d'eux, et sans être animés le moins du monde d'un quelconque esprit de rébellion. Elle songea qu'en réalité, la majorité de la population était encore sous le joug de l'Empereur, et tandis que les journaux déversaient des critiques par milliers des Karnévaliens, le peuple demeurait soumit au pouvoir, tant qu'il y aurait de l'argent et de la nourriture pour les plus nombreux... ° Finalement, c'est ce que désire le peuple, pouvoir commercer tranquillement... Aucune importance que leur Empereur soit un tyran paranoïaque et imbu de sa propre personne, nul ne se soulèvera contre lui, s'il n'y ait pas contraint... ° Elle fut saisie à cette pensée d'un certain malaise, en voyant le carrosse arriver, et lorsqu'il passa à sa hauteur, elle se rendit compte qu'un voile opaque masquait les fenêtres. Finalement elle n'aperçut qu'une main pale, et couverte de bijoux, ainsi que de plusieurs tatouages. Cela n'avait pas été aussi impressionnant qu'elle le croyait. Lorsqu'elle se détourna avec le reste de la foule, elle s'aperçut que son Karnevale s'était activé de lui-même, fondant un couteau sous son avant-bras. Elle n'en avait pas du tout eu conscience. Intriguée et inquiète, elle ouvrit son sachet pour y arracher un morceau de brioche. ° Ce n'est pas bon signe quand je ne me rend même pas compte qu'il s'active. Si cela devient indépendant de ma volonté, je vais y laisser ma peau c'est sur... °

S'éloignant du reste de la foule, elle entreprit de s'asseoir près d'un fontaine, où des enfants sautaient à pied joint dans l'eau fraiche et transparente, effrayant les poissons multicolores qui se trouvaient là. Elle passa un main rêveuse dans le liquide froid, et l'appliqua sur son visage, pour retrouver un peu ses esprits. Plongée dans ses pensées, elle ne discerna qu'au dernier moment le reflet d'un visage dans le bassin, et se détourna pour faire face au nouvel arrivant.

Ce matin là, Rin s'était levée bien plus tôt que d'habitude. Le jour du marché. Rin adorait ce jour et ne le manquerait pour rien au monde. Le soir qui précédait, elle avait promis à son patron d'aller l'aider à installer le stand qui mettrait en valeur les œuvres de la boutique. Elle sortit donc très tôt de son appartement en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Len. Arrivée au rez-de-chaussée, le patron était déjà là, il emballait soigneusement les œuvres du magasin dans du papier de soie pour ne pas les abimées lors du transports jusqu'à la place d'Amenthalys. Rin vînt l'aider en s'occupant de quelques tableaux qu'elle appréciait particulièrement. Ils chargèrent les œuvres à l'arrière d'une modeste voiture qui appartenait au patron de Rin. Tout deux montèrent à l'intérieur et le moteur vibra agréablement lorsque le contact fut établit. Le voyage n'était pas très long car le magasin se trouvait tout près de la place mais la voiture était nécessaire pour transporter la marchandise. Oh mais que dis-je ?! Ce ne sont pas que de simples marchandises; C'est le reflet d'une époque, les idées, les valeurs, l'histoire ...
Une fois arriver sur la place, qui est en majorité piétonne, Monsieur gara sa voiture près d'une allée derrière l'emplacement que Rin avait réservé trois semaines auparavant. C'était un bel emplacement mais qui avait coûter un certains prix ... Rin attrapa le balai qu'elle avait apporté et commença par balayé l'emplacement, cet à dire le marbre blanc qui servait de sol. La propreté avant tout ! Puis elle installa une modeste table pour poser les merveilles qu'elle avait emmené. Puis ils commencèrent à décharger tranquillement la voiture pour n'abimer aucun des précieux objets. Le marché s'activait autour d'eux et cette cacophonie matinale, Rin ne l'appréciait pas tellement. Son moment favoris était lorsque les clients arrivaient, leurs yeux brillants ce posaient tour à tour sur les pièces disposées devant eux. Rin et son employeur s'arrêtèrent d'installer leurs œuvres lorsqu'une annonce retentit :


L'Empereur ?! Rin ne l'avait jamais vu ni même aperçu. Elle posa délicatement l'œuvre d'un grand peintre qu'elle portait dans ses bras contre la table, et voulut se précipiter pour voir le carrosse royal mais se retint pour ne pas laissé le stand. Son patron dû voir sa retenue car il vint lui parler :


Un sourire se dessina alors sur le visage de Rin comme sur celui de son employeur. Elle se mis alors à courir de peur que le carrosse ne soit déjà passer. De part sa petite carrure, Rin réussi à se frailler un passage entre les personnes venues voir le carrosse elles aussi. Le carrosse arriva quelques secondes après, Rin ne réussit à apercevoir qu'une main à travers la vitre et des rideaux cachaient l'intérieur du carrosse. Tant pis, elle avait au moins aperçu l'Empereur. Ce n'est pas qu'elle était pour sa manière de gouverner mais elle tenait à le voir, lui qui représentait tout le royaume. Rin se dégagea de la foule après le passage tant attendu et remarqua près de la fontaine une silhouette familière. De nouveau, elle se mit à courir, le rouge lui montait aux joues. Lust. La jeune femme était en train de savourer une brioche, Rin s'arrêta près d'elle, la respiration bruyante. Un sourire inondait son visage.

Tirée de sa rêverie, elle afficha immédiatement un sourire chaleureux et sincère, au vue de sa petite demoiselle, Rin, l'adorable jeune fille qui l'avait recueillit lorsqu'elle s'était égarée dans les rues d'Amenthalys. Elle ne put s'empêcher de l'observer quelques instants, remarquant son visage empourprée et son souffle bruyant. Elle posa une main protectrice sur son épaule et lui tendit une part de brioche encore tiède. Lust était extrêmement soulagée de la voir, et ne perdait jamais une occasion de lui donner des choses, souhaitant à tout prix témoigner d'autant de générosité que Rin avait fait preuve, lorsqu'elle s'étaient rencontrées. Des soldats finissaient de passer dans les alentours, et vinrent hurler sur les garçons qui jouaient dans l'eau fraiche, enfoncés jusqu'à la taille. Ils déguerpirent comme des voleurs, en faisant des pieds de nez aux gardes qui s'éloignaient déjà. Une journée comme les autres dans les alentours d'Amenthalys... Elles se prirent le bras, et entreprirent de retourner vers le stand de Rin, en bavardant sur le chemin.

" Tu te rends compte que le carrosse de l'Empereur vient de passer? C'est la première fois que j'assiste à une chose pareille... C'est extrêmement impressionnant et en même temps... Presque décevant... " Lust parlait tout bas, connaissant bien la ville, elle savait que les Gardes avaient les yeux et les oreilles partout, et surtout qu'ils surveillaient encore plus les personnes comme elles, possédant un Karnevale. " J'ai bien cru que ce n'était pas lui pendant un moment... Enfin, il prend beaucoup de risques à s'aventurer dans un coin aussi peuplé et agité, et en même temps, c'est une occasion de se faire bien voir... "

Alors qu'elles échangeaient leurs impressions, elles arrivèrent au stand, où le propriétaire avait finit de tout installer. Lust étudia les œuvres, sous le regard avisé et les conseils éclairés de Rin, mais la demoiselle n'avait pas prit assez de SpheraRunes sur elle. Ce qu'elle regretta immédiatement. Elles discutèrent ensuite de l'état du marché, des ventes et de leurs futurs projets. A cette idée, Lust lui dit signe de s'approcher. Il y avait quelque chose qui lui trottait dans la tête depuis un moment mais elle n'avait pas osé en parler à beaucoup de gens, pas même Tristan son meilleur ami...

" Ecoute Rin, je ne peux pas en parler à beaucoup de gens, mais je voulais avoir ton avis... Tu sais que je suis une enfant adoptée, et que j'ignore tout de mes parents... J'ai... J'ai émit, éventuellement le projet de quitter mes parents adoptifs à Opale, et de partir pour... " Elle observa les gens autour d'elle mais ne préféra pas prononcer le mot tel quel. " Partir pour le lieu qui n'apparait qu'à ceux qui en ont besoin. " Elle faisait évidemment allusion à Karnevale Avenue. Mais comment expliquer pourquoi cette idée avait subitement, depuis une semaine germé dans sa tête, elle l'ignorait. Elle voulait lire une réponse sur le visage de son amie, même si ce fut un sentiment de pure terreur, pour savoir si elle entreprenait un projet fou ou non.

Mais voilà, depuis quelques jours, alors qu'elle échangeait des messages avec Tristan, elle s'était imaginée à son tour tenter l'aventure. Mais était-elle au moins consciente des sacrifices qui l'attendaient? Si on apercevait son visage et qu'on déterminait son identité, ses parents seraient renvoyés, enfermés, interrogés, tués sur la place publique comme tant d'autres... Et son frère... Non peu importe, il n'avait pas resurgit dans sa vie depuis des années celui-là. Bien qu'inquiète, elle savait néanmoins qu'elle ne pouvait continuer de se voiler la face. Elle aussi devait quitter le cocon familial, et partir à la recherche de ses origines, de la malédiction qui lui avait cribler l'œil et son contour, condamnant la moitié de son visage.
Mais elle ne pouvait ignorer son autre projet, qui était celui de devenir une grande Gladiatrice et posséder assez d'influence pour attirer ceux qui pourraient l'aider, ou ceux dont elle devrait tirer les informations par la force... Lust avait l'impression que le temps jouait contre elle, et que chaque jour, la masque autour de son œil prenait de l'ampleur. Cette impression de progression l'avait terrorisé, lui faisant penser qu'elle perdait de plus en plus de temps. Il fallait qu'elle agisse avant que ce ne soit trop tard. Elle en avait la conviction. Peut-être à Karnevale trouverait-elle un moyen, des personnes qui l'accompagneraient et l'aideraient à trouver ses parents. Une infirmière doté d'un Karnevale qui pouvait détecter toute magie, lui avait expliqué que selon elle et son pouvoir, elle portait une magie noire vaudou, enfermée dans sa chaire. Et que seules les personnes vivant à Almancar pouvaient user de tels pouvoirs sans devenir fou... Sans doute devait-elle y allée, bien qu'elle fut terrorisée à l'idée de passer par Alzen, la Cité volante...

Elle acheva son morceau de brioche, attendant une réponse franche de son amie, et espérant qu'elle serait un esprit éclairé et meilleur conseillère que sa propre conscience... Elle savait sa cause un peu inespérée mais pas impossible... Si?

Lust avait très gentiment partagé sa brioche avec Rin, ce qui fit extrêmement plaisir à celle-ci. Les deux jeunes filles se prirent le bras et commencèrent à parler comme elles le faisaient dès qu'elles se voyaient. Lust avait aperçu, elle aussi, l'Empereur dans son carrosse. Elle avait l'air beaucoup plus déçue que Rin sur ce point. Arrivée au stand de la boutique, Lust jeta un coup d'oeil aux pièces misent en évidence, Rin la conseilla du mieux qu'elle pu. Même si Lust n'avait pas d'argent, cela importait peu à Rin, parler d'art ensemble, cela apportait beaucoup plus de satisfaction. Le visage de Lust prit alors une expression des plus sérieuse, sa voix diminua de volume et elle commençât à murmurer. Rin ne comprit pas tout de suite ce que voulait dire Lust quand elle parla de ses parents et de sa situation mais l'endroit dont elle parlait, Rin en avait beaucoup entendu parler. Lust envisageait de partir pour Karneval Avenue, le lieu où la fête est Reine, où l'on accueil les porteurs de Karnevales. Un rêve dont Rin n'avait entendu que des échos, jamais elle n'aurait pensé y aller pour sa part. Laisser toute sa vie à Amenthalys pour partir vers le nouveau monde. Serait-il meilleur que celui dans lequel elle vit actuellement ?


C'est vrai que la situation de Lust était inconnue pour Rin mais elle était un être humain quand même et vouloir connaître ses origines, penser à une autre vie, ... Elle pouvait le comprendre. Son amie était des plus tracassée et Rin n'avait pas l'impression de trouver les mots justes qui pourraient l'aider. Si seulement elle pouvait faire quelque chose pour elle.

RIN " Que comptes-tu faire pour retrouvé tes origines ? Penses-tu que c'est à K... Dans " ce lieu " que tu auras des réponses ou penses-tu aller ailleurs ? Parce que tu sais, si tu as besoin d'aide je suis là et puis tu n'es pas toute seule, si tu ... si ... Je peux t'aider avec ma présence ou une quelconque chose que je puisses faire, tu sais que je suis là. "

Jamais Rin ne voudrait s'imposer et elle voulait rester avec son frère mais si Lust avait des soucis ou un problème, elle pourrait l'aider de son mieux et puis son frère n'était plus un enfant. Il pouvait se débrouiller et puis lui aussi il faisait ce que bon lui semblait de sa vie. Si Lust émettait le moindre souhait de ne pas être seule, Rin accepterait de la suivre sans hésitation mais la soutenir à distance lui suffisait peut être ?