" Gigantesque ce palais, n'est ce pas ? "
--------------------------------------------------------------------------

Le palais était toujours aussi impressionnant, comme la première fois où Rin y était entrée. L'art y était partout, les yeux brillaient d'émerveillement rien qu'à regarder les piliers sculptés qui se trouvaient à l'entrée de ce magnifique monument d'Amenthalys. Rin monta les marches qui menaient aux grandes portes d'entrées. Elle était toujours impressionnée quand on les ouvrait malgré qu'elle les avait passé de nombreuses fois auparavant. Une domestique vînt l'accueillir et lui dit de la suivre. Le décorateur personnel du Roi était venu choisir une pièce dans la boutique de Rin, qui commençait à avoir une réputation importante, pour décorer le nouveau salon de sa majesté. Rin amenait donc cette œuvre au château dans la plus grande discrétion, déjà qu'elle n'avait pas envie de tomber sur des voleurs en court de route de part son expérience sur le sujet mais de plus le Roi tenait à ne montrer ses acquisitions exclusivement lorsqu'il donnait une réception. Il était donc hors de question pour Rin de se faire remarquer déjà sur la place. Le tableau commandé était assez imposant et le patron de Rin avait bien voulu lui prêter sa voiture pour la livraison. Deux gardes suivaient donc Rin et la domestiques dans les couloirs du palais.
Ils arrivèrent en bout de couloir devant une autre porte toujours plus sculptées les unes que les autres. Lorsque la domestique ouvrit la porte, Rin pu découvrir une salle immense dont les murs regorgeaient déjà de pièces rares qu'elle n'avait jamais vu. Ils venaient sûrement de toutes les villes : Opale, Alzen, Almancar, qui était d'ailleurs un village que Rin ne connaissait pas du tout, Karnevale Avenue et bien sûr Amenthalys. Rin était vraiment fascinée devant tant de beautés lorsque le décorateur royal vînt la sortir de sa transe. Il montra tout de suite l'endroit du mur où il avait penser mettre sa pièce. Ce côté du mur était réservé à un artiste en particulier et le tableau qui provenait de la boutique de Rin était une pièce manquante à la collection du Roi. Le décorateur avait su mettre parfaitement les tailles et les couleurs des tableaux en accord avec le reste de la pièce. Rin n'avait encore jamais travaillé avec cet homme auparavant mais si l'occasion se représentait elle n'y manquerait pas. Rin fut même surprise qu'il lui demande son avis. Il jugeait qu'elle avait une grande expérience des tableaux et un goût exquis en la matière. Que de flatterie qui fit monter le rouge aux joues de Rin. Elle ne trouva rien à redire aux choix du décorateur et il décida alors d'aller chercher l'argent pour payer Rin de ses services.
Après son départ de la pièce pour aller chercher l'argent, les deux gardes qui avaient tenu le tableau tout ce temps, c'étaient mis en objectif de l'accrocher à l'emplacement voulut. Ils réussirent tant bien que mal à l'accrocher, Rin craignait à tout moment qu'un des deux hommes ne bascule. Finalement le tableau fut installé et Rin payer largement de ses loyaux services. Elle passât alors de nouveau la porte et repris le couloir qui l'avait amener au salon. Alors qu'elle continuait sa traversée des innombrables couloirs du palais, un cliquetis de talons ce fit entendre. Ce n'était ni les pas de la domestique ni les ceux de Rin, ni ceux des gardes. Quelqu'un arrivait-il ?

« Non! Non et non! Il est interdit de courir dans les couloirs! » Oui généralement mes matinées commencent comme ça. Courant dans les corridors du château, je m'amuse à entendre crier le majordome autoritaire. Ne pas l'entendre crier au moins une fois le matin relève tout simplement d'un exploit. Et puis pour ne rien vous cacher: j'aime à le faire tourner en bourrique. Il est l'un de ces hommes qui se montrent méchants, mais qui au fond je le sais, je ferais pas de mal à une mouche. La raison de mon agitation ce matin? Un chat. Un gant. Ce petit fripon que je ne connais ni d'Adam ni de Eve s'est permis de me voler l'un des gants que j'allais mettre pour sortir. Un petit sourire s'est tout d'abord dessiné sur mes lèvres, tandis que je me trouvais entre la porte et lui. Mais vous savez tout bien comme moi que les chats sont de fins stratèges et qu'ils décampent plus que rapidement. J'aime les animaux et surtout les petits chatons, mais là je dois bien avouer que le tempérament de feu de ce dernier me laisse totalement béa. Courir. Courir. Toujours se presser. Il faut à tout prix que je le rattrape si je tiens à avoir le temps de sortir! En un bond, le voilà en dehors de la chambre et moi à sa suite, passant devant le majordome. Le chat saute au dessus du plateau qu'il tient dans ses mains et tandis que son équilibre se fait déjà bien fragilisé, me voici moi, à toute vitesse. Bien entendu j'ai essayé de freiner et de l'éviter, mais rien n'y a fait. BOUMMMM. A croire que je suis passée experte en la matière. Enfin, j'aurais pu rentrer dans quelqu'un de plus important encore. Cet homme là, dans lequel je viens de rentrer et celui qui surveille les couloirs, celui qui ne cesse de me répéter à longueur de journée qu'il ne faut pas que je fasse ci ou encore qu'il ne faut pas que je déplace cela. Déconcertant, mais je ne peux en aucun cas lui en vouloir. Son travail est de veiller à l'entretient du château et autant dire que je ne participe pas du tout -mais alors pas du tout- à la conservation de ce patrimoine. A croire parfois que je fais tout pour qu'il se fasse réprimander -je vous assure ce n'est pas du tout dans mes intentions-. Habillé dans des vêtements typiques aux gens qui exercent sa fonction, il se redresse alors; me lançant par la même occasion un regard meurtrier. Quoi, quoi, quoi? Mais qu'est-ce que j'ai encore fait? Est-ce que c'est de ma faute si le chat... LE CHAT?! Oh mais voilà que je l'avais oublié celui-là. Le laisser en plan au milieu, ça ne se fait pas et pourtant c'est ce que j'envisage de faire dans un premier temps, jetant un furtif coup d'oeil au bout du couloir. Plus le moindre signe de vie du fugitif. Mais comment est-ce que je vais faire moi? Une plainte s'élève alors de la bouche de l'homme à l'âge déjà bien mûr.

MAJORDOME « Ne pourriez-vous pas faire attention, milady?! Je m'apprêtais à apporter cette boisson à votre mère et maintenant il va me falloir retourner en cuisine pour recommencer! Soyez un peu responsable de temps à autre, vous êtes à un âge où il vous faut mûrir, cessez donc de courir après ce chat idiot et aidez moi à ramasser. Vous êtes sans aucun doute la plus grande catastrophe ambulante qu'il m'est été donné d'éduquer. »

Je sais qu'un petit sourire est en train de naître sur ses lèvres; mais pourtant terriblement gênée, je ne redresse pas la tête et commence à ramasser... des bouts de verre? Quitte à me couper, autant le faire pour aider à rattraper les dégâts. Un fin soupir s'échappe des commissures de mes lèvres et je redresse la tête vers lui, imaginant déjà ses pensées.

MAJORDOME « Lorsque je parlais de ramasser, je ne vous obligeais pas à toucher aux morceaux de verre. »

Pourquoi est-ce que j'ai cette étrange impression de tourner en rond? Un deuxième soupir s'échappe et je me retiens d'en pousser un troisième, me souvenant soudainement qu'il n'était pas convenable d'adopter pareille comportement en ces lieux. Le fait d'aller à Amenthalys m'a rendu plus légère qu'à la base, ce qui fait que je suis plus souvent plongée dans mes pensées qu'autre chose. Cette ville est un véritable paradis pour une fille comme moi qui ne connait quasiment rien du monde. C'est immature de ma part de toujours vouloir m'envoler autre part, de toujours vouloir partir de ce palais, mais pourtant ça me fait du bien. Sans rien répondre à ce qu'il venait de me dire, je dépose les morceaux récoltés et les dépose sur le plateau. Alors que j'allai me dévouer pour aller chercher une nouvelle boisson, il posa une main sur mon épaule et me dit d'un ton qui se devait catégorique et terriblement désespéré.

MAJORDOME « Pas la peine de vous donner cette peine, essayez plutôt de récupérer votre vêtement, si vous parvenez à le faire sans commettre d'autre bêtise bien entendu... »

Amusé. Pas besoin de me signaler que cet homme me fait lui même tourner en bourrique. Je le remercie d'un fin signe de tête et me remets à courir; espérant recroiser la route dudit chat. Le temps passer. Une heure. Deux heures. Deux heures de l'après-midi et aucune trace. Je commence à désespérer, comme vais-je faire? J'en ai des paires de gants, mais... mais celle-là était spéciale voilà tout. Essoufflée, je m'arrête et m'accoude au mur droit du long couloir. C'est fou de constater comme ces longues distances n'en finissent plus. Mon oreille se fait attentive, apparemment décidée à entendre un petit son significatif qui aurait pu m'en apprendre un peu plus sur la positif du rôdeur. Peut-être est-il déjà sorti de l'enceinte du château me direz-vous. Un bruit de porte résonne et c'est particulièrement concentrée que je penche la tête sur le côté. Le maître des arts chargé du château, avec des gardes et... on dirait qu'il y a quelqu'un d'autre. Voulant apercevoir plus de choses, plus de détails, je fronce les sourcils et ouvre par la suite des yeux gros comme des billes. Rin? Intriguée par sa présence, je repense aux journées précédentes. Non, il ne me semble pas que sa venue était prévue, à moins que la poursuite du matin m'ait totalement fait oublier sa visite. Sourire aux lèvres, j'attends de voir tout ce petit monde sorti pour aller la voir. Plusieurs minutes passent et il me semble qu'elles se transforment en heures. Ils sortent. Enfin! Ni une, ni d'eux, je me mets en marche vers la pièce et accélère juste au seuil pour ensuite arrivée devant elle et la prendre tendrement dans mes bras; vraiment heureuse de la retrouver. A ce moment là, on aurait pu me comparer à l'une de ces héroïnes de mangas, contente de retrouver un ami qui lui est cher.

PANDORE « Rin! Rin! Rin! Mais que fais-tu donc ici? Je ne m'attendais pas à ta visite. »

Effectivement il y avait bien une personne dans ce long couloir, ce fut une très agréable surprise de voir Pandore arrivée. L'adorable et amusante Pandore. Pandore prit tendrement Rin dans ses bras, un sourire illuminât le visage de celle-ci. Elle appréciait énormément Pandore et la croiser dans ces couloirs enjoua sa matinée, sûrement grâce à son sourire.


A chaque rencontre avec Pandore, Rin n'était jamais déçue. On ne s'ennuyait jamais avec elle. Pandore était vraiment un jeune fille amusante et très gentille, en plus de tout ça elle aimait l'art. Comment ne pas l'apprécier ? Au fil de leurs rencontres et de leurs après-midis, elles étaient devenues de bonnes amies et elles ne manquaient jamais de faire des gaffes toutes les deux. Enfin " gaffes " sous-entend " involontaire " ce qui n'était pas tout à fait le cas des jeunes filles. Je dirais plutôt qu'elles étaient d'humeur farceuses. Véritablement impossible de s'ennuyer. Rin n'avait jamais fait cela auparavant et ce fut une vraie petite révolution lors de sa rencontre avec Pandore mais que de bonnes choses en résultèrent. Après chaque sortie, Rin riait toujours lorsqu'elle racontait leurs histoires à Len. Celui-ci n'approuvait pas totalement que Rin n'en fasse qu'à sa tête et avec la princesse en plus mais cela la rendait heureuse, il n'avait alors émit aucun commentaire négatif. Si seulement ces temps de bonheur pouvaient durer encore et encore plus longtemps ... Les gardes, la domestique et le décorateur étaient restés bouche béante devant leurs retrouvailles. * Sommes-nous si bizarres ? Ils ne s'attendaient sûrement pas à ce que je connaisse la princesse mais faire une tête pareille c'est exagérer, c'est franchement ... Trop amusant ! *
Rin essaya d'étouffer un rire, elle ne réussit qu'à moitié. Le décorateur remarquât alors que c'était de lui et des trois autres que Rin avait émis un petit rire de moquerie. Certes ce n'était pas bien méchant mais il eu l'air très vexé. Ses rouges devinrent écarlates et il se racla la gorge bruyamment.

Oui, il était visiblement très vexé.