C’étai une nuit sombre que même les trainées poudreuses des poussières d’étoiles ne parvenaient à éclairer. Le ventre de la citée se découpait en un amoncelle de rues pavés, aux contours grisés par la pénombre. Pas un souffle d’air ne venait troubler la place et le silence était à son comble, mais pas aux oreilles d’Hayden qui bourdonnaient de sa respiration hachée pareille aux ergotements rauques d’un moteur d’aéronef explosé.

Hayden avait les yeux qui piquaient, à travers ses cils noyaient de larmes brulantes les maisons n’étaient plus que tas informes et horribles tâches noires. Il avait aussi la gorge en feu et les côtes douloureuses, peut être brisées. Le karnévalien en fuite se sentait partir et en aurait presque hurlé de rage si la situation n’avait pas été si critique !

Depuis quelques mois, Karneval Avenue avait été en émoi. La citée était sur le pied de guerre et le nom de Raziel dans tout les murmures. On craignait une action coup de poing du cruel souverain. Hayden -comme chaque rebelle- c’était alarmé du long silence de sa majesté. Ce n’était pas normal. Avec sa témérité habituelle, Hayden c‘était donc lancé dans l‘entreprise d‘une investigation discrète à la cour. Le bal saisonnier de l’empereur c’était très bien prêté à son jeu d’espion. Hayden tourna à un angle et s’affaissa dans le bas-fond d’une ruelle, les jambes tremblantes. Il renifla et essuya d’un revers de main sec son front moite. Il était blême de fièvre.

Il n’y aurait du y avoir aucun problème.

Ancien noble, Hayden maîtrisait l’art de la conversation et connaissait les codes stricts de la haute société. Cependant, il avait fait la rencontre d’une dragueuse vulgaire à la main trop baladeuse et il n’avait fallu qu’un moment d’inattention pour qu’elle réussisse à lui ôter son loup. Erreur stupide qui était sur le point de lui coûter cher, une de plus à son effectif. En tant que terroriste, le visage d’Hayden était connu. Bien que vieux de plus d’un an, l’attentat de l’aéroport et son investigateur avaient marqués quelques mémoires, être démasqué n‘avait été qu‘une question de minutes.

Hayden serra les dents. Il avait joué avec le feu. Dans la précipitation engagée par la brusque découverte de son identité, il s’était jeté au travers d’une baie vitrée et atterrit non sans brutalité dans le jardin impérial. Il ne devait d’être libre qu’à une bonne connaissance du terrain et les conseils avisés d’un mentor méticuleux. Le temps que les traqueurs s‘alarment, il était déjà partit. Hayden appuya sur son flanc gauche baignant entre sang et lambeaux de tissus. Il devait stopper l’hémorragie et vite. Dieu, il ne voulait pas finir sa vie, ici ! Au loin des pas claquèrent contre le bitume. Hayden en frissonna d’horreur, il semblait ne pas devoir échapper longtemps au flair imparable des chasseurs de Raziel. Pour la première fois, Hayden en venait à regretter d’avoir agit en solitaire.