Stranger in the night {PV Raziel}

Un problème de réfrigérateur, un bar alzenien... Le barman était un vieil ami de ton père et ton père une loque, ainsi, tu te retrouvais donc envoyé à sa place à cette heure avancée de la nuit. Un boulot vite finit, mais, dans un coin, une figure connue de tous les Sphérien. L'empereur Raziel, seul, un verre à la main, perdu dans ses pensés. Ta gorge s'assèche. Tu ne crois pas tes yeux"

"-Votre majesté ?"

Il n'était pas très loin, mais il n'était pas dit qu'il t'ai entendu.

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La mauvaise humeur de Raziel devenait ces temps-ci, maladive. Les soirées d'agonie du royaume se faisaient désormais si longues, froides, pleine de solitude, qu'il ne pouvait plus les supporter. Il était ainsi descendu de son piédestal orné et, vêtu en civil, s'était glissé hors du château. Derrière lui, une longue traîne de sujets s'était étonné de son comportement ; une première depuis qu'il était père.

Un aéronef l'avait baladé au dessus de la carte de son monde avant de le déposer dans le premier bar Alzénien que le conducteur avait trouvé. Raziel s'y était glissé sans grand entrain.

Depuis quelques dizaines de minutes, il demeurait seul, un verre de bière à la main, au fond du bar. Comme une bonne vieille bête qu'on vient voir au zoo.

Tout à coup, une petite voix le tira de ses pensées. Il se redressa, étonné qu'on daigne seulement lui adresser la parole et se tourna vers un petit citoyen timide.

- Ouiiii ? Fit-il de sa voix traînante. Qu'est-ce que je peux faire pour toiiii ?

Tu frissonnais, la voix traînante semblait bien éloignée de celle, pleine d'assurance que l'on entendait lors des discours... Tu déglutissais... Après tout il semblait absurde que tu puisses rencontrer l'empereur en personne dans un tel endroit, à une telle heure. L'homme devait être plutôt amusé que l'on le prenne pour Raziel...

"-... Heu, j'ai dû faire erreur, excusez moi, c'est l'heure, surement... Vous ressemblez à l'empereur O'Connor"

Tu te rétractait prudemment... Pourtant il ressemblait terriblement à l'homme du gouvernement... Mais c'était impossible, non ?

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Le sourire né sur les lèvres de l'Empereur s'élargit lorsque le jeune homme recula timidement, croyant avoir fait une erreur sur sa personne ; y'avait-il tant de monde qui ressemblait à sa parfaite petite personne ?
Rassuré qu'on s'intéresse tout de même à lui, l'homme se redressa et replaça ses boucles noires derrière ses oreilles. Il jeta un regard à son verre et le vida d'un trait. Sa vue se brouilla durant quelques secondes qui lui semblèrent interminables, avant qu'il ne reconnaisse finalement le jeune homme qui venait de l'aborder.

-Tu ne fais pas erreeeeur, cher ami. Je suis bien l'empereeeeeur...même si on ne dirait pas.

Il lui adressa un clin d'oeil avant de pouffer discrètement, comme s'il venait de dire quelque chose de très drôle.

-Et si tu me tenais compagniiiie ?

Interrogation, L'homme se jouait-il de toi, ou était-il réellement ce qu'il affirmait ? Craintif, tu t'assis pourtant à sa table, tentant tout de même de garder une certaine distance. Méfiant, tu le regardait, ses cheveux bruns, son verre à la main.
Le silence, peut-être devais-tu meubler cette conversation, n'importe quoi, une banalité...

Parole d'enfant, de gamin. Mal à l'aise, tu ne pouvais pourtant pas t'empêcher d'admirer l'homme qui te faisais face, tu manquais de preuve pour être sûr de son identité, mais son apparence en formait déjà une.

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Au conseil de Czeslaw, l'Empereur lâcha le verre qui vacilla sur la table avant de tomber, brisant sa coupe. Dépité, il se frotta les yeux et héla le barman, de l'autre côté de la taverne.

-Eh, garçon ! Tes verres sont de moins en moins soliiiides ! Attention, ça pourrait te coûter cheeer...

Il agita un index réprobateur pour appuyer sa déclaration ; deux serveuses se précipitèrent à sa table pour arranger les dégâts et lui apporter un autre verre sans même lui demander de payer celui qu'il venait de casser. Raziel ne toucha cependant pas le nouveau, se contentant de plonger son regard dans le liquide rouge sang qu'il contenait.

-Pourquoi te retires-tu ainsi ? Je te fais peur ? Tu es peut-être pressé ?

Il haussa un sourcil, espérant le contraire. Ce soir, il aurait vraiment besoin de compagnie.

Tu regardais le manège du personnel en haussant les sourcils, presque étonné de leur servitude, mais après tout, le client est roi, surtout quand le client ressemble tant à l'Empereur en personne. Tu tressaillis à sa question. Ses questions.

"-Je, non, je ne pense pas... Hum..."

Ta gorge était sèche, ta voix hésitante, tu craignais de dire une bêtise... Pourtant tu osas mettre des mots sur les doutes qui t'assaillaient.

"-Juste, cela me parait... Étrange, peu croyable... Vous pourriez être un karnevalien, avoir prit l'apparence se sa Majesté, préparer un mauvais coup..."

Sous la table, angoissé, tu te tordais les doigts, sans pour autant songer à te lever, le charisme de cet homme était trop oppressant.

Le Raziel d'autrefois aurait été éconduit par l'incroyable insulte que venait de proférer l'Alzénien timide. Sa méfiance au contraire, le fit rire ; il y a peu d'intelligents dans ce petit monde. Ce fut la clientèle qui se chargea de l'apostropher par des murmures indignés, lui demandant de s'excuser. Au lieu de se formaliser, Raziel se détendit.

-Tu as raison de...douteeer – il avait cherché le mot quelques secondes. C'est tellement plus amusant de ne pas être certain des choses, on est toujours sur le qui-vive, jamais en pleine sécurité. Tu crois ce que tu veux, je n'ai rien à justifier.

Il admira quelques secondes son reflet royal dans le verre.

-Mais si tu n'es pas très vite certain de mon identité, je risque de te manger.

Il ponctua cette menace en se léchant les babines, comme un monstre affamé.

[Je modifie le compte après ;)

Avalant ta salive, tu faillis t'étouffer. "Manger" ? Pardon, "MANGER" ? Ta pureté innocente se refusait à chercher la réelle signification de ces mots, pour toi, "manger" signifiait "découper, mâcher, avaler, digérer, et la suite" Tu refusais de comprendre ce qui pouvait être sous entendu.

"-... Pardon ? Qu'est-ce que vous... Entendez pas là ?"

Les craquements de tes phalanges résonnaient dans le bar, une mauvaise habitude prise face au stress... Devant l'angoisse, tu te tordais les doigts.

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Raziel haussa les épaules avant de soupirer ; ce jeune garçon n'avait décidément aucun humour.

-Ben, te manger quoi, ça veut dire ce que ça veut dire, non ?

Les craquements des mains du jeune homme eurent vite fait de l'éconduire et il s'avança par dessus la table afin de bien s'assurer qu'il s'agissait d'os humains qui craquaient comme cela.

-Arrête, tu vas te casser les doigts. Si tu ne peux plus travailler, tu vas vite devenir inutile.

La situation n'avait plus rien d'euphorique et était en train de l'agacer. Si autrefois les regards d'autrui tournés vers sa charmante personne étaient orgasmiques, il les abhorrait davantage de jour en jour, au fil de l'agonie de son règne.

Devant la mise en garde de l'homme, tu cessais te te tordre les main, apeuré. Après tout, ton travail était ton seul loisir... Oui, on avait vu plus épanouissant comme vie. Mais ton malaise ne te quittait pas pour autant, tant et si bien que, ne pouvant plus faire craquer tes doigts, tu te mordillais la lèvre, te tortillais sur ta chaise, ne savant que faire de ton pauvre corps.

"-Pardon, je... Un tic. Mauvaise habitude..."

Une serveuse vint te voir, te demandant si tu souhaitais quelque chose à boire. Après un long temps de réflexion, de nombreuses hésitations, tu te commandais un jus de pomme, boisson d'enfant à l'heure où les liqueurs nappaient les contenants de verre.

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Le malaise du jeune garçon finirait par le contaminer, tant et si bien qu'il décida d'y remédier directement.

-Tu sais si tu ne te sens pas bien avec moi, tu peux t'en aller...

Il soupira de nouveau. Son hypothèse fut contredite lorsqu'une serveuse s'approcha de son compagnon de soirée, avant de repartir lui préparer un jus de pomme. Prenait-il enfin ses aises ? Il l'espérait car sinon, il devrait trouver une autre personne afin d'éclairer sa sombre soirée.

-Quel est ton nom ?

Le jus de pomme était presque trop sucré, mais tu en bus malgré tout quelques gorgées, récupérant du bout de la langue, au coin de tes lèvres, une goutte du liquide qui s'était échappée. Une question, tu y répons sans trop y faire attention, presque mécaniquement. Ton nom... Oui, à ça, tu savais y répondre.

"-Czeslaw, Czeslaw Holystone, monsieur... Et..."

"Et vous ?" tu te rendis compte de ta stupidité, car soit l'homme était bien ce qu'il paraissait être et alors tu n'ignorais point son nom, soit il dissimulait son identité derrière une fausse apparence, et alors son nom demeurerait inconnu.
Tentant de cesser de dévisager l'homme, tu vissais ton regard sur la surface de ta boisson, retournais à ton mutisme.

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Lorsqu'il comprit le mignon réflexe, terriblement humain, duquel était empreint le garçon, Raziel ne put s'empêcher d'éclater de rire de bon cœur. Il inclina la tête en direction du dit Czeslaw.

-Enchanté, Czeslaw, moi c'est Raziel.

Il lui adressa un clin d'œil. Alors qu'il cherchait à maintenir son attention, sa main chercha le verre qu'on lui avait servi. Il en trouva le pied et fit longuement grimper ses doigts jusqu'aux courbes de la coupe. Il la saisit sensuellement avant de la guider vers ses lèvres, ne quittant des yeux son compagnon que pour se pencher en arrière, avalant le vin rouge d'un trait.

Le pied vacilla lorsqu'il fut reposé sur la table. Ainsi assuré, Raziel se pencha légèrement en avant, comme s'il souhaitait faire une confidence à l'Alzénien.

-Eh bien, Czessou, est-ce que cela te plairait de passer la soirée en ma compagnie ?

L'éclat de rire t'avait surprit, ouvrant la voie à une rougeur incontrôlée. Tes pommettes se teintaient innocemment de gène, de honte. Peut-être se moquait-on de toi, peut-être ce rire était-il franc. Difficile à trancher. L'homme paraissait d'humeur taquine. Le clin d'œil, la proximité soudaine, la question... Ce qui suivit ne fit qu'enfoncer le clou. Les mains fermement plaquées contre la table de bois, pour éviter de te tordre les doigts, tu ne pouvais pourtant t'empêcher de te mordiller la lèvre inférieure.
Passer la soirée en... ? Tu déglutis. Peut-être était-ce dû au charisme de cet homme, mais tu choisis de jouer le jeu. Ou plutôt, tu te laissais passivement entraîner.

"-Si... Si ma compagnie vous convient, monsi... Majesté ?"

Après tout, pourquoi pas ? Ta gène pourtant, devait être bien pesante à supporter. Mais tu n'étais pas habitué à parler aux inconnus, même portant un illustre nom.

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Raziel inclina la tête en signe d'approbation avant de se lever tranquillement. Mentalement, son coeur battait la chamade, il avait enfin un compagnon de soirée !
Ses mains coururent jusqu'au dossier de la chaise afin de saisir son manteau royal. Il déposa quelques pièces sur la table ; ce n'était pas pour ses verres, qu'il ne payait bien sûr pas, mais pour celui de Czeslaw, dont il s'était soudain pris d'affection.

-Très bien, allons-y alors !

Il tourna les talons et quitta le bar sous les regards d'autrui, sa cape fouettant le sol derrière lui. Le barman poussa un cri de triomphe : quelle fierté d'avoir reçu l'Empereur dans sa Taverne miteuse ! Son économie allait flamber, pour sûr !

-Tu m'accompagnes chez toi ? Demanda-t-il à Czeslaw quand il fut sorti.

Tu finissais ton verre à la hâte, trop prolétaire pour oser ne point avaler l'entièreté de ce que l'on t'offrait. L'homme; l'empereur se vétit avec la majesté propre aux dirigeants de sa cape, pendant que toi, pauvre batracien, peuple aveugle, tu enfilais maladroitement un manteau informme. Il y avait l'éternité entre vous, pensais-tu.
Dehors, les mots de Raziel (mais aussi la température) te firent frissonner. Recevoir l'empereur en ta maison ? L'empereur en personne ? Ha, cette pauvre boutique n'avais pourtant pas été nettoyée de puis au moins... Trois jours !

""-Je, hum, bien. Ce n'est pas loin... Par ici... Je vous en prie..."

Angoissé à l'idée de faire mauvaise impression, tu le précédais, à pas lents, planifiant de ranger discrètement ton logis tandis que l'homme serait occupé par une nouvelle boisson...

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A sa grande joie, Czeslaw accepta et il lui répondit par un sourire franc. Le vent qui soufflait sur le quartier silencieux l'intima de resserrer sa cape autour de ses épaules encore trop maigres.

-Très bien, je te suis.

Le jeune garçon passa devant lui et il prit sa suite, ne prêtant pas attention aux aéronefs qui passaient, rares, dans le ciel étoilé. Il remarqua l'hésitation de la marche du jeune homme et se retint de l'intimer à aller plus vite. Peut-être était-ce le froid qui glaçait ainsi sa marche et la rendait plus timide.

-Tu habites loin ?

Tu avançais, te maudissant d'avoir oublié tes gants avant de partir. Pour contrer la morsure du froid, tu soufflais sur tes doigts engourdis.
Tu réfléchissais, affolé. Pourvu que ton père ne soit pas à la maison, cuvant son vin sur le carrelage... Perdu dans tes pensés, tu entendis à peine la question de l'empereur, y répondant donc avec un long temps de flottement.

En effet à une dizaine de mètres de là, la lumière d'un lampadaire se reflétait dans la vitrine de ton échoppe. Tu attrapais tes clés dans ta poche, mais, les doigts gourds, tu peinais à introduire la petite pièce de métal dans sa serrure.

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Il s'avérait que, contrairement à ce qu'il pensait, son compagnon de soirée n'habitait heureusement pas très loin de la taverne. Malheureusement, au fil de leurs pas, le jeune garçon semblait hésiter, comme s'il regrettait au fil des secondes d'avoir accepté de passer la soirée avec l'Empereur. Cela était dommage, ne se trouvait-il pas au contraire, honoré ?

Alors que Czeslaw mettait un temps fou à ouvrir la porte de chez lui – ce qui signifiait qu'il habitait seul – Raziel sortit de sous les plis de sa cape une main gantée de noir qu'il posa sur la petite main, la consumant d'une chaleur irréelle.

-Tu permets ?

Il saisit la clef de cuivre avant de la faire tourner dans le mécanisme. Un cliquetis retentit, signifiant qu'ils pouvaient entrer. Raziel refusa cependant de passer devant et toisa Czeslaw avec sérieux, comme s'il était sincère.

-Si tu ne souhaites pas que je rentre, je peux m'en aller.

Tu sursautais en sentant ta main couverte de celle de l'empereur. Un contact incongru... Impossible techniquement... Tu étais la plèbe, il était le pouvoir. Tu l'admirais, laissais tes yeux traîner sur son image, à la télé, sur les journaux... Lui avant cette soirée n'avais jamais entendu parler de toi.
Qu'il s'en aille ? Tu secouais la tête de droite à gauche, non, tu n'allais pas revenir sur tes paroles, pas devant lui... Tu ouvres la porte, presque trop brusquement. Il faut traverser la boutique avant de monter à l'étage, là où tu vivais. Sur le comptoir, un papier, ton père te prévient qu'il est sorti boire pour la nuit. Soupir de soulagement, tu n'aurais pas à montrer ton mollusque de paternel à l'empereur. Tu répond avec un peu de retard, froissant le post-it rose entre tes doigts.

Apparemment, non, tout n'était pas en ordre...Cependant, l'Empereur ne laissa rien transparaître car il était certain que son hôte prendrait soin de diriger la situation d'une main de maître. Après tout, on ne recevait pas Raziel tous les jours, surtout quand on était de la classe sociale de Czeslaw.

Il pénétra dans une boutique obsolète, qui vendait des trucs obsolètes, dans une ambiance obsolète. Il ne se froissa qu'intérieurement, se disant que cette affreuse boutique ne rattraperait en rien l'image du jeune homme. Espérons que l'étage le ferait.
Le jeune homme devait habiter au dessus, comme le font la plupart des commerçants.

Raziel prit encore une fois les devants et s'avança dans les rangs pitoyables que le jeune garçon semblait soigner avec tant d'intérêt. Il traversa ainsi la boutique dans un silence pesant, avant de parvenir à un escalier dont la silhouette se dessinait derrière un rideau qui couvrait l'arrière boutique.

-Puis-je me permettre de monter ? J'ai un besoin pressant.

[Désolée du retard, je n'ai eu accès à aucun ordinateur de toute la semaine et je suis actuellement sur un ordi tout pourri avec une connexion minable qui ne me permet pas de changer de compte tant elle lagge ><"]