KARNEVALE AVENUE ♫
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 Something news "suite" [Ayden/Alice]

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Anonymous
Invité


Something news "suite" [Ayden/Alice] Vide
MessageSujet: Something news "suite" [Ayden/Alice]   Something news "suite" [Ayden/Alice] EmptyJeu 13 Mai - 22:24

    Elle était cruellement jolie, dans sa profonde tristesse.

    Ayden n’avait rien raté. Il n’en avait pas eu l’intention de toutes manières. Elle avait rougi, avait failli pleurer s’il en croyait le mouvement qu’elle avait fait pour qu’il ne voie pas son visage. Puis elle avait été étonnée qu’il ait été toujours là, qu’il lui ait proposé son aide. Lui ne put s’empêcher de sourire. Légèrement. Discrètement. Après tout le chemin qu’il venait de faire pour éplucher la carapace de la jeune femme, il ne faudrait pas qu’il la vexe malencontreusement. Surtout qu’il n’avait pas l’habitude d’agir de la sorte avec des nobles de son genre. Pas que le jeune McLayten déteste cette classe, mais depuis cette histoire d’allégeance à l’empereur, il avait un regard nouveau sur ces gens qui auraient été prêt à s’agenouiller devant une chèvre si on leur disait qu’elle était l’empereur en personne. Quelque part, une partie de son cœur criait à l’agonie, criait à l’injustice, en pensant que la blonde devant lui en était. Lui, avait envie de lui laisser une chance. Ironie. Quand l’ancien diplomate s’était-il mis à être si sympathique ? Il se souvenait encore de son attitude, la désinvolte intolérance qu’il entretenait alors qu’il était aux portes d’un statut social dangereux. Trop proche d’une intrigue dont il ne possédait même pas une seule ficelle. Hypothèses. Il n’y avait rien que des suggestions dans la tête de l’hôte. Enfin. Tout cela pour se rendre compte à quel point Karnevale Avenue avait eu, à son avis, une bonne influence sur son caractère. Karnevale ou Aaron ? Avec une grimace, il repoussa cette question. Il était sur que vivre en ermite n’était pas quelque chose de bon, que grâce à Aaron, le jeune adulte s’était découvert un intérêt spirituel pour les femmes, mais de là à dire que le blond l’avait changé à ce point. Il gardait tout de même un peu de l’estime qu’il avait pour lui. Tiens. Ça le menait à une question. Que gardait-il d’avant ? Qu’y avait-il chez lui qui soit une preuve de tout ce qu’Ayden avait fait dans sa vie ? Quelques artefacts concernant sa famille. Quelques vieux chapeaux de diplômés, cachés dans un coin. Ses mémoires. Il n’y avait pas grand-chose. Il semblait au fumeur que tout était resté là-bas, comme s’il avait vécu deux vies. Une vie teintée d’ignorance, et une vie teintée de perte de soi. Il passa sa main dans ses cheveux, complètement ailleurs. Autant dire qu’il commençait à avoir peur, depuis peu. Il ne trouvait dans sa vie, aucun repère assez fort pour lui, pour lui prouver qu’il n’était pas dans un songe. Il jeta un coup d’œil à la jeune femme devant lui. Etait-elle en réalité une ancienne camarade de classe, qui rêvait d’arriver à Karnevale ? Etait-elle en fait en train de rêver, et lui, en train de prendre tout cela tellement au sérieux qu’il gâchait sûrement ce songe ?

    Comment savoir ?
    Allez, il ne rêvait pas. Sinon, elle n’aurait pas eu mal.

    Il avait envie de toucher ses cheveux. De voir s’ils étaient vraiment là, s’il pouvait les approcher doucement de ses lèvres en entendant le flot des mèches s’écouler entre ses doigts alors qu’il embrassait les dernières rescapées. Seulement, elle n’était pas une cliente. D’ailleurs, il était toujours au travail. Le thé. Les hôtes. Un coup d’œil à la montre de son poignet lui assura qu’il avait encore le temps. Tant mieux. Le coccyx de la demoiselle était après tout plus important que du thé, qu’il ramènerait plus tard. Il n’aurait qu’à foudroyer Andy du regard pour que celui-ci ne lui pose pas de questions. Il n’avait d’avance pas envie de s’expliquer. D’ailleurs pourquoi pensait-il à cela ? Pour l’instant, il n’y avait que la jeune femme qu’il découvrait d’important, elle et la finesse de son geste lorsqu’elle s’accrocha à son bras. Il était contenant qu’elle se laisse emmener chez lui. L’hôte se voyait mal la soutenir jusqu’à la seule pharmacie qu’il connaissait, beaucoup trop loin pour qu’elle ne souffre pas le martyr. Il fit une moue compatissante alors qu’elle s’exprimait doucement, tristement. Le brun n’aimait pas rendre les gens aussi déchirés, encore moins lorsqu’il s’agissait des femmes. Il culpabilisait un peu de son attitude. Seulement, il fallait être honnête. Il lui fallait être honnête pour ne pas être malade. Malade des esprits autour de lui, ivre de lassitude et de mépris.

    «
    Merci... »

    Ayden haussa un sourcil et posa les yeux sur la blondinette alors qu’ils commençaient à marcher dans une direction assez peu empruntée. Puis, il hocha simplement la tête, conscient que mettre des mots par-dessus celui qu’elle venait de lui offrir ne serait que superflu. Autant ne pas rendre le questionnement qu’il avait sûrement occasionné plus difficile qu’il se l’imaginait. Avait-elle peur ? Cauchemarderait-elle de lui, de ces mots qui étaient si durs ? L’hôte tourna dans une petite ruelle, pour accéder plus vite à son appartement. Il entendait déjà la rumeur de la foule, les commerçants qui hélaient chaque passant avec un produit bien en vue, des clowns qui faisaient des pirouettes dans la rue même. Malheureusement, à cette heure de la journée, la rue où il habitait était bien trop peuplée à son goût. C’était d’ailleurs pour cela qu’il siestait la plupart du temps chez les hôtes. Alors qu’il allait soupirer, sa songerie fut interrompue par la petite voix, beaucoup plus adorable au fur et à mesure que le temps passait.

    «
    Vous avez reconnu Lettre à Elise, tout à l'heure... Se pourrait-il que vous soyez un musicien aguerri ? »

    Le brun étira un coin de sa lèvre et, après avoir passé sa main dans ses cheveux, répondit.

    «
    Je ne peux pas me présenter en tant que musicien aguerri. Je dirais plutôt que mon oreille l’est. J’aime beaucoup écouter, je préfère d’ailleurs de loin écouter, pour pouvoir fermer les yeux et me laisser porter. »

    Tout en parlant, inconsciemment, la main libre du jeune homme avait accompagné ses paroles, gracieusement, sans le faire paraître ni vantard ni trop sur de son art oratoire. C’était simplement une manie qu’il avait acquise au cours de ses discours puis, en travaillant comme hôte. Certaines disaient que c’était charmant. D’autres ne comprenaient pas un tel besoin de mettre plus de sentiment dans des paroles. Après tout, ça n’était pas important. Quelque part, il était curieux de voir quelle serait la réaction de sa partenaire. Partenaire qu’il fit tourner au fond de la ruelle, rejoignant alors réellement l’avenue. Après quelques pas, durant lesquels Ayden n’adressa pas une once d’attention aux passants, aux animateurs et autres agitateurs, le jeune homme poussa la porte de sa boulangerie préférée. A peine entré, un des plus grands sourires qu’il pouvait effectuer s’afficha sur ses lèvres et il salua très chaleureusement le vieil homme qui dépassait à peine de son comptoir. Il aimait beaucoup les gérants du magasin, des personnes très discrètes qui lui laissait des petits pains bleus devant sa porte.

    Le duo, une fois avoir passé l’arrière boutique, s’engagea dans un escalier, puis, Ayden sortit d’un geste vif les clés de sa demeure qu’il ouvrit tout en posant les yeux sur la jeune noble.

    «
    Je m’excuse pour l’aspect beaucoup plus sobre que mon appartement arbore par rapport à l’avenue. »

    Après un léger sourire, il ouvrit la porte entra, et la tint pour que la blonde entre à son tour. Une fois qu’elle eut mis les pieds dans l’unique grande pièce de l’appartement, il referma derrière elle. En passant prêt de sa nouvelle connaissance, il posa légèrement sa main sur son épaule et lui désigna un fauteuil, tout prêt, à côté duquel plusieurs piles de livres trônaient, comme les vestiges du temps libre qu’Ayden passait ici. Comme s’il ne supportait pas d’être inactif, le jeune homme se dirigea vers un bureau tout au fond de la pièce et y coucha un cadre, discret certes, mais trop important pour être montré. Ses parents. Il jeta ensuite un coup d’œil aux partitions de piano qui traînaient, à la guitare posée en travers de son lit et aux murs beiges. Mise à part quelques livres et feuilles, rien ne dérangeait l’ordre d’une pièce qui faisait à la fois chambre, bureau et salon. Avec un geste de tête satisfait, Ayden se dirigea vers sa bilbiothèque, l’élément le plus important pour lui, et y rangea rapidement deux trois ouvrages. Satisfait, il acquiesça avec sa manœuvre d’un signe de tête et posa une nouvelle fois les yeux sur la blonde.

    «
    Je vais vous chercher de quoi vous soigner. »

    D’un coup de main, il envoya un paquet de cigarette sur sa table de chevet et se dirigea vers un petit couloir qui séparait la salle de bain de la cuisine. Il entra d’abord dans la pièce d’eau, ferma un instant les yeux, agressé par le bleu trop clair et ouvrit le meuble au dessus de son évier, qui comportait une glace. Avec un léger grognement, il fouilla parmi les quelques boites présentes avant de trouver les anti-douleurs et la pommade qu’il avait utilisé une fois alors qu’il avait eu un problème musculaire. Il voulait se dépêcher, ne pas la laisser trop longtemps dans sa pièce, ne pas lui laisser le loisir de s’approcher trop de lui. Sans trop savoir pourquoi, Ayden avait peur. Parce que peu de personnes étaient entrées ici et il n’y cachait pas assez les éléments essentiels de sa vie. Avec une petite grimace, il ferma la porte du meuble, puis se dirigea dans la cuisine en jetant au passage la veste de son costume vers son lit. Il prit un verre qui reposait sur la petite table qui lui servait de plan de travail, un de ceux qui attendaient d’être rangé depuis une éternité depuis qu’il l’avait lavé, puis le remplit d’eau fraîche. Content de lui, le jeune homme apporta les médicaments dans la pièce principale.

    Evidemment, la jeune femme n’était pas restée sagement assise sur le fauteuil qu’il lui avait montré. Avec un petit sourire, le brun se dirigea vers la fenêtre qui donnait sur l’avenue, là où ses rideaux d’un marron transparent assombrissaient la pièce plus que la protégeait des rayons du soleil à cette heure de la journée. Il tira ces rideaux d’un geste, laissant libre cours à la blonde d’observer Karnevale Avenue mais à l’abri. Il posa alors les médicaments et le verre sur son bureau.

    «
    Je vous les laisse ici, prenez les si bon vous semble. »

    Enfin plus calme, le jeune homme se dirigea irrésistiblement vers la fenêtre lui aussi. Il observa la rue, perdant le petit sourire qui avait étiré ses lèvres lorsqu’il était revenu. La plupart des personnes s’y pressaient, comme s’ils allaient perdre quelque chose à marcher moins vite. Aucun ne ressemblait à l’autre, peu marchaient ensemble, ou sinon, ils formaient un groupe hétérogène où chaque électron se détachait des autres aussi aisément que s’ils étaient des inconnus. Il n’aimait plus la foule. Il savait trop comment manipuler une foule. Cela le dérangeait. Finalement, être diplomate l’aurait perdu. Trop lumineux pour le monde, le poste l’aurait tiré de l’ombre dans laquelle il se plaisait maintenant.

    «
    Si j’avais eu le choix, serais-je vraiment resté ici ? »

    Il avait murmuré. Plus pour lui que pour elle. Pour se rattraper il la regarda.

    «
    Comment vous appelez vous, si ce n’est pas indiscret ? »

    Il avait l’air triste, dans l’obscurité de sa demeure…
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MessageSujet: Re: Something news "suite" [Ayden/Alice]   Something news "suite" [Ayden/Alice] EmptyDim 23 Mai - 23:27

    Et cette fois, qu'est-ce que l'aristocrate avait laissé voir d'elle-même ? Une première image que tout le monde aurait jugée comme vraie: jeune femme capricieuse, imbue d'elle-même et tout ce qui s'en suivait. Mais pas seulement. Et ce à cause de l'homme qui l'avait d'abord heurtée -qu'elle avait heurté? Parce qu'il l'avait totalement mise à nue, à coups de simples mots, qui lui étaient allés droit au coeur, qui l'avaient heurté bien plus que la manière malencontreuse dont les deux jeunes gens s'étaient rentrés dedans. Alice commençait à s'en vouloir terriblement d'avoir présenté ses excuses, de s'être laissée aller à ce point. Elle aurait dû continuer à porter son habituel masque, à se montrer prétentieuse, elle aurait dû dénigrer l'homme à qui elle avait affaire à un point qu'il l'aurait détestée plus qu'il n'avait jamais détesté quiconque. Mais maintenant, était-ce trop tard? Maintenant qu'elle avait révélé sa part de sensibilité, maintenant qu'il savait qu'elle n'était qu'une tricheuse..? Maintenant, qu'avec un air détaché, elle avait pris le bras de l'homme qui allait la guider chez lui... Qu'allait-elle faire? Devait elle, pour l'unique raison qu'elle était à Karnevale Avenue, se laisser aller ? Complètement? Non, il lui était impossible de se laisser aller totalement. Elle ne serait jamais elle-même car c'était mauvais. Point barre. Qui plus est, que savait-elle du brun qui lui proposait de la mener chez lui, si ce n'est qu'il avait l'air cultivé et artiste? Rien. Strictement rien. Et cela lui était insupportable, qu'il sache plus de choses sur elle qu'elle n'en savait sur lui. Car elle avait réellement du mal à le cerner. Était-il un gentleman, ou bien cherchait-il seulement à en savoir plus sur elle pour la descendre comme personne ne l'avait jamais fait? Alice voyait en lui un mélange des deux, quoi qu'elle fut assez incertaine de cette impression.

    Le brun semblait perdu dans ses pensées, dans ses rêves, alors que la blonde restait accrochée à ce bras rassurant. Rassurant? Alice s'en voulut de penser à cela. Elle ne voulait pas être rassurée, ni protégée... Ou bien le voulait-elle? Mais pas par quelqu'un qui se comportait de la sorte avec elle. L'aristocrate laissa s'échapper un léger soupir. Elle repensait à sa grand-mère, qui semblait si fascinée par Karnevale Avenue, tandis qu'elle, jeune femme qui découvrait le monde, ne voyait se dessiner qu'un grand point d'interrogation quant à l'utilité de ce lieu. D'une part, elle n'en voyait aucune: quel était l'intérêt de se rejoindre de la sorte, l'on pouvait le faire partout, non? Mais d'autre part... Depuis qu'elle avait pénétré en ce lieu plein de mystères, sa vie semblait totalement chamboulée. Et pourtant, cela ne faisait pas plus d'une demie-heure qu'elle y était. Peut-être était-elle en train de rêver, finalement? Rêver à un prince charmant, qui la sauverait des griffes de ce méchant monde dans lequel elle était enfermée. Enfin, l'homme a qui elle avait affaire n'était en rien un prince charmant. Il ne correspondait en tout cas pas à la définition que chacun s'en faisait, entre autres celui qui libérait la belle princesse -celle-ci, censée être gentille, généreuse & co, ce que n'était en outre pas du tout Alice-, qui était bon et qui offrirait à la princesse une vie calme et posée. Ce que ne voulait décidément pas l'aristocrate. Non, elle rêvait d'aventure, elle voulait partir ici et là, être libre de ses actes. Garder sa musique, évidemment, mais n'être plus enfermée dans ses manières auxquelles, pourtant, elle était si attachée. Cela reflétait complètement son caractère: elle souhaitait ci, elle souhaitait ça: et ces deux voeux étaient totalement opposés. Alice Sands, comme elle était compliquée... Alors comment était-il possible qu'on la comprenne si rapidement? Qu'on la pousse à dire « merci », sans user de la force, mais simplement d'un assemblage de mots si cohérent?

    Et, alors que tous deux avançaient, lentement mais sûrement, dans cette rue si particulière, partie de Karnevale Avenue, la blonde avait vu le jeune homme hocher la tête. Comme réponse à son remerciement, sans doute. Alice lui en voulait, mais pensait sincèrement son remerciement à la fois. Elle lui en voulait d'agir de la sorte avec elle, et le remerciait pour la même raison. Car elle savait, au fond d'elle, qu'elle avait besoin de quelqu'un qui la guide sur le chemin de la recherche de son vrai « soi ». Et peut-être que ce brun mystérieux allait être celui qui lui permettrait de trouver son vrai « elle ». Les deux jeunes gens tournèrent dans une ruelle, peuplée de quelques personnes, qui semblaient leur lancer des regards interloqués, auxquels elle ne répondit pas. Habituellement, elle aurait sûrement agi de manière hautaine et prétentieuse, mais elle ne s'en sentait plus la force. Non pas à cause de la douleur lancinante qu'elle ressentait dans son coccyx, mais à cause de la mise à nue qu'elle avait subie précédemment. Puis, tandis qu'ils continuaient à avancer, Alice bien accrochée au bras du jeune homme, celui-ci répondit à la question qu'elle lui avait précédemment posée, dont elle n'avait même plus idée à vrai dire:

    « Je ne peux pas me présenter en tant que musicien aguerri. Je dirais plutôt que mon oreille l’est. J’aime beaucoup écouter, je préfère d’ailleurs de loin écouter, pour pouvoir fermer les yeux et me laisser porter. »

    Et il accompagna sa réponse d'un geste nonchalant de la main, naturel, qui surprit quelque peu Alice. Le brun paraissait sûr de lui, mais bien moins prétentieux qu'elle-même ne pouvait le paraître. Et l'être, à vrai dire. Oui, elle était surprise, car à ce moment-là, il lui avait semblé que le brun dégageait quelque chose de différent des autres personnes. Des autres hommes plus particulièrement. Car ce geste qu'il venait de faire n'avait rien de séducteur aux yeux d'Alice, mais il réussissait quand même à la charmer. Ce qui l'insupportait atrocement. Elle détestait avoir cette sensation d'être sous l'emprise de quelqu'un. Elle voulait éviter de penser à cela. Elle réfléchit donc avec plus d'attention à la réponse du jeune homme, tout en gardant le silence. Alors, il préférait écouter la musique que la jouer? Alice, elle, aimait les deux. Elle pensa qu'il lui aurait plu de jouer pour ce jeune homme. Histoire de lui montrer qu'elle n'était pas qu'une aristocrate imbue d'elle-même, que les gens qui faisaient partie de la noblesse pouvaient avoir certaines capacités. La belle blonde se plaisait à dire aux gens qu'elle était capable de jouer du piano, du violon, et d'autres instruments encore. Mais qu'elle savait aussi danser et chanter, peindre... Que les bases de son éducation étaient tout cela. C'était d'ailleurs la seule chose dont elle avait su tirer profit: l'art. Ce qui lui permettait de continuer de vivre. Ou de survivre... Mais est-ce que cela lui permettait d'être complète, d'exister? La belle ne savait pas. Évidemment, sans la musique, elle ne serait rien. Mais se s carences en relations sociales étaient sans doute ce qui lui faisait défaut, ce qui l'empêchait de vivre pleinement. Dans un sens, elle s'interdisait elle-même de vivre en rejetant quiconque osait l'approcher, à coups de paroles hautaines, voire méchantes. Elle causait elle-même sa perte, en outre...

    Finalement, le brun et elle arrivèrent dans ce qui semblait être une boulangerie. Alice fut enchantée par l'odeur enivrante du pain tout chaud qui pénétrait son corps, elle se sentit un peu soulagée par cette odeur. La belle blonde se trouva également un peu étonnée du ton si chaleureux que le brun prenait pour saluer les tenants de cet endroit, qu'Alice ne prit même pas la peine de saluer. Il lui semblait qu'elle avait déjà fait un grand pas en avant jusqu'ici, elle ne se força donc pas à faire plus d'efforts. Et oui, on ne change pas quelqu'un en quelques minutes. Puis, une fois cette arrière boutique passée, ils s'engagèrent dans un escalier, que la blonde eut beaucoup de mal à monter, s'aggripant à l'homme qui lui offrait gentiment son bras, regrettant toutefois d'être si dépendante. Encore quelque chose qu'elle détestait, être dépendante de quelqu'un. Ils arrivèrent finalement devant la porte de ce qui semblait être la demeure du brun. Porte sobre, à l'image de son propriétaire. Celui-ci lança à la blonde:


    « Je m’excuse pour l’aspect beaucoup plus sobre que mon appartement arbore par rapport à l’avenue. »

    Et il ouvrit la porte, s'introduisant dans son antre et priant la belle blonde d'entrer. Ce qu'elle fit, sentant un mal atroce dans son coccyx. A peine entrée, celle-ci ne put s'empêcher de jeter des coups d'oeil furtifs un peu partout dans l'appartement du brun. Il n'était pas très bien rangé, et aurait pu être qualifié de bazar total face à l'immense chambre de l'aristocrate, qui faisait sans doute à elle seule trois fois la taille de l'appartement du brun. Alice se demandait comment l'on pouvait vivre dans un lieu si petit, si simple... Non pas que sa chambre soit remplie d'artifices, mais l'atmosphère y était différente... Peut-être parce que son piano y trônait, exposé au milieu? Oui, son piano était l'élément essentiel de sa chambre. Si il n'y était pas, sa chambre n'aurait plus été sa chambre, mais une simple pièce qu'Alice exécrerait autant que les autres.

    Alors que l'aristocrate restait immobile à l'entrée de l'unique pièce de l'appartement, le brun passa dans son dos, frôlant son épaule de sa main et lui désignant un fauteuil. La blonde frémit à ce geste, dont elle ne savait pas si elle devait le prendre mal ou bien. Elle resta perplexe et observa le fauteuil, dans lequel elle n'avait aucune envie de s'asseoir, sans quoi malgré la douleur, elle se serait endormie de suite. Et s'endormir dans l'appartement de quelqu'un dont on ne connaît presque rien n'était pas la meilleure chose à faire, selon la méfiante Alice. Celle-ci resta donc plantée là, observant le brun ranger quelques éléments. Il ne voulait sans doute pas révéler son intimité. Ce qu'Alice pouvait comprendre. A la fois, elle se sentie un peu blessée. Lui n'avait pas eu besoin de voir son lieu de vie pour la connaître et elle, alors qu'elle pénétrait dans l'appartement du jeune homme, celui-ci semblait dissimuler tout ce qui aurait pu en faire apprendre plus à son sujet à l'aristocrate. Celle-ci poussa un soupir, un peu déçue.

    « Je vais vous chercher de quoi vous soigner. »

    Alice observa le brun, qui sortit de la pièce pour aller chercher les médicaments. Elle trouvait bizarre qu'il se montre si attentionné, alors qu'elle s'était montrée assez désagréable avec lui. Et elle ne voulait surtout pas lui être redevable. Il fallait donc réfléchir à un moyen pour qu'ils ne soient plus en contact... A cette pensée, Alice sentit un peu son coeur se serrer. Elle repoussa de suite ce sentiment et profita que le brun ne soit pas là pour farfouiller un peu l'appartement. A bas les bonnes manières, il fallait à tout prix remettre les connaissances de l'un et l'autre à égal. Ainsi, l'aristocrate se dirigea tout d'abord vers un simple meuble, sur lequel étaient disposées diverses partitions, que la blonde feuilleta rapidement. Rien qu'à les lire, elle se sentait remplie d'émotions, et était pénétrée par l'envie de laisser ses doigts virevolter sur son piano. Son piano, si cher à son être. Elle observa ensuite le lit du jeune homme, sur lequel était cette fois-ci déposée une guitare, en travers. Alice avait appris à jouer de la guitare, elle n'excellait toutefois pas en cet instrument. Puis, elle jeta un coup d'oeil à la bibliothèque, vers laquelle elle se dirigea, non pas sans mal, et glissa ses doigts sur les reliures de tous ces livres, qu'elle avait envie de lire, un à un. Puis, finalement, elle se détourna de cette bibliothèque et se dirigea vers la fenêtre, qui laissait voir Karnevale Avenue. Après tout, elle avait fait tout ce chemin et s'était tant fatiguée pour cet endroit, alors cela aurait été idiot de ne pas en profiter... Elle tituba jusqu'à la fenêtre et souleva une partie du rideau. Elle vit plusieurs passants, tous différents, chacun semblant... Libre. Oui, libre, c'était le mot. Étaient-ils heureux? Alice n'en savait strictement rien, mais ils étaient là, libres. Mais, alors qu'elle continuait d'inspecter au peigne fin le moindre passant, le brun la tira de son étude attentive, lui apportant les médicaments. Il avait ouvert complètement le rideau, ainsi Alice n'était pas restreinte par ce bout de tissu.


    « Je vous les laisse ici, prenez les si bon vous semble. »

    Le brun déposa le verre et les médicaments juste à côté. Alice y jeta un rapide coup d'œil, bien plus préoccupée par ce qui se passait à l'extérieur -et à l'intérieur- que par sa douleur. Puis, il vint se mettre aux côtés de l'aristocrate, observant à son tour les allers et venues des passants. Elle tourna son visage pour l'observer lui, formant ainsi une petite chaîne. Elle, qui le regardait, lui, qui regardait les passants, et les passants qui posaient leur regard ici et là... Le jeune homme semblait perplexe, et Alice se demanda ce qui lui passait par la tête. Parfois, elle se disait qu'elle aurait aimé avoir un karnevale, et ça aurait pu être celui de lire dans les pensées des gens... Oui, pourquoi pas? Mais, à ce moment-là, elle aurait littéralement pu savoir toutes les méchancetés que les gens pensaient à son sujet. Non pas qu'elle ne se doutait pas que les gens en pensaient, mais on ne les lui disait que très rarement. Et elle se serait sentie blessée... Perdue dans ses pensées, le regard vide dirigé vers le visage du brun, elle fut sortie de sa torpeur par le chuchotement de celui-ci:


    « Si j’avais eu le choix, serais-je vraiment resté ici ? »

    Alice ne savait que répondre. Car il lui semblait évident que l'homme parlait plus pour lui-même que pour elle. Qui plus est, elle n'était pas habituée à ce qu'on se confie à elle. Car qui le faisait, mise à part sa petite soeur, Lily? Personne. Et, bizarrement, cela convenait à Alice. Car elle ne se sentait pas la force de soutenir les autres et de les aider alors qu'elle n'arrivait déjà pas à s'aider elle-même. Toutefois, l'air mélancolique qu'arborait le jeune homme lui fit ressentir une once de peine, qu'Alice s'empressa de masquer, mécontente de ressentir autant de 'mauvais sentiments' en si peu de temps. Elle ne pouvait néanmoins pas s'empêcher de se demander la raison qui avait poussé le jeune homme à prononcer ces paroles. De toute évidence, il parlait de Karnevale Avenue. Mais également de son passé, qu'Alice ne connaissait aucunement. Puis, il tourna également son regard vers elle. La belle fut un peu décontenancée, mais elle continua toutefois de l'observer, sondant ses yeux, son expression. Elle ne trouva toutefois pas de réponse à sa question. Avait-il eu un passé difficile? Alice s'apprêta à répondre, à le questionner quand, sorti de ses pensées, il reprit, à l'adresse de l'aristocrate cette fois-ci:

    « Comment vous appelez vous, si ce n’est pas indiscret ? »

    Indiscret? Mh, quitte à passer encore quelque temps avec lui, autant lui donner son nom. Et connaître le sien. Alice répondit, en essayant d'être moins hautaine qu'à son habitude -ce qui lui était extrêmement difficile-, car l'homme lui offrait son toit et ses soins pour quelques instants:

    « Alice Sands. Et... A qui ai-je l'honneur? »

    La belle ne savait pas si son ton avait paru telle qu'elle le souhaitait. Elle se permit toutefois de renchérir, sur un tout autre sujet:

    « On ne peut vivre avec le regret éternellement, alors autant suivre la voie que l'on a choisie sans se poser trop de questions... Sans quoi, l'existence n'est plus. »

    La belle se sentit rougir de dire tout cela. Elle aurait préféré garder une conversation superficielle avec le jeune homme. Elle ne voulait se révéler plus qu'elle ne l'avait déjà fait. Et pourtant... Il lui semblait que cela lui était impossible. Elle se dirigea vers le verre et le médicament déposés par le brun, puis entoura de ses longs doigts, délicatement le verre, mit le médicament dans sa bouche et l'avala, à l'aide de l'eau contenue dans le verre. Verre qu'elle finit, assoiffée comme elle l'était. Puis, ne voulant faire face à son interlocuteur, apeurée de s'être trop dévoilée, elle marcha lentement vers les partitions qu'elle avait auparavant observées. Puis, elle en prit quelques-unes dans les mains et dit:

    « La vue de ces partitions ne me donne qu'une envie... Jouer. »

    Sur ce, fatiguée, elle alla se poser sur le fauteuil que le jeune homme lui avait précédemment désigné, épuisée par toute cette 'aventure'. Et elle ferma les yeux, écoutant de la musique, dans sa tête.
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Anonymous
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MessageSujet: Re: Something news "suite" [Ayden/Alice]   Something news "suite" [Ayden/Alice] EmptyMar 7 Sep - 11:36

    Décidemment, Ayden aimait l’ambiance de son appartement. Ses yeux posés sur l’allée remplie de couleurs, c’était comme s’il voyait parfaitement l’unique pièce derrière lui. Quatre murs plus silencieux et reposants que toutes les façades des magasins et autres bâtiments dehors. Alors que les passants évoluaient dans un univers où les couleurs maîtresses passaient du rouge au jaune sans aucune teinte nuancée pour les mélanger correctement, les murs du jeune homme étaient beiges, un marron maternel qui calmait à lui seul l’agitation dans la tête de l’ancien diplomate. Entre ces teintes bienveillantes, quelques meubles dont aucun ne prenait une place superflue. Son lit, son armoire, son fauteuil…Tous ces objets usés par le temps comme par la routine d’Ay’. Et lorsqu’il voyait, dehors, ces hommes se promener dans des costumes vert anis ou ces femmes dont les coiffures montaient à une hauteur vertigineuse, il s’imaginait bien qu’aucun d’entre eux n’avaient un minuscule habitat aussi sobre que le sien. Quelque part, il était fier de la modestie de sa vie. Fier de ne plus être connu autrement que par sa fonction d’hôte. Alzen avait enterré le diplomate commercial en lui, la foule l’avait dégoûté du pouvoir. En y pensant, il fallait que le fantôme fasse un tour dans sa ville natale. Il y avait longtemps qu’il ne s’était pas renseigné sur l’état du monde dans lequel il avait grandi. Tout d’un coup, il se demanda d’où pouvait bien venir la jeune femme qu’il venait d’accueillir chez lui. Amenthalys ? Elle semblait plutôt renseignée sur les arts, et les coutures de sa robe ne pouvait pas appartenir à une ville technologique comme la sienne. Un rictus sarcastique s’empara de ses lèvres alors qu’il se demandait quelle opinion de l’empereur cette fille avait. Cette fille qui paraissait d’abord si hautaine mais qui en réalité n’était qu’un chaton sauvage apeuré. Il ne serait pas étonné qu’elle n’en ait même pas, d’opinion. Les jeunes nobles n’étaient-ils pas mis à l’écart de ce genre de politique ? La laisse autour du cou de leurs parents ne leur laissait généralement pas le temps de réfléchir à ce genre de chose. L’empereur était bon, stop.

    «
    Alice Sands. Et... A qui ai-je l'honneur? »

    La petite voix le sortit de ses pensées. Alice. Cette fois-ci, son sourire se fit plus sincère. Alice Sands. Définitivement Amenthalys. Ayden chercha d’un geste automatique ses cigarettes dans sa poche. Avant de se souvenir qu’il les avait jeté sur sa table de nuit. Il se dirigea vers elles, son air impassible de nouveau collé au visage. A l’époque, il avait déjà eu plusieurs affaires avec les parents de la blonde. Des personnes qu’il avait jugé absentes. Totalement coupé du monde dans lequel ils évoluaient. Il imaginait le genre de relation qu’il pouvait exister entre ces personnes-ci et leur fille mais surtout, il se détestait encore une fois d’avoir occupé cette position. Il avait toujours eu l’avantage sur elle. Le brun connaissait Karnevale, s’y connaissait un peu en femme. Et maintenant, il connaissait ses parents. En attrapant une clope, il pria simplement pour que la jeune femme ne se soit jamais intéressée à la diplomatie, ou n’ait jamais parlé de lui avec ses parents. Leurs liens semblaient dès le départ voué à être mauvais. Comme c’était ironique. Il retourna à sa fenêtre, allumant rapidement sa drogue avant d’ouvrir la fenêtre pour ne pas que sa fumée gêne l’artiste.

    «
    Ayden McLayten. »

    Si elle avait tenté de mettre plus de naturel dans sa voix, lui, avait tout d’un coup paru totalement ailleurs. Il aurait pu rajouté tellement de chose, dire tellement de belles formules telles que « enchanté » comme il utilisait toujours avec ses clientes. Comme quoi il n’était vraiment pas d’humeur. Un sourire ironique tira ses lèvres alors qu’il donnait sa liberté à la fumée de nicotine. De quoi avait-il donc peur ? Qu’elle aille raconter qu’elle avait rencontré Ayden McLayten à Karnevale ? A Amenthalys, peu de gens la croiraient et elle se mettrait elle-même en danger. Lui n’aurait rien. La dernière fois qu’il s’était renseigné sur l’enquête le concernant, sa mère lui avait raconté qu’on le pensait exilé dans les marécages d’Almancar. Karnevale Avenue n’était même pas considérée comme réelle. L’empereur exécrait cette idée au plus haut point. Non, décidemment, rien n’était grave dans cette affaire. Du moins pour lui. Alors pourquoi cette énorme bulle de tension ?

    «
    On ne peut vivre avec le regret éternellement, alors autant suivre la voie que l'on a choisie sans se poser trop de questions... Sans quoi, l'existence n'est plus. »

    Il passa sa main dans ses cheveux en laissant échapper un petit souffle amusé. Quelque part, pour lui, c’était aussi vrai que faux. En partant du principe qu’il considérait avoir deux existences distinctes, voir même plus si on comptait celle des rêves, il n’existait plus une seule voie mais bien des milliers. Concernant le regret, il était servi. Il avait déjà épuisé le lot de « et si » concernant sa vie. Il était vrai, cependant, qu’il ne regrettait plus ses actions. Il fallait apprendre, peu importante la façon dont la leçon nous était donnée. Karnevale était, après tout, une bien jolie prison pour un homme qui exécrait l’empereur.

    «
    Si l’on ne se pose pas les bonnes questions au bon moment, on ne peut pas choisir de voie. »

    Son petit animal sauvage finit par prendre les médicaments qu’il lui avait laissés. Pendant qu’elle buvait son eau, l’hôte posa les yeux sur les longs doigts qu’elle possédait. Des doigts fragiles, qui ne connaissaient que les instruments et surtout pas les tâches ménagères. Il regarda les siens d’un air songeur. Pendant un moment, il les avait réservés aux livres. Puis, ils avaient très rapidement étaient usés par l’écriture, l’écriture intensive pour un travailleur passionné. Maintenant, ils étaient, pour Ayden, complètement normaux. Aucune activité ne les spécialisés. Aussi neutre que le personnage qu’il était devenu. Peut-être qu’un jour, il recommencerait à écrire. Beaucoup. Plus des discours, des traités sur chaque facette du commerce entre la ville de l’art et celle de la technologie, mais des romans. Des histoires comme parfois il aimé inventé à ses clientes. Celles qui dénonçaient mais donnaient aussi l’espoir de continuer. Le genre d’histoires qu’il lui fallait.

    «
    La vue de ces partitions ne me donne qu'une envie... Jouer. »

    Avec un léger sourire, il ferma les yeux, tira une nouvelle bouffée sur sa cigarette puis posa ses yeux sur le tas de feuilles que la blonde venait de quitter pour le fauteuil. Il avait déjà oublié comment elles étaient rangées. En quelques pas, il rejoint le tas mélangeant ses créations et certains morceaux desquels il s’inspirait pour poser les yeux sur la dernière mélodie qu’il avait écrite. « Ode à Morphée ». Il ouvrit grand les yeux, laissant échapper sa cendre sur sa main.

    «
    Ouch ! »

    Négligemment, il secoua la main, parcourant les notes. Quand est-ce qu’il avait bien pu écrire ça ? Il ne s’en souvenait absolument pas. Rapidement, il écrasa sa cigarette dans un autre cendrier non loin et reposa le tas de partitions en emportant celle-ci. Ode à Morphée… Il entendait parfaitement la mélodie qu’il avait écrite. C’était une musique qu’il entendait quasiment chaque nuit, lorsqu’il était prêt à s’éveiller. Une musique qui détruisait son cœur, celle pour laquelle il ne serait jamais capable de dire s’il l’aimait ou la détestait. Reprenant peu à peu le contrôle de lui-même, Ayden plia la feuille et la mit précipitamment dans sa poche. Il se posa sur son lit, travaillant sur sa mémoire, tentant désespérément de se rappeler quand il avait copié le chant de son arbre. A vrai dire, il avait totalement oublié Alice, qui semblait somnoler sur son fauteuil. Il posa les yeux sur elle, seul point de repère dans l’agitation de son cerveau. Et se força à reprendre une attitude un peu plus normale. La pauvre ne méritait pas de vivre un événement qui la conduirait à plus d’interrogations que nécessaire.

    Il l’entendait respirer de là où il était. Un souffle reposant, innocent. Comme un ronronnement sur lesquels s’accordaient le battement de son propre cœur. Le calme. L’hôte ferma les yeux à son tour, oubliant pour l’instant cette ode étonnante. Posant sa tête dans ses mains, plié vers ses genoux, il soupira.

    «
    Il me faut vraiment un chat. »

    Avant de pouffer et de rajouter.

    «
    Cette guitare appartient à tout le monde. Si vous voulez en jouer, ne vous gênez pas. »


[ H.R.P : j’ai fait cours comme reprise:/]
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MessageSujet: Re: Something news "suite" [Ayden/Alice]   Something news "suite" [Ayden/Alice] EmptyDim 12 Sep - 23:29

    Elle était là, posée nonchalamment sur ce fauteuil tout simple. Ses yeux, fermés, voyaient un tas de choses défiler. Sa tête, elle, imaginait la moindre de note de musique, l'assemblait à une autre, et ainsi de suite. De l'herbe s'étendait à perte de vue, et Alice était là, seule, au milieu de cette immensité. Bizarrement, elle ne se sentait pas complètement seule. Bien qu'encore dans cette petite pièce avec cet inconnu -ou presque-, elle sentait le doux vent caresser son visage. Dans l'étrange vision qu'elle avait, l'aristocrate -qu'elle n'était plus- portait un simple voile blanc, qui ondulait au gré du vent. Ses pas étaient légers. Elle ne sentait pas son corps précédemment alourdi par la fatigue. L'herbe était douce et, à l'instar du vent, lui caressait docilement la plante des pieds. Et elle, elle avançait, sans réellement savoir pourquoi. Alice avait l'impression de chercher un but, son but. Existait-il ? Elle se sentait perdue, ne savait plus trop où elle était. N'était-elle pas l'instant d'avant chez ce brun assez spécial ? Mais dès le moment où elle y pensait, elle l'oubliait. Et continuait d'avancer. Ses pas se dirigeaient vers cette bute, sur laquelle poussaient quelques fleurs, de simples marguerites. Quelque part, son instinct semblait lui dire de se diriger vers cet endroit. Alors elle le faisait. Ce qui était tout le contraire de ce qu'elle aurait fait habituellement. Le naturel ? Alice avait plutôt tendance à le rejeter. Et le naturel était partie intégrante de l'instinct. La blonde exécrait ces choses. Elle se sentait tiraillée entre tous ses sentiments et cette rationalité qu'elle affectionnait tant.

    Passant la bute, elle vit, quelques mètres plus loin, un arbre. Il était là, grand, majestueux, sans doute vieux. Les feuilles virevoltaient à cause du vent. L'on aurait dit qu'un halo entourait cet arbre. Et là, en dessous, magnifique, monumental, somptueux, trônait un piano, son piano. Peut-être était-ce le seul élément de cette « vision » qui ne perturbait pas la blonde. Son coeur d'ailleurs se mit à battre plus fort, et elle se dirigea plus rapidement vers son instrument, sa source de bonheur et d'apaisement. Elle y courut même. Mais pourquoi ne se rapprochait-il pas d'elle ? Ou, inversement, pourquoi ne se rapprochait-elle pas de lui ? Elle tendait la main, essayait de l'atteindre, mais il semblait loin, intouchable. Alice menait un combat contre elle-même, elle avait l'impression que son corps ne lui obéissait pas, que ses jambes se dérobaient, qu'elle n'atteindrait jamais sa musique. Elle tenta de s'avancer une nouvelle fois, tant bien que mal, tandis que des larmes illusoires commençaient à couler sur son visage. Et là, elle y était. A un centimètre de son corps se trouvait cet auguste instrument. Elle en approcha sa main. Elle voulut le toucher. Et il se déroba, sans crier garde, dans une sorte de tourbillon indescriptible. Elle, se retrouvait à nouveau seule. L'arbre avait disparu. L'herbe était devenue sèche, désagréable. Elle ne portait plus ce magnifique voile blanc mais un assemblage de haillons reflétant ce qu'elle était sans la musique : rien. Puis apparurent des gens. Elle les connaissait. Plus ou moins. Il s'agissait de ses parents, son oncle, sa tante, son entourage. Des inconnus portant les vêtements signes qu'ils venaient d'Amenthalys. Ils riaient, la pointaient du doigt. Et dans l'effroi dans lequel elle se trouvait, Alice se réveilla.

    Un rêve ? Une vision ?

    La blonde réalisa qu'elle se trouvait encore dans cette petite pièce à l'allure bien sobre. Que l'homme était encore là, Ayden McLayten, comme il s'était présenté, et qu'il lui adressait même la parole. Mais la blonde n'arrivait pas à saisir le sens de ses mots. « Il me faut vraiment un chat. » Fébrile, elle passa sa main sur son front, recouvert d'une fine couche de sueur. Son visage était décomposé. L'aristocrate avait elle-même du mal à réaliser d'où elle venait, ce qui lui était arrivé. Elle se souvenait juste de cette sensation insoutenable, quand son piano, sa musique, son art, l'unique chose pour laquelle elle vivait, lui avait filé entre les doigts. Elle tenta tant bien que mal de recomposer et de remettre en ordre les évènements passés dans sa tête. Mais il lui était impossible de se concentrer, ses mains tremblaient et elle se souvint uniquement de la douleur centrée... Sur son coccyx. Mais Alice n'était pas du genre à tout laisser tomber d'un coup. En observant le jeune homme, elle eut à nouveau en tête les images des évènements précédemment vécus : sa chute, ses paroles hautaines... Puis la manière dont il avait su déceler sa personnalité. A cette pensée, la blonde frissonna derechef. Elle n'était décidément pas à l'aise, ici... A... Karnevale Avenue. Oui, elle était bien là, dans cet endroit si recherché, si adulé ou détesté, voire illusoire d'après certains. « Ayden McLayten »... Bizarrement, ce nom lui disait quelque chose. Elle avait cru déjà l'entendre, mais ne semblait pas pouvoir se souvenir en quelle occasion. Comme s'il n'était déjà pas assez difficile de rassembler des évènements d'un passé si proche, il aurait fallu remonter peut-être à plusieurs années ? La blonde soupira.

    «
    Cette guitare appartient à tout le monde. Si vous voulez en jouer, ne vous gênez pas. »

    Elle se souvint alors qu'elle avait mis la main sur des partitions. Puis remarqua la guitare déposée en plein milieu du lit. L'aristocrate cligna des yeux et dirigea son regard vers le brun. Ayden. Jouer ? A vrai dire, Alice ne s'en sentait physiquement pas capable. Son corps était fébrile, ses doigts tremblaient, et les images de son « rêve », sa « vision » ne cessaient de lui revenir en tête. Mais la musique... N'était-ce pas ce dont elle avait le plus besoin en cet instant ? Être rassurée par la musique, oui, c'était sans doute ce qu'il lui fallait maintenant. Elle continua d'observer le brun puis lâcha un simple « Mh », comme pour signifier qu'elle consentait à jouer. La guitare n'était pas son instrument de prédilection. Elle savait toutefois en jouer de manière respectable -ne lui avait-on pas enseigné les arts dès son plus jeune âge ? Rassemblant touts ses forces, elle se leva de se fauteuil assez moelleux et se dirigea vers le lit, frôlant au passage le brun. Puis elle se laissa retomber sur le lit, et patienta une bonne minute avant de poser délicatement ses doigts sur l'instrument. Elle s'en saisit puis tenta quelques premiers accords. Peu glorieux, à vrai dire. Ses doigts ne lui obéissaient pas. Et son esprit non plus, d'ailleurs. Malgré tout, elle persévéra, et réussit à sortir des accords dignes de ce nom. Puis s'arrêta. Elle tourna derechef son visage d'une pâleur à toute épreuve vers le brun et lui dit :

    « 
    Vous pensez sans doute que je gâche, souille, ce bel instrument. »

    Et elle le reposa, comme si elle s'était vexée et blessée elle-même, par ses paroles. Alice n'arrivait pas à savoir ce qui lui arrivait. Elle se sentait fatiguée, ailleurs. Elle ne se sentait pas elle-même. Était-ce ce lieu qui l'avait rendue comme ça ? Elle se mordit la lèvre et regretta d'être venue ici. En l'espace d'un court instant, sa vie semblait chamboulée. Les paroles qu'elle avait prononcées au brun précédemment, à propos du regret etc. ? Il est bien su qu'il est plus facile de donner des conseils aux autres que de les appliquer à soi-même.

    « 
    Je n'aurais pas dû venir ici », lâcha-t-elle, en un soupir.

    Et, contre son gré, une larme coula le long sa joue pour venir se déposer au coin de sa lèvre. Ce goût salé, ce qu'elle le détestait. Ce qu'elle se détestait. Elle ne se comprenait plus. Où était passée Alice Sands ? La blonde retint ses sanglots et fit de son mieux pour que son hôte ne remarque pas le désarroi dans lequel elle se trouvait, car elle ne supportait pas qu'on la comprenne, qu'on la connaisse, qu'on sache ce qu'elle ressente. Ses cheveux, tels des rideaux, venaient encadrer son visage, tandis que l'aristocrate se mordait la lèvre inférieure. Puis, elle se leva à nouveau, tournant le dos à Ayden, et retourna vers la fenêtre. D'une voix fébrile, elle lui lança :

    « 
    Depuis combien de temps vivez-vous... Ici ? »

    D'une part, la blonde ne désirait pas parler d'elle, et d'autre part, elle mourait d'envie de remettre à égalité la connaissance de l'un et de l'autre. Ses yeux étaient fermés, et elle sécha d'un geste délicat l'intruse qui avait humecté son visage. Elle passa sa main sur le rideau avant de le refermer, lentement, ayant l'impression de se donner en spectacle. Alors que qui, ici, en cet endroit si spécial, s'intéressait à elle, Alice Sands, aristocrate riche en biens matériels et pauvre dans l'âme ?
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MessageSujet: Re: Something news "suite" [Ayden/Alice]   Something news "suite" [Ayden/Alice] EmptyDim 26 Sep - 17:34

    Fatigue. Assis sur son lit, le regard perdu. Ayden avait pour le moment totalement oublié qu’il avait encore une vie en dehors de cet appartement, qu’il avait certaines responsabilités qui l’appelaient dehors, loin de l’intrigante aristocrate qui était apparue comme un tourbillon dans sa vie. Il lui avait même proposé de jouer de sa guitare, alors qu’il profitait justement de ce moment très calme dans lequel ils avaient été plongés durant quelques instants. Fatigue. Il ne savait plus quelle vie il voulait vivre. Comme si le nombre de possibles s’heurtait à présent dans sa tête, narguant cette situation qu’il s’était choisi avec fierté, pourtant. Le jeune homme aurait aimé faire tant de choses. Peut-être, s’il avait été un peu plus courageux, se serait-il lancé dans une terrible quête pour réunir assez de personnes pour destituer l’empereur. S’il avait été plus discret, peut-être vendrait-il joyeusement des livres à Alzen. Peut-être aurait-il rencontré certaines personnes dans des situations différentes. En fait, les possibles étaient autant de rêves qu’il pouvait visiter. Autant de scènes qui le perdaient un peu plus dans un mélange de souvenirs, envies et pensées différentes. Pour l’instant, il savait encore qui il était. Mais ces songes lui faisaient éprouver des regrets qu’il ne comprenait pas. Il aimait vivre à Karneval, avec Aaron. Peut-être se sentait-il un peu seul, du fait que son travail ne lui permettait pas tant de nouer de réelles relations. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il était si généreux avec Alice, alors qu’elle lui apportait sur un plateau d’argent l’ancienne vie qu’il avait vécu. A vrai dire, comment aurait-il pu le savoir avant qu’elle ne lui donne son nom ? Pour lui, elle n’était qu’une femme perdue, et les femmes perdues méritaient toutes un guide. Même s’il n’était sûrement pas le meilleur d’entre eux, Ay’ pouvait comprendre ce qu’était qu’un désir. Il pouvait comprendre ce qu’était un sentiment. Peut-être les ressentait-il même parfois beaucoup plus brutalement qu’aucun être du monde réel. Ces couleurs trop chatoyantes, ou trop sombres. Ces odeurs si désagréables ou si apaisantes. Ces images horribles ou nostalgiques… Il avait soudain envie de rire. D’un roulement d’épaule, il se redressa, passa sa main dans ses cheveux. Au moins était-il chanceux de cela. Avoir la culture du sentiment, dans ses formes les plus réelles. Cela lui rendait l’humanité qu’il ne saisissait pas.

    La blonde se leva difficilement du fauteuil et se dirigea résolument vers le lit, le frôlant au passage. Malgré les médicaments qu’elle avait pris, elle semblait encore plus mal en point que lorsqu’il l’avait relevé, dans la rue. L’hôte sortit sa montre d’un air absent. Pourtant, cela devrait faire effet, depuis le temps. L’heure ! Le brun écarquilla les yeux, d’un air stupéfait. Il avait totalement oublié l’heure, le thé, les rendez-vous. Heureusement, il lui restait assez de temps pour profiter encore de son invitée, avant de s’éclipser le plus dignement possible. Il rangea l’objet tandis qu’Alice prenait la guitare. Ayden ne pouvait s’empêcher d’admirer les longs doigts qu’elle possédait. De véritables doigts de fée. Il se demandait si Morphée avait les mêmes doigts. La déesse devait être une formidable artiste elle aussi. Différente de celle qu’il avait en face de lui, en tout cas. La jeune femme semblait trembler de tout son corps, tirant un froncement de sourcil à l’hôte. Elle joua, des gestes beaucoup plus professionnels que le son hésitant qui sortait de l’instrument. Alors qu’il pensait qu’elle n’était pas faite pour jouer de la guitare, Alice tira quelques accords parfaits. Le McLayten apprécia la performance, un rictus étirant le coin de ses lèvres. Comme il souhaitait voir ces doigts manier les touches blanches d’un piano. Comme il aurait aimé n’être qu’un spectateur à son récital, un être qui l’aurait écouté dans sa meilleure forme. Il n’aurait alors aucunement fait attention au visage qu’elle aurait arboré. Il aurait apprécié son âme à travers la musique, seul véritable miroir d’Alice Sands. Il aimait à croire que cet esprit était aussi fin que perçant. Il aimait à croire que son invitée était quelqu’un de qui, lui, pourrait beaucoup apprendre. Comme si, malgré ce que la situation laissait croire, c’était bien lui qui était inférieur. L’élève d’un monde oublié.

    «
    Vous pensez sans doute que je gâche, souille, ce bel instrument. »

    Il attrapa la guitare tandis qu’elle la posait. L’installant sur ses genoux, il entama un air très simple, léger. La mélodie évoquait une farce, un bonheur vif et libre. Ayden ne s’attarda cependant pas, et posa son instrument à côté de sa table de chevet. Alice semblait contre toute attente se dévaloriser avec une vigueur sans équivalent. L’hôte n’aimait pas trop ce genre de comportement. Il le comprenait cependant, et venant de la blonde, cela lui semblait comme des excuses plutôt qu’un apitoiement inutile. Comme s’il était vraiment important pour elle de se dévaloriser lorsqu’il s’agissait de musique.

    «
    J’aurais aimé avoir pu vous proposer un piano. »

    Il ne savait pas comment s’exprimer mieux. Comment lui faire comprendre qu’il n’avait aucunement envie de se moquer, aucunement envie de lui signaler que sa performance ne valait pas un concert. Après tout, chacun pouvait être mal en point. Chacun pouvait avoir un domaine où il n’excellait pas. Pour lui, elle était loin d’être méprisable. Ça n’avait pas été comme si elle ne savait même pas ce qu’était une guitare. A vrai dire, il s’était même attendu à ce qu’elle refuse, affichant un air dédaigneux et faisant l’éloge des pianos. L’hôte était suffisamment mouché par le fait que sa culture artistique dépassait largement la sienne. Et il aurait voulu lui faire savoir. Lui montrer qu’il espérait vraiment l’écouter jouer du piano, la voir évoluer dans ce monde que lui n’arpentait pas de la même manière.

    «
    Je n'aurais pas dû venir ici »

    Ayden faillit lâcher une remarque plutôt sarcastique. Il l’aurait dit sans remords, s’il n’avait pas vu la pire des choses en face de lui. Un éclat brillant, longeant les paupières de la blondinette, qui arrangea ses cheveux pour lui cacher sa tristesse. C’était un véritable sentiment. Le jeune homme ne la pensait pas capable de jouer avec les émotions. Lentement, il approcha sa main et caressa doucement une mèche d’or. Puis, il détourna les yeux et regarda nonchalamment sa montre. Il ne se sentait pas capable de laisser Alice comme cela, ni même de lui demander de venir à la maison des hôtes avec lui. Quelque part, même si elle restait, elle trouverait facilement des informations sur son métier en tant qu’hôte. Autant qu’elle ne s’abîme pas plus le coccyx. Il soupira légèrement, la sentant se lever, pour aller se cacher à la fenêtre. Il ne savait même pas si elle aimait la vue depuis son appartement.

    «
    Depuis combien de temps vivez-vous... Ici ? »

    L’hôte sourit. C’était l’une des questions qui le gênait le plus. Pourtant, c’était comme s’il devait la réponse à son invitée. Comme des fragments d’un verre qui se brise, des images revinrent en série dans la tête du brun. Un éclair doré. Une porte immense, découverte alors qu’il se perdait dans un espace plus grand que les songes. Un lit étrange, dans un hôtel tout aussi bizarre. Les recherches. Les analyses. La compréhension. L’incompréhension. Autant de sentiments qui l’avaient assailli aux premiers jours dans cette ville. La ville de toutes les folies, parce qu’elle était l’endroit de tous les espoirs. Une ambiance si contrastée face à son personnage, et pourtant, dans laquelle il aimait se fondre. Puis, les pains bleus. Le thé. Les visages souriants. Les femmes séduites. Autant d’éléments qui constituaient maintenant son quotidien. Une vie qui attendait un gros événement pour éclore. Combien de temps était-il ici ? Il n’avait pas compté, à vrai dire. Sûrement que des années étaient passées. Mais combien ?

    «
    Oh, je ne sais pas vraiment. Quelques années. L’appartement, je l’ai découvert il y a un an. »

    Cette fois-ci, il ne s’échappait pas. Il fallait avouer que dire la vérité était même apaisant. Donner un fragment de soi, même s’il était infime, rendait la confiance plus facile à s’installer. Même si, dans le duo qu’ils formaient, parler de confiance ou de liens qui seraient normaux était pour l’instant insensé. Il serait même rester des heures à discuter. Raconter à Alice des choses qu’elle ne soupçonnait même pas, la voir agrandir les yeux devant certaines vérités un peu trop étranges. Seulement, il était vraiment temps pour lui de partir. Lentement, il se releva de son lit, réajusta son costume à queue de pie et chercha dans sa pièce une écharpe et un manteau. Une fois le tout mis, il se dirigea lentement vers la fenêtre et jeta un coup d’œil, prêt de la blonde qui jouait avec les rideaux.

    «
    Ah, cette agitation inutile ne me donne vraiment pas envie d’aller travailler. »

    Avec un léger sourire, il s’inclina devant l’aristocrate, son geste n’émettant aucun mépris, aucune blague.

    «
    Vous me voyez navré, mademoiselle, mais j’ai malheureusement quelques obligations auxquelles je ne peux échapper. Je vais devoir vous laisser ici. Je reviendrais dans deux heures. Si jamais vous souhaitez partir, laissez l’appartement ouvert, les boulangers s’occuperont d’éviter qu’un intrus entre. »

    Sur ce, il hocha une nouvelle fois la tête et se dirigea vers sa porte d’entrée. Il était étrange de laisser quelqu’un chez lui. Encore plus une femme. Quelque part, cela lui donnait un léger sentiment d’allégresse. Comme s’il oubliait qu’il cachait son passé à tout le monde, et qu’Alice faisait parti intégrante de cette pièce. Un petit détail qui, s’il était réel, changerait de bien des manières le quotidien morne du brun. Un petit détail qui le poussa à dire, alors qu’il refermait la porte derrière lui.

    «
    Je pense que ce n’est pas le cas pour vous, mais j’espère vous revoir, Alice. »

    La porte grinça légèrement en se refermant. Ayden soupira et, son esprit se focalisa sur ce qu’il avait à faire. Il fouilla les poches de son manteau et trouva un paquet de cigarette, dont il dépouilla d’une d’entre elle pour la porter à sa bouche et l’allumer. Avec un hochement de tête amical, il rassura le boulanger qui le regardait d’un air étrange et sortit rapidement de la boutique. Il jeta, une fois dans la rue, un bref regard à sa fenêtre, avant d’afficher un nouveau rictus et de prendre la ruelle qui le mènerait à la maison des hôtes.

    C’était étrange mais, il aurait voulu arriver en retard, pour une fois.
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