« Shil First »
feat. Sil, de Reborn
identity's cardCe que nul n'est censé ignorer...|
- Nom ▬ First
- Prénoms ▬ Shil
- Surnom ▬ L’Homme Fumée ; Vagabond
- Age ▬ 17 ans
- Nationalité ▬ Alzien.
- Rang Social ▬ Un membre de la famille royale –si, si, ce n’est pas une plaisanterie.
- Sexualité ▬ Question très floue. Shil se dit contre la classification d’un être humain en une catégorie de ce genre. Comprenez qu’il est bisexuel.
- Métier ▬ Voleur et assassin - si la demande se fait et si l’argent est en grand manque.
- Habitations ▬ Un taudis à Almancar.
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i got the
power...
Puissance, armes et pouvoirs.
Karnevale ▬
“Oublie tout ce que tu viens de voir ici, petit gars.”
Les yeux plantés dans les vôtres, quelques mots suffiront à Shil pour appuyer sur une partie de votre esprit très particulière, où la mémoire travaille. Le jeune homme peut alors vous forcer à oublier tel ou tel événement qui vient de se dérouler. Il n’arrivera pas à faire disparaître toute votre vie de votre mémoire mais ce pouvoir l’a sauvé à plusieurs reprises et le sauvera encore maintes fois de situations dramatiques. Utiliser son pouvoir trop souvent l'épuise et il finit par en souffrir à son tour s'il en utilise en trop grande dose. Mais tant qu'il n'en abuse pas, il peut faire de petits miracles...
Armes ▬ Une arbalète et un petit couteau caché dans sa chaussure.
Équipements ▬ Pas vraiment l’argent et la place pour entreposer beaucoup d’autre équipement.
Try to
rule the word with...
C'est avec ce genre de truc qu'on dirige le monde.
Qualités ▬ Shil est un homme
réaliste : la descente aux enfers qu’il a enduré après la tentative d’assassinat commise par son très cher frère lui a bien fait comprendre que le monde n’est pas rose et mignon, comme il l’avait perçut durant sa tendre enfance. Shil est aussi une personne
intelligente : merci la très bonne éducation de sa belle jeunesse. Cette intelligence lui est assez utile pour éviter les problèmes –qui ont tendance à lui tomber dessus par centaines, parfois. Et pour élaborer des plans machiavéliques, c’est pas mal aussi. Cela, associé à son instinct de
survie l’aide vraiment, parce que vivre dans une ville assez peu ordonnée, avec vols et crimes en permanence, alors qu’on souffre encore des blessures infligés par un frère quelques années plus tôt, ce n’est pas de la tarte. Shil est aussi un
opportuniste qui trouve toujours quelque chose à tirer d’une activité pour lui, qui sait où trouver de bons accords avec les gens. Surtout qu’il est
déterminé, le garçon : quand il veut un objet ou faire quelque chose, il y arrive. Dommage qu’en ce moment, il veuille tuer son frère.
Défauts ▬ Son instinct de survie le pousse souvent à la
paranoïa, ce qui n’est pas beau à voir. Surtout qu’à cause de problèmes de consanguinité dans la famille, il faut avouer que… bon… il n’est pas très sain d’esprit. Vous pouvez carrément dire
cinglé, ça ira très bien. Cocktail toxique. Bien qu'il soit généralement très calme, il lui arrive de péter un plomb et de devenir enragé à cause de ça. Hurlements, menaces, coups... Joyeux programme. On le qualifie souvent de lunatique, à cause de cela. L'agneau tendre et calme devient, lors de la provocation de trop, un dragon tempétueux.
Son intelligence et sa détermination font aussi de lui un
manipulateur, prêt à tout pour arriver à ses fins : cette fille qu’il drague, ce vendeur avec qui il sympathise, ce soldat à qui il offre un verre, tous ceux-là ne sont que des pions sur l’échiquier grandiose du plan qu’il échafaude pour se venger., en plus, le gamin. Pas question de laisser un affront non lavé. Surtout lorsque l’affront en question consiste en un gigantesque coup de couteau dans le dos. Shil est aussi notable pour ses
problèmes d'ego récurrents. En effet, lorsque l’on maitrise si bien les gens autour de soi, que l’on a été éduqué dans une cour royale et qu’on possède une beauté certaine, la tête risque un peu d’enfler
Phobies ▬ Entendre quelqu’un qui le suit, derrière lui, alors qu’il est seul et qu’il n’a pas son couteau. Instinct de survie sur les nerfs.
You look
like...
Tâche de ne pas nous faire peur.
Allure générale ▬ Shil, il faut bien l’avouer, a une belle allure. Un corps élancé, mince et joliment fait. Le garçon complexe sur sa taille qu’il trouve trop petite pour un homme –un mètre soixante quinze-, mais il faut bien avouer que, de façon plus générale, il n’a pas un corps très viril. De loin, on peut le prendre pour une fille, ce qui lui vaut parfois des petites plaisanteries… ou des invitations à dîner, ça marche aussi.
On le croit assez frêle et incapable de se battre. Ce n'est pas un guerrier aussi solide qu'une montagne, loin de là. Mais il possède une certaine agilité qui lui permet d'être capable de se défendre. Et les muscles de ses bras sont suffisants pour manier l'arbalète.
Visage ▬ Au cœur du visage de Shil, on ne voit pratiquement que ces deux grandes orbes grises, si souvent vides d'expression. Ces deux grandes orbes grises qui vous observent et vous font tant de peine, car enveloppées de tristesse et de mystère. De nombreuses minutes sont nécessaires pour être capable de s'en détacher.
Puis vient une peau très pâle, presque maladive, sur ce visage aux traits si fins, si agréables. Rien ne jure dessus : le nez est lisse, les lèvres sont bien dessinées, la mâchoire est gracieuse, le tout est très bien proportionné. Tout cela pour mettre en valeur ces deux grandes orbes grises.
Cheveux ▬ Shil possède une chevelure blond cendré qu'il porte assez longue. Les cheveux sont fins et clairs, bien lisses. Une frange qui ne cesse de lui tomber sur les yeux.
Style vestimentaire ▬ Shil, depuis son exil, s'habille tout d'abord avec ce qu'il trouve, sans être trop exigeant. Mais il garde néanmoins un certain sens du style. Il aime avoir une certaine classe, un certain chic, qu'il décale avec des accessoires parfois bizarres. Pour un "vagabond", il se fringue bien. Toujours avec ce côté très féminin qui le caractérise.
Bijou ou tatouage ▬ Non.
Signes particuliers ▬ Shil a régulièrement mal à dos. A l'endroit où son frère l'a poignardé. Il reste d'ailleurs d'horribles cicatrices de ce moment là, entre les omoplates, qui ne veulent pas partir.
We are
family...
Avec 1 milliard individus, quelques millions de
possibilités.
Famille ▬ Sa mère est morte à sa naissance, son père a été l’une des premières victimes de son frère. Son frère… Bel. Ils ne s’étaient jamais vraiment bien entendu. Toujours cette perpétuelle concurrence entre les deux, pour savoir lequel hériterait, lequel serait le meilleur. Shil est l’aîné des jumeaux, né quelques minutes à l’avance. C’est lui qui aurait dû dominer le duo. Mais le destin et la folie de son frère en ont décidé autrement. Un coup de couteau. Passé pour mort. L’exil. La haine et le désir de vengeance. Par le sang.
Amicalement▬ Amis ? Shil n'en n'a pas des masses. Avoir des amis, c'est risquer de devenir célèbre. Devenir célèbre, c'est risquer de donner une preuve de sa vie à son frère. Donner une preuve de sa vie à son frère, c'est risquer de mourir à nouveau. Avec ses amis, Shil mise donc plutôt sur la discrétion : il est l'homme avec qui on peut avoir des discussions complexes sur le sens de la vie et d'autres sujets de ce genre. Shil n'est pas l'ami qui vous accompagnera au bar prendre une grosse cuite. Il arrive parfois qu'il se barre dans une crise de folie, lorsqu'un sentiment se fait trop fort en lui, ce qui est très pénible pour ses amis. L'agneau calme devient un lion qu'ils doivent s'efforcer de contenir : c'est fou ce que l'on doit faire par amour. Il est très difficile d'être considéré comme un véritable ami par le jeune homme, qui donne très peu sa confiance, totalement paranoïaque. Prévoyez beaucoup de temps pour l'apprivoiser. Et là, vous serez toujours loin d'en savoir beaucoup sur lui : il parle excessivement peu de son passé, de ses projets. C'est un homme de mystère, même avec ses amis, d'où ce surnom d'Homme Fumée.
Amoureusement▬ Shil n'a jamais connu l'amour. Il a vécu des aventures avec des amourettes, des personnes butinées ça et là, au fil de ses errances. En fait, il ne croit pas vraiment à l'amour, lui qui en a très vite été privé, avec une mère absente et un père mort prématurément. Alors l'amour, celui du couple, il ne le considère que comme une vague utopie dont on peut s'approcher parfois, mais trop souvent lointain.
Sociabilité en général▬ Entouré d'inconnus, Shil ne sera pas mal à l'aise. Mais il ne sera pas loquace, le chaton. Il répondra gentiment aux questions que vous lui poserez, le plus brièvement possible, puis détournera la conversation , avec délicatesse, sur un sujet qui vous concerne, pour ne pas trop s'étayer sur lui-même Et si vous vous révélez être harcelant, par contre, il s'écartera de vous très vite, en vous administrant parfois un coup dans le ventre, pour ne pas avoir à supporter un interrogatoire qui peut être fatal.
once upon
a time
C'est ta vie, on t'écoute.
Biographie ▬
C'était le tout premier jour de l'année. Il neigeait, il neigeait, il neigeait, à Alzen. Dans les foyers, les gens étaient heureux. Surtout chez les First, où Madame donnait naissance ce soir-là à deux fils. Deux fils que l'on devinait déjà prodigieux, qui amenaient gloire et honneur sur la famille. Le premier se nommait Shil, très vite suivi de son petit frère, Bel. Ce fut effusions de joie et bonheur dans leur villa. Jusqu'à ce que l'on se rende compte que Madame était morte. En quelques minutes, Shil et Bel étaient déjà orphelins de mère. Triste début pour deux tristes sires.
Les deux enfants reçurent la meilleure éducation possible, chéris par leur père. Deux centres d'attention absolus dans la demeure familiale. On leur apprit la musique, les lettres, l'histoire du monde. Mais leur père devint de plus en plus absent. Des précepteurs de qualité ne peuvent combler le vide laissé par des parents absents.
Les deux garçons commencèrent alors à évoluer d'une façon peu souhaitable. La folie s'emparait doucement de l'esprit des deux enfants, qui commencèrent à manifester leurs pulsions violentes. Shil cherchait à se contenir le plus possible, pour éviter de sombrer dans la démence. Mais il ne pouvait contrôler les actes de Bel... En parallèle, une compétition entre eux montait, pour savoir lequel aurait les meilleurs résultats, lequel serait le plus apprécié au retour du père, le soir, lequel irait le plus loin dans un domaine.
Et puis un jour, alors qu'ils avaient dix ans seulement, ce fut l'acte de trop : Bel et leur père partirent se promener ensemble. Seul Bel revint. Un regard de Shil vers son frère lui suffit pour comprendre. Il l'avait... Le monstre. Malgré sa propre folie, qui allait croissante, l'aîné des garçons avait du respect pour leur géniteur. D'accord, il était trop souvent absent, mais... Le tuer ? Ce fut la rupture décisive entre les deux garçons. Plus une simple compétition où les concurrents se haïssent. Une véritable guerre secrète, psychologique. Shil n'avait aucune preuve de la culpabilité de son frère, il ne savait même pas comment son père était mort. Aucun moyen pour attaquer légalement Bel. Surtout lorsque vous êtes encore un gamin.
Shil chercha des plans et des plans, sans cesse, pour trouver une solution, pour arrêter son frère, l'éliminer définitivement s'il le fallait. En vain : Bel y arriva le premier, alors qu'ils avaient quinze ans. Un soir d'été, alors qu'ils se tenaient sur le balcon de leur villa, à Alzen. Ils conversaient, hypocrites, sans jamais lever la voix mais en s'envoyant sans cesse maintes piques verbales acérées. Un conflit voilé dans leurs paroles. Shil fit l'erreur de se retourner un moment, après un nouveau blâme de son frère.
Une douleur brûlante entre les omoplates. Une lame glacée dans le dos. Le ricanement de hyène d'un frère lâche qui vous attaque en traitre. Le sang qui s'écoule de la plaie. Perte de connaissance. Laissé pour mort et jeté dans la mer.
Shil n'aurait pas dû survivre à une telle attaque. Aujourd'hui encore, les raisons de sa survie restent un mystère. Mais il survécut : c'est l'essentiel, quoique très affaibli. Il lui fallait alors fuir, loin d'Alzen, le temps de reprendre des forces, se reconstruire une vie, prévoir un plan pour que, plus tard, il puisse retourner dans sa ville natale, se venger de son frère. C'est ainsi qu'il arriva à Almancar. Le village marécage.
Les gens sentent et sont mauvais, là-bas. L'ambiance est malsaine. Qui sait ce qui se trame derrière chaque maisonnette. Mais qu'importe : jamais Bel n'aurait l'idée de venir ici. Ce serait le lieu parfait pour Shil, pour se redresser et préparer sa vengeance. En attendant, il lui fallait gagner sa vie. Il se convertit alors au banditisme, agressant l'étranger dans la forêt ou, à l'occasion, lorsqu'il va dans des l'une des deux villes où son frère n'est pas, cambriolant des marchands.
Mais il sait que c'est passager. Qu'un jour, il ira à Alzen, dans la villa où il a grandit. Qu'il y obtiendra ce qui lui est dû. Et surtout, qu'il y trouvera son frère et se vengera.
boite à
questions
Pour mieux déterminer qui tu es vraiment ...
Ce qui te rend unique ▬ Un don pour manipuler les
gens.
Tes valeurs ▬ Survie, vengeance et honneur.
Toujours dans ta poche ▬ Un couteau, mais c’est dans le pantalon donc ça ne compte pas.
Ton rêve le plus fou ▬ Tuer Bel. Ou au moins lui arracher les deux bras.
Ta fierté/Ta honte ▬
Sa plus grande fierté est d’avoir survécu à sa plus grande honte : son
frère.
Tic/manie ▬
Shil ne peut s’empêcher de pianoter avec les doigts sur toutes les surfaces qu’il trouve, lorsqu’il est nerveux.
who are
you ?
Dis-nous quel geek tu es vraiment *w*
Ton prénom/pseudo ▬ Mooney
Ton âge ▬
15 ans
Moyenne de connexion ▬ 6 /10.
Ton niveau de RP ▬ Bon
Multicomptes ▬ Non.
Comment as tu connu le forum ▬ Un ami absolument adorable m’a donné la
gentille adresse de ce joli forum. ♥ [Mikiiii
je t’aaaaime //SBAFF//]
As-tu bien lu le règlement ? ▬ Code OK - Sven
Suggestions d'amélioration ou autres ▬ Le fait que l'on n'ai pas accès aux codages de la fiche, une fois postée, est un véritable cauchemar lors de la mise en page.
last but
not least
Pour évaluer ton niveau de RP...
Test de RP ▬
- Spoiler:
[ Contexte ] Petra est séquestrée avec plusieurs centaines de jeunes dans une sorte de manoir lugubre, théâtre de tortures psychologiques atroces, où elle sombre dans l’alcoolisme. Elle s’y lie d’amitié avec Morgan. Alors que Petra est une étincelle de joie et de bonne humeur, d’exubérance, qui compense largement son manque d’intelligence–pas une imbécile non plus, mais pas une lumière- et sa débauche excessive, Morgan est un garçon sérieux, sombre et triste, misanthrope, qui a perdu le goût de vivre, fervent croyant en l’amour platonique. Etrangement, le jeune homme tombe amoureux de Petra, sans qu’elle ne s’en rende compte. Mais la situation éclate lorsque, totalement ivre, Petra couche avec un autre homme dans le lit même de son meilleur ami.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Quand il y a une bouteille d'alcool dans les environs, bien sûr. Sinon, les gens sont ternes, moroses, ennuyeux, totalement inintéressants. Mais une fois que l'alcool se mêlait à son sang, Petra les trouvait géniaux. Elle avait trouvé Noctim génial, par exemple, en le rencontrant. Elle l'avait aussi trouvé génial en parlant avec lui. Elle l'avait trouvé encore plus génial lorsqu'ils avaient réellement fait connaissance. Génial de A à Z. Merci qui ? Merci la palinka et ses copines !
Sauf que l'alcool, parfois, nous fait oublier. Des petites choses, des détails insignifiants. Sa veste, la couleur des cheveux de quelqu'un, l'endroit où se trouvent les clés. Mais il arrive que l'alcool décide de vous arracher des éléments importants. "Oh ! J'avais totalement oublié que j'étais mariée, quand je t'ai dragué hier soir ! Désoléééée" "Zut ! Le vase où j'ai vomi tout à l'heure a une valeur inestimaaaaable ! "Ah mince, on vient de faire shalala dans la chambre de Morgan !" Vous comprenez ce que je veux dire.
Ce n'était pas la première fois que l'alcool avait joué avec les souvenirs de Petra. Il y avait déjà eu la cave, avec Morgan, passée au tip-ex par endroits. Il y avait toutes ces nuits où elle n'avait pas dormi, dont elle ne se souvenait pourtant pas. Il y avait aussi cet affreux vernis jaune bonbon sur les ongles de ses orteils. Il y avait aussi eu les sauts en parachute depuis la tour du château -mais ça, c'était plutôt à cause du choc occasionné par la rencontre de son crâne sur un tronc d'arbre. Mais jamais les plaisanteries de l'alcool n'avaient eu de telles conséquences. Un baiser en l'air, baiser dans les airs, beaucoup de dissolvant ou avoir mal au crâne durant plusieurs jours n'étaient rien en préparation de ce qui allait arriver à la petite Petra.
Elle avait mit du temps à réagir. Elle avait clairement vu la porte s'ouvrir, une silhouette y apparaître. Mais elle n'a rien fait. Elle n'a rien pu faire. C'est comme lorsque l'on voit un verre tomber de la table, durant un repas. On voit le drame venir, mais on n'a pas le temps d'agir. Pas le temps de réfléchir. On voit tout, mais quand on se précipite pour tenter d'arranger les choses, c'est déjà fini.
Ce fut la même chose pour Petra. Elle vit Morgan. Alors qu'elle était en train de faire ce qu'elle faisait avec le grand balafré. Mais aucune réaction, sur le coup. Ce n'était que lorsqu'il cria puis quitta la chambre en courant qu'elle commença à agir.
D'abord, un cri. "Morgan".
Le voile que l'alcool couvrait sur son esprit venait de se déchirer, brusquement. La vision de son meilleur ami, profondément choqué par son comportement, avait eu l'effet d'une véritable lame de couteau sushilandais.
Puis elle se leva du lit du borgne et se mit à courir à sa poursuite. Sans prendre la peine de se rhabiller. Elle n'eut que le temps de prendre le grand drap blanc et de l'enrouler sous ses aisselles, pour s'improviser une robe de fortune, qui trainait derrière elle, ne s'arrêtait pas de glisser sur sa peau nue, se défaisait sans arrêt. Mais elle n'avait pas le temps pour trouver autre chose. Elle hurlait dans les couloirs.
"Morgan ! Morgan ! Attends ! Je vais tout t'expliquer ! Je suis désolée !"
Cela ne servait à rien au fond. Il était en train de la semer, et il ne voulait pas se retourner de toute façon. Putain de putain de putain de putain.
C'était son meilleur ami. Et c'était franchement deg' et pas lol d'avoir fait shalala dans son lit, avec un autre type. Mais putain, ce n'était pas non plus un drame, quoi. Dans quelques mois, peut-être même quelques semaines seulement, elle en était sûre, ils riront bien, ensemble, de cette histoire. "Et c'est comme ça que Petra a couché dans mon lit, mdr !"
Mais le Morgan avait franchement l'air de le prendre très très très très mal, pour le moment. Putain de putain de putain de putain.
Petra aurait bien fait un crochet par la cave à vin, prendre un peu d'alcool, pour tenir le coup. Des arcs-en-ciel de peace-and-love se seraient alors déployés sur les tapisseries glauques du pensionnat, et la situation lui aurait parut beaucoup moins désespérée qu'alors. Mais elle ne pouvait pas. Elle ne devait pas. Il y avait des choses bien plus importantes, pour le moment, que ses foutues boissons. Dont une, avec un seul œil, qui se barrait quatre à quatre dans les escaliers.
La jeune fille aux cheveux roses le vit bifurquer peu après être arrivé au deuxième étage dans une pièce, sans doute choisie au hasard. Il fallait qu'elle le rattrape. Mais elle était épuisée. A force de crier le nom du jeune homme, ses poumons s'étaient trop vidés. A force de détaler pour suivre Morgan, son cœur battait trop vite. Elle n'en pouvait plus. Juste quelques minutes, quelques secondes de repos. Rien que ça.
Petra s'arrêta, se mit dos au mur et se laissa glisser au sol, comme une masse. Elle respirait fort, trop fort, pour faire face à la confrontation avec Morgan qui approchait d'elle au galop. Elle suffoquait presque. Oh qu'elle avait mal. C'était une douleur terriblement physique, celle d'avoir couru trop longtemps et trop vite, dans une tenue absolument inappropriée. Mais aussi une douleur psychologique, vive, brûlante. Morgan souffrait. Par sa faute. Et ça lui faisait mal. Putain de putain de putain de putain.
Fallait qu'elle arrête l'alcool.
Une fois à peu près remise de sa course, Petra se releva, réajusta le drap qui couvrait son corps et commença à marcher vers la porte où étais passé Morgan. Elle n'était jamais allée derrière celle-là. Elle était dans le coin des portes cheloues : celles où il y avait des choses bizarres derrière, parfois traumatisantes. La jeune fille y touchait pas.
Oh, qu'elle avait peu envie de pénétrer dans cette pièce. Elle ne voulait vraiment pas savoir ce qui allait la trouver. Et elle n'avait pas envie de faire face à Morgan. Elle avait peur de sa réaction, de ses paroles. De ses pensées même. Elle avait peur de lui. De son meilleur ami.
Allez, on va faire un détour par la cave à vin se chercher une bouteille de courage à 90° ! Non ! Pas d'alcool ! Pas maintenant ! Allez, si... Ce n'est pas si compliqué et ce sera plus facile... Non non non ! La conscience et les envies de Petra se déchiraient...
L'adolescente fit un pas en arrière, un pas en avant, posa sa main sur la poignée en métal doré de la porte, l'enleva. Un pas en arrière, un pas en avant. Sa main sur sa poignée, sa main plus sur la poignée... Ce cirque dura dix minutes. Dix minutes cruciales où Petra hésitait, de plus en plus terrorisée par ce qui allait lui arriver.
Elle finit par inspirer un grand coup et abaissa la poignée. Elle allait y aller calmement, s'excuser auprès de Morgan, nettoyer les draps trois ou quatre fois puis refaire son lit. Et ce serait fini. Ce n'allait pas être si dur au fond. Après tout, c'était son meilleur ami.
La porte s'entrouvrit, lentement. Petra poussa légèrement le bois dont elle était constituée pour pouvoir entrer.
Pouned. Elle ne s'attendait pas à cela. Des miroirs. Que des miroirs. Des milliers de miroirs. Un dédale de miroirs. Et Morgan était quelque part à l'intérieur.
Elle commença à explorer la pièce, tâtonnant, en quête du borgne. Et elle finit par le trouver.
"Morgan, je..."
Pas le temps d'aller plus loin. Le jeune homme se leva et la fixa de son unique œil. Son terrible unique œil, rempli d'un elle-ne-savait-quoi affreux. Une sorte de mélange de haine, de jalousie, de dégoût et de désespoir passés au shaker. Et il lui parla.
Petra cru qu'elle allait se briser en mille milliards de morceaux. Le ton était désagréable. Il n'étais pas particulièrement agressif, mais il était désagréable. Vraiment désagréable. Et ses mots. Ses mots terribles. Chaque mot était une pointe acérée qu'il envoyait en direction du cœur, de la conscience et de l'âme de Petra. Et ce n'était que le début. Elle le sentait.
"Morgan, je... je..."
Tout le beau discours qu'elle avait préparé avant de pousser la porte de la Salle des Miroirs éclata en morceaux. Elle se sentait soudainement démunie face au regard et aux mots de Morgan. Son meilleur ami...
Putain de putain de putain de putain.
Elle s'effondra au sol. Comme ça. Sans crier gare. Elle n'était pas évanouie, non. Juste qu'elle n'en pouvait plus. Déjà. Elle avait retrouvé le jeune homme il y a à peine cinq minutes, que déjà, elle craquait. Que pouvait-elle répondre à ses mots ? Que pouvait-elle répondre à ça ?
Alors ses jambes avaient craqué et l'avait fait tomber sur ses genoux, au sol. Des larmes commençaient à apparaître aux coins de ses yeux. Son meilleur ami. Elle s'enfouit le visage dans ses mains. Elle ne voulait pas qu'il la voie pleurer. Pleurer, c'était lui montrer sa faiblesse. Pleurer, c'était montrer que ses affreux mots gagnaient sur elle. Mais de toute façon, ça ne servirait rien : il remarquerait bien qu'elle pleure. Dans un sanglot, elle finit pas dire quelques mots. Ces mots, elle les dit plus pour elle-même que pour Morgan. Elle les dit même que pour elle, au fond. Elle ne les dit pas très fort, elle ne les dit pas de façon audible pour que le borgne l'entende et la comprenne. Non. C'étaient plus des pensées qui traversent votre bouche car vous voulez les rendre concrètes, comme pour faire une promesse à vous-même.
"Faut vraiment que j'arrête l'alcool."