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 Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]

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Camille - Opale
Camille - Opale
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MessageSujet: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptySam 4 Sep - 20:07

Il pleut. Il fait froid. L'obscurité s'est abattue, comme le néant nocturne, sur les marécages. De simples yeux humains ne pouvaient percer la noirceur des lieux. Il aurait fallu des lampes et des torches pour chasser les ombres perfides et vicieuses qui se frayaient un chemin dans les feuillages nourris, hurlant des mélopées déchirantes. Dès que la barque touchait le fleuve croupissant, les remugles de moisissure gagnaient les narines et secouaient les cœurs sensibles. Des gargouillements incongrus résonnaient dans l'eau verdâtre et les lucioles, en sentant la fraîcheur pestilentielle de la nuit gagner les marécages, sortaient de leur cachette. Les gouttes de pluie s'écrasaient sur la terre, dans la mousse, sur les troncs d'arbres. Quelques os humains (?), flottaient à la surface de l'eau.
C'est toujours comme ça, à Almancar.

Dynamique habitude et lassante comptine, la mélodie lamentée des lucioles retentit dans un murmure contrôlé. Les petites étoiles ailées, gigotant et frémissantes, sautillaient dans l'air putride. Leur chant, dans quelques minutes prendrait une ampleur enivrante et létale. De quoi nourrir les bestioles habitant le fleuve des marécages.
Mais elle y est habituée, et elle ne se fera pas avoir. Pas cette fois-ci.

Camille avait glissé dans sa poche d'archaïques bouchons de liège. Arme bien banale, mais très efficace. La haute technologie ne demeurait pas toujours la meilleure. Les êtres peuplant Almancar n'avaient cure des armes. Ils avaient faim et tuaient sans scrupules. Quand un être a faim, quand son estomac gronde ses ordres vitaux, rien ne peut l'arrêter. La torche crépitante que la jeune femme tenait dans sa main éloignait les lucioles éconduites. Les ombres se noyaient dans l'obscurité et laissaient le passage à ces langues enflammées, qui bondissaient dans l'atmosphère effrayante.

Lorsqu'elle était descendue de la barque, celle-ci était repartie en sens inverse, probablement pour chercher un autre malheureux passager. Déjà, si tôt ? Sa victime ne perdrait pas de temps. Le regard impassible, elle laissa la petite coque rongée aux mites s'éloigner dans un crépitement calme. Qu'à cela ne tienne. Elle attendrait.
Camille glissa sa troche dans un tronc d'arbre et s'en servit pour allumer une cigarette, petit souvenir d'Amenthalys. Prenant bien garde de ne pas s'asseoir, elle s'appuya contre le tronc le plus proche et chassa les lucioles d'une bouffée de fumée violacée...

- Une demie heure plus tard -

Les flots retentirent à ses oreilles. Pas de tout, la barque revenait avec un nouveau passager, et sa coque ne tarderait pas à cogner la rive boueuse. Camille sursauta, sortant de sa léthargie. Les lucioles cessèrent de lui tourner autour en chantant leur mélodie mortelle. Après s'être munie de ses bouchons, elle saisit sa torche qu'elle jeta dans l'eau. Un volute de fumée s'échappa de la surface, avant de s'évanouir dans l'obscurité. La jeune femme se munit de son arme et grimpa dans le feuillage de l'arbre le plus proche.

La barque apparut dans son champ de vision plus vite qu'elle ne le pensait, portant dans sa coque une jeune fille aux cheveux blonds, éclairée par une lampe à huile. Cette dernière ressemblait trait pour trait à la description qui avait été donnée à Camille. De grands yeux bleus, un visage lunaire, et une cascade de cheveux dorés qui tombaient dans son dos. Un combat était inutile, elle semblait si frêle...et si assurée ! Une entaille dans les tendons, un os brisé, une simple égranitnure suffirait. Camille banda ses muscles, prête à sauter, tel un félin.

La coque entra en contact avec la rive. La jeune femme se leva, sa lampe à la main, mit pied à terre, juste sous Camille. C'était le moment où jamais.
Elle sauta.

Ses cuisses appuyèrent sur les épaules d'Himmel, et toutes deux tombèrent à terre. La lampe s'écrasa dans la vase. Camille roula sur le dos et se redressa. Elle décocha un coup de talon dans les côtes de sa victime, avant de lui asséner une coupe sabrée. La lame affûtée déchira le dos d'Himmel. Un hurlement effroyable se répercuta dans les marécages. Les pirates allaient l'entendre. Camille mit fin à sa besogne en écrasant une vertèbre. Il faisait sombre, mais elle crut voir le sang carmin jaillir de tout côtés. L'odeur de l'hémoglobine se répandit dans l'air. Elle avait sans nul doute déchiré des muscles et paralysé ses reins. La musique des lucioles déferla au dessus de leur têtes. Camille rengaina et disparut dans le noir.

Il pleut. Il fait froid.
C'est toujours comme ça, à Almancar.
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptySam 4 Sep - 23:33

Himmel avait eu beaucoup à faire ce jour là. Des affaires, des trajets, beaucoup de choses qui l'avaient obligée à rentrer à une heure tardive. Son destin était peut-être déjà tracé, mais cela, elle ne le savait pas encore. Les lucioles éclairaient le chemin d'une lueur blafarde et leur chant semblait interminable, de même que le bruissement du vent dans les arbres et la froideur des lieux. Le voyage fut long. Peut-être était-ce l'absence d'être humain dans le décor qui faisait passer le temps si lentement? La jeune fille ferma les yeux et essaya de ne faire qu'un avec son environnement. Elle était habillée d'une longue robe couleur rose pâle qui la faisait passer pour un esprit sorti d'une fleur. Un très léger choc lui fit ouvrir les yeux. Elle était arrivée. Déjà? Le temps joue des tours à tous ceux qui croient pouvoir s'en remettre à lui. La jeune fille attrapa sa lampe usagée et posa le pied sur le bois grinçant de sa cabane.

Et. En une fraction de seconde. Son. Monde. Bascula. Soudainement, un énorme poids sur ses épaules la fit tomber contre le sol dur. La lampe finit son chemin plus loin, s'enfonçant lentement dans les eaux troubles du marécage. A cause du choc reçu, elle se releva malheureusement trop lentement pour éviter le coup suivant qui l'envoya regarder le sol à nouveau, le choc renversant des fioles qui, au contact du sol, déversèrent leur contenu entre les morceaux de verre éparpillés. Mais le pire restait à venir. Une lame entailla son dos avec une facilité déconcertante. Le cri qu'elle poussa dut retentir dans toute la forêt avant de se transformer en une espèce de halètement teinté de douleur. La sylphide finit son travail en lui assénant un coup supplémentaire dans sa colonne vertébrale et, par la même occasion, une dose de souffrance supplémentaire. Contemplant son "oeuvre", elle disparut quelques secondes plus tard dans les ténèbres de la forêt nocturne.

Himmel ne pensait plus. Elle ne le pouvait plus. La souffrance qu'elle endurait était trop grande pour son frêle petit corps. Une goutte de sueur perla à son front. Ironie du sort, elle mourrait de chaud alors que le temps n'était pas à la fête. Ses doigts grattèrent le sol et, au bout d'une minute, elle réussit à se retourner sur le ventre. Le sang coulait trop vite pour que son temps ne soit perdu. Sa tête tournait, ses cheveux se teintaient lentement de ce rouge enivrant, mais elle ne voulait pas mourir. Elle se traina lamentablement vers une commode, laissant une traînée de sang frais derrière elle, tout en poussant des halètements de douleur. Enfin, au bout d'un temps interminable, elle trouva ce qu'elle cherchait. Une bouteille d'alcool bon marché. Elle l'ouvrit et, sans attendre, en renversa intégralement le contenu sur son dos. Une douleur de plus qui lui arracha un nouveau cri. L'odeur du sang mélangée à celle de l'alcool n'avait rien d'enivrante. Sous le regard d'esprits rieurs, elle se tortilla sur le bois, peignant une fresque de sa propre hémoglobine. Elle s'évanouit.

Il recommença à pleuvoir.

Almancar, monde cruel.
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptyMer 8 Sep - 16:38

Deux choses déplaisaient à Takeru. La première une catégorie de personnes, la seconde son pouvoir. Aussi surprenant cela puisse être, chaque utilisation réussissait à le plonger dans un état de prostration indéfinissable. Percevoir les sentiments logeant au plus profond de chaque être humain le perturbait. Bien loin de lire dans les pensées, cette fabuleuse capacité acquise dans son enfance affectait son propre caractère et sa vision du monde. Caractère tangible, équivalant à du verre, qui lorsqu’il percute lamentablement le sol, à une chance sur deux de se briser en morceaux. Voilà à quoi ressemble ce garçon. Une âme trop compatissante intérieurement pour s’efforcer de lutter contre ses propres lacunes.

Ainsi se trouva-t-il une curieuse raison de croiser la route des Karnevaliens. Non seulement pour réaliser un rêve purement matérialiste ou celui de son cher cousin, cela enfouit au plus profond de son être l’incitait à partir en quête de soi. N’était-ce pas le propre de l’homme ? Avouant cette attitude, à priori la vie d’Alzen l’opprimait, personne ne percevrait ce manque palpable de liberté. L’oiseau prisonnier de sa belle cage s’infiltra à travers les barreaux abimés, détériorés par un manque d’entretien évident. Qui fut à l’origine de cette défervescence des esprits les plus réfléchis et critiques ? Qu’as-tu vu Takeru ? Pourquoi as-tu fui ? Délaissant d’une inflexible décision tes derniers liens avec ta précieuse famille.
Les excuses ne ressoudent pas tous les ennuis qu’on accumule avec le poids des années. Tu as toujours eu peur de faire face, au monde, à tes amis, ta famille. Ta propre mère. Celle que tu as abandonné par lâcheté. Admets-tu qu’au moins une fois, les autres lisaient sur tes traits indéchiffrables, une faille permettant d’apercevoir une pointe profonde de mépris envers cette femme ? Avoue le. Quoi ? Je raconte des sottises ? L’argent, croies tu que c’est la réponse indispensable à tous les maux ? Pourras-tu secourir les tiens avec ce bétail rendant stupide, docile et si cupide les hommes ? Personne ne sait, à part les quelques idiots ou poignée de présomptueux ayant obtenu une trop grande confiance en eux. Et sais-tu pourquoi ? Parce qu’ils sont persuadés de tout connaître de ce monde, d’avoir trop vécu….

Ma question est…Que comptes tu faire ?

Cette voix. Il l’a répugnait. Celle qui parlait tout au fond de son cœur. Sa conscience ? La pire de tous, jamais elle n’avait de cesse que de le tourmenter quand t-il goutait aux courts instants de solitude, loin des regards des badauds trop curieux. Karneval Avenue, monde splendide, utopie paradoxalement existante, menacée par des adversaires puissants, tel que l’Empereur actuellement dirigeant de Sphera. Quelle gêne trotte inlassablement au fond de tes entrailles Takeru ? Crains-tu les forces de cet homme persuadant le peuple de détenir ses pouvoirs de créatures divines ? Penses-tu vraiment que d’agir de la sorte est si irrévérencieux ? Coupable voilà le mot qui résonne dans ton abime. Reconnais-le, tu es effrayé…
Pourtant derrière cette peur qui sommeille dans le rouge vermeille de tes veines, tu vis et respires. Que tu l’aimes Karvenale Avenue, comme tu l’admires, avec autant d’entrain que de contempler l’apparition d’un arc-en-ciel, lorsque la pluie achève ses desseins. Vivre en tant que hôte, tu ne l’imaginais pas auparavant. Tu parviens à apprécier tes collègues et ces quelques clients désireux de se distrairent. Offrir de l’amour comme du chiquer ne semble pas te déplaire. Voilà à quoi sert ce village, offrir du bonheur et de la distraction. Partager un oubli commun des problèmes du quotidien à travers les rires des fêtes nocturnes. Ces jolies filles qui accourent et te susurrent de la tendresse, épongent les plaies des cicatrices parsemant durement ton âme. Vas-tu le faire Takeru ?

Une lettre entre ses mains, de ses yeux allongés, son regard ne la lâchait plus. Ses mains la tenaient péniblement, laissant sur son visage une expression d’un malaise mal dissimulé. Comme si le contact avec la texture du papier paraissait lui infliger une brûlure vicieuse afin d’y encrer sa marque. Certes, la décision lui revenait cependant, refuser d’accomplir cette requête revenait à mettre en doute ses objectifs et rebuter son farouche orgueil. Rendre heureux les habitants de ce village, un but qu’il accomplirait avec dévouement.

***

Almancar. Son lieu de destination. La première fois qu’il y mettait les pieds et un frisson nerveux lui parcourra brutalement l’échine. La missive se trouvait dans une poche d’une sacoche qu’il avait constamment sur lui lors de ses voyages. Assis au fond d’une barque sur des flots s’évanouissant dans la noirceur environnante, aucune vie n’apparaissait. Il épousseta rapidement son long manteau à capuche, puis le jean délavé qui le protégeait des terribles attaques des moustiques dansant dans les marécages. Quel endroit lugubre. Pourtant derrière ce décor repoussant, le jeune homme savourait la solitude qui l’enivrait, rythmée par le bruit de la rame pourfendant l’eau vaseuse. Même dans une vie intérieure, l’idée de prendre habitation dans ces marécages ne lui traversa qu’une brève seconde l’esprit. Des histoires et rumeurs parcouraient les autres contrées à propos de ce qu’on y avait vu et appris. Des survivants admettant que les bandits de toute sorte et les rebuts de ce monde encombraient ce milieu désolé. Vols, crimes, désolation, les lois qui régissent ne signifiaient rien à Almancar, les gros et petits poissons connaissaient parfaitement la recette.

L’ombre eut étendue son grand manteau noir, laissant dans l’obscurité des nuages d’une couleur semblable se mouvoir avec nonchalance. Malheureusement Takeru ne pouvait à travers la végétation observer complètement le ciel mal dégagé. Retenant un soupir, le passeur et son voyageur n’échangèrent aucune parole, même pour satisfaire sa curiosité. Il se contenterait d’amener la lettre au destinataire comme lui avait demandé la jeune femme venue la voir en fin de matinée, il y a cela trois jours, l’air si contrariée. La pluie tombait doucement sur sa capuche rabattue, laissant Takeru insensible à son contact. Le courage ne lui faisait pas défaut, rien n’entraverait ses choix parce que à présent, il se refusait de fuir les obstacles qu’on lui présenterait. De ce fait, même si il ronchonnait à l’idée qu’on eu pas envoyé un coursier à sa place, se dégourdir les jambes dans un milieu inconnu le stimulait plus qu’on ne le soupçonnerait.

Arrivé à bon port, l’argent entre les mains du passeur, ils se quittèrent rapidement. Un pied à terre, complètement déboussolé Takeru avança dans le noir éclairé par une lampe confiée par le maitre de la petite embarcation. Pourquoi faisait-il aussi sombre ? Aurait-il été plus judicieux de s’engouffrer en journée dans cette végétation peu avenante. Dorénavant trop tard pour revenir sur ses actes. La boue s’attachait à ses bottes l’incitant à surveiller sa position, lui interdisant de sombrer dans la distraction. Un mauvais geste et ses vêtements seraient entièrement recouverts de cette maudite boue. Il l’aperçut : une modeste et petite cabane . Du moins c’est la première impression qu’elle lui donna. S’invitant à y pénétrer il avança inconsciemment jusqu’à elle d’un pas modéré surveillant la moindre racine malsaine de le voir trébucher. Selon la description qu’on lui avait rendue en arrivant ici, la personne à qui il devait confier son message vivait dans les environs…

Aucun besoin de frapper la porte fut grande ouverte. Mais ce n’était pas tout, la lampe suspendue au-dessus de sa tête, le bois fatigué été recouvert de morceaux de verres éparpillés et à cela des gouttes d’un liquide luisant jadis frais… Un frisson grimpa le long de son dos, et des bouffées de chaleur l’assaillirent aussitôt. Détaler comme un lapin pendant qu’on le lui permettait. Le danger sans appel s'esclaffait d’un rire gras, oui, quelque chose n’allait pas, son pouvoir s’activa pour le lui signaler. Cette atmosphère pesante se révélait l’unique indice d’une bagarre s’étant produite précédemment. Les battements de son cœur s’accélèrent puis sans s’assurer que l’agresseur ne rodait pas dans les environs, il pénétra brusquement dans la maison. Alors, son teint parut perdre ses couleurs, ne reflétant qu’un aspect livide presque fantomatique. Ses membres se mirent à trembler négligemment et de peu, la lampe manqua de se fracasser par terre.

Le sang traçait des sillons sur le sol, mais rien n’indiquait une quelconque résistance de la victime. Sur une infime distance, il put reconnaitre un corps étalé. Mort ? Était-ce à cette personne que le message devait revenir ? Sans attendre d’avantage, son corps se retrouva contre le sien. Un mélange répugnant d’alcool et de sang coagulé se mélangeaient dans l’air, le rendant irrespirable. Allongée sur le côté, les yeux clos, la jeune fille qui se dessinait sous son regard embrumé paraissait dénudée de toute vie. Une poupée désarticulée ayant souffert avant de rendre l’âme… Attendez ! Hormis cet état désastreux, l’odeur d’un cadavre en décomposition n’encrassait pas l’air. D’une main hésitante, il put sentir son cœur battre imperceptiblement. Surement sous le poids de la douleur, elle s’était évanouie. Les blessures infligées montraient la férocité de son agresseur, la chance qu’elle y survive mince. Takeru ne ferait que aggraver sa situation en l’emportant auprès d’un soigneur. Puis la barque repartie, il n’avait aucun moyen de transporter la pauvre jouvencelle vers une destination souhaitée. Alors de son calme renversant, il commença à entreprendre diverses actions. Posant la lampe sur un meuble au hasard, il parvient à trouver ce dont il avait besoin : des draps pouvant faire office de bandages, un seau avec de l’eau pour nettoyer la plaie marquante dans son dos…

Au bout de trois-quart d’heures son labeur s’acheva, non sans l’épuiser entièrement. Parvenu à déposer la jeune femme affaiblie sur un lit. Lui ôter ses maigres vêtements dévoilant ainsi sa pudeur, la panser pour retirer le sang encrassant sa peau délicate et bander ses membres meurtris par les coups sanguinaires d’une brute, Takeru en fut grandement soulagé… néanmoins, il savait que ces soins rudimentaires ne suffiraient point, donc lorsque le jour se pointerait au aurore, le Karnevalien irait chercher de l’aide.

Après avoir nettoyé les dégâts, l’étranger d’Almancar s’assit à l’entrée de la maisonnette. Si la journée avait plutôt mal commencé pour se terminer en drame, probablement que demain serait un jour meilleur…

Spoiler:


Dernière édition par Takeru Mosuke le Dim 12 Sep - 17:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptyDim 12 Sep - 15:40

Coincée entre deux mondes, Himmel ne voyait pas le temps passer. Elle ne l'entendait pas non plus. Le pseudo-sommeil dans lequel elle avait sombré était dénué de rêves et le seul son qui lui parvenait était celui, faible mais existant, des battements de son coeur. Elle ne pensait à rien. Comme un pantin qui n'attend que son maître pour lui donner vie. Seule la douleur et la tristesse l'habitaient jusqu'au plus profond de son être, elles occupaient son esprit jusqu'à la faire sombrer dans la folie la plus pure. Mais folie il n'y avait pas dans ce monde enclavé dans la réalité de plus en plus oppressante, et la jeune fille se retrouvait à son point de départ. Elle pensait tant mais pensait tellement peu qu'elle en avait presque négligé l'essentiel. Elle était vivante. Elle le sentait. Elle savait qu'il y avait toujours quelqu'un du nom d'Himmel Clare dans ce monde. Elle savait que ce qui l'attendait au sortir de cette faille la ferait souffrir plus qu'elle ne pourrait jamais l'imaginer. Et elle savait qu'elle pouvait ouvrir les yeux...

Maintenant.

Le jour commençait à poindre et à faire croire que l'obscurité apeurante de la nuit n'était qu'un mauvais rêve. Himmel dut rester une dizaine de minutes à regarder le plafond d'un air absent, les multiples traumas subis la veille devant surement y être pour quelque chose. Enfin, elle se décida à se lever. Mais tout ne se passa pas exactement comme prévu, car, aussitôt sur ses deux jambes, elle s'effondra par terre. La jeune fille ferma les yeux tout en prenant une grande bouffée de cet air impur qui était légion à Almancar. Elle se sentait si faible... Tellement faible qu'elle dut se mordre la main pour ne pas repartir dans cette dimension sombre.

En se redressant le plus lentement possible, elle finit par remarquer que quelques morceaux de draps étaient serrés tout autour de son torse nu, imbibés de sang séché à certains endroits. C'était vrai. Elle était blessée. Il n'y avait pas d'autre raison pour être aussi faible, après tout. Mais un autre détail la percuta: Mais pourquoi s'était-elle réveillée dans son lit et non pas par terre et pourquoi ces bandages improvisés étaient-ils ici? Heureusement, comme pour lui épargner un effort de réflexion supplémentaire, la réponse vint instantanément: quelqu'un était devant elle.

Himmel resta neutre. Elle inspecta du regard l'étranger avec un calme olympien. Un homme. Vu ses vêtements, il n'était pas d'ici. Personne n'irait porter ce genre d'accoutrement moderne dans cet endroit figé cent ans en arrière du côté vestimentaire. Alors, d'ou venait-il? Pourquoi était-il ici? Tant de questions aux réponses encore obscures. La jeune fille se traîna jusqu'à un tiroir, duquel elle sortit une machette quelconque et rouillée, trouvée dans une maison abandonnée dont les occupants avaient du être sauvagement assassinés. Privée de son arme de choix restée à Karnevale Avenue, elle avait du se rabattre sur quelque chose de plus conventionnel.

Elle s'approcha lentement. Il ne l'avait pas encore remarquée. Toujours en position assise, toujours aussi immobile, il n'avait eu aucune réaction. Sans un mot, elle appuya la pointe de son arme contre la chevelure d'ébène de l'inconnu. La ou n'importe qui aurait esquissé un mouvement de retrait, lui ne bougeait pas d'un pouce. Elle baissa la tête pour rencontrer son regard. Les yeux à demi-ouverts ne regardant nulle part, sa respiration calme laissait à croire qu'il s'était endormi malgré lui.
Gardant sa machette en main, Himmel décida de jouer la carte de la sécurité ou plutôt, celle ou elle retarderait le plus possible sa mort. Elle l'immobilisa et mit l'arme en place contre la tempe du jeune homme. Elle prit une nouvelle inspiration.


-Ne lui fais pas de mal....

La voix chuchotante d'une petite fille....

-Parce que...

Elle se rapprocha...

-C'est lui qui t'a sauvée....

Puis s'évanouit.

Le bourreau s'arrêta dans son mouvement puis inspecta à nouveau l'homme du regard. Au bout de cinq minutes, elle poussa un soupir, l'allongea et prit un oreiller qu'elle placa entre sa tête et le sol. Mais, au moment de repartir s'assoir dans un coin de la cabane sans demander son reste, elle poussa un grognement. La blessure s'était réouverte, quelle chance!A croire que même le destin lui en voulait. Heureusement, la douleur était moindre et elle réussit à garder conscience afin d'utiliser de nouveaux draps comme solution de secours pour arrêter momentanément le saignement et de prier, emprisonnée dans sa faiblesse qui l'obligeait à attendre...
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptyLun 13 Sep - 11:44

Il y a des jeux, où il ne faut jamais engager une partie. Des chemins, où il vaut mieux faire demi-tour plutôt que de sombrer lentement vers l’enfer. Une sapide naïveté, ou un choix conscient ? Approchez mes enfants, ne soyez pas distants. Tu connais bien la chanson mon cher hôte, ces paroles latentes orchestrée par cette terrible faucheuse. La mort, personne ne l’ignore, tous les mortels la craignent puisqu’elle siffle sur leur tête. Petit prétentieux que tu es Takeru ! Elle ne t’effraye pas pour ta propre personne mais envers celles de ton entourage ! Derrière ce masque qui te colle à la peau, cette stigmatisation que autrui annonce à ta venue, tu parais si vaniteux et tu sais les morts n’apprécient pas les humains croupissants dans l’oisiveté et les vices alors que ces pauvres damnés errent sur terre pour l’éternité dans un repos tourmenté, sans fin. Ainsi la mort fait l’importance de la vie. Tu le sais mon petit hôte ? Malgré ton indifférence, ce que tu juges insupportable fait réagir une personnalité profondément scellée. Aussi étrange cela puisse être, tu ne crains pas la solitude mais tu ne tolère pas de perdre ceux qui te sont proches. Voir les autres partir avant toi te rends peureux et faible, accepte-le Takeru. Sérieusement ton attitude, ton essence toute entière me répugne.

La voix criait avec frénésie dans ses entrailles. Piéger dans une impasse ou situation macabre, le Karnevalien ne trouvait pas le repos. Les fantômes du passé tourbillonnaient à ses côtés lui interdisant de s’endormir. Epuisé mais combattant le sommeil qui tentait de le saisir, sa lutte paraissait dérisoire. En un seul homme, réussirait-il vraiment à protéger la jeune fille blessée ? Inquiet d’imaginer une bête sauvage attirée par l’odeur du sang ou encore le coup classique de l’assassin qui revient systématiquement sur le lieu de son crime, manquait de lui causer des maux de tête atroces. Bientôt, en l’espérant de tout cœur, le précieux village s’esquisserait devant ses yeux, ainsi l’hôte retournerait à son quotidien oubliant cette mauvaise passe. Transmettre la lettre tout ce qui lui importait, le reste n’avait point sa place.

Lorsque le soleil commença à se lever doucement sur la région rejetée, Takeru finit par perdre dans cet affrontement, succombant aux bras de Morphée. Rêver apaiserait probablement son état déplorable, ayant déjà refusé de s’en remettre à un sommeil réparateur cette nuit. Que ferait-il si la jeune fille se réveillait ? Aucune crainte avec de telles blessures, le risque qu’elle émette le moindre mouvement risquerait de la paralyser. Seulement tous ses efforts pour la sauver auraient été vains. Pourvu qu’elle n’agisse pas stupidement. Lentement des images floues et brumeuses se superposèrent en file indienne dans son esprit. Au bout de plusieurs minutes, le décor commença à prendre forme dans sa tête. Almancar. Mais où était donc passé le bâtiment des hôtes ? Karnevale Avenue ? Oui, surement n’avait-il pas encore pris le large pour rejoindre cet endroit… se relevant brusquement, il fit volte-face en direction de l’intérieur. A sa plus grande frayeur, le lit imbibé de sang s’avérait déserté. Maudite soit cette personne !

Ses yeux dans le noir fusaient dans toutes les directions. Quel chemin choisir, lequel paraissait le bon ? Un indice, rien. Qu’importe une direction décidée au hasard, il s’y aventura. Tout dans cet univers n’aspirait qu’à des mauvaises décisions, un avenir décadent et sombre. Naitre ici, y vivre puis y mourir, surement une destinée misérable. A côté se plaindre d’avoir poussé son premier cri à Alzen fut totalement ridicule. A présent le voilà qui regrettait d’apprécier un paysage désolé mais envahit par la nature, maitresse absolue. Le pas prudent et les sens en alerte, Takeru inspectait chaque détail à même de le ramener par la suite à la cabane perdue. S’égarer, inévitablement synonyme de mort imminente. Eut-il préféré une fin naturelle à celle de devenir le déjeuner d’un féroce prédateur. Ou, de souffrir sans personne pour vous soutenir. Comme cette fille. Certains pouvaient dire ce qui leur chantaient dans l’instant, cette habitante d’Alamancar n’avait pas complètement été oubliée. Ces choses comme la chance ou bien le destin suffisait à l’agacer. Véridique que les rencontres hasardeuses existaient suite à un enchainement d’événements incongrus. Toutefois accaparer trop d’importance à de telles futilités, finirait pas avoir des retombées négatives. A son gout.

Takeru releva subitement la tête, prêtant une plus vive attention aux bruits des alentours. Malheureusement seul le silence s’imposait. Évidemment un tel mutisme s’avérait suspect pour le paranoïaque de base. Comme si un murmure venait de se glisser entre le vide et son oreille, l’hôte se précipita hors du chemin s’étendant vers l’infini pour débarquer derrière des arbustes noués. L’effroi prit de nouveau possession de son corps, lui arrachant une plainte sourde. Incapable de se dégager de cette vue horrifiante, tétanisé et immobile, crachant sur sa propre impuissance, le brun crut défaillir. Un corps mutilé par une arme aiguisée, enchainant les coups avec une violence inouïe. L’assassin se tenait à peine à quelques mètres de lui. L’utilisateur du Karnevale voulut s’enfuir mais ses deux jambes prirent enracinement dans le sol. Un son déchirant frappa à l’entrée de sa gorge muette avec une force nouvelle qu’il ne se connaissait pas. Ça suffit ! Arrêtez de vous acharnez sur ce cadavre, monstre ! Un regret n’aurait pas suffit à l’épargner lui et sa bêtise. Fougueuse jeunesse qui incite à commettre bien des erreurs irréparables. Le tueur tourna instantanément la tête vers lui. Vêtu d’une cape qui protégeait son visage, le rendant méconnaissable. Avec un rire saccadé, il s’avança vers l’hôte qui essaya de reculer. Un pas, puis deux. Insuffisant. L’assassin ricanait, moqueur prêt à le décapiter. Takeru trébucha, l’arme s’abattit sur lui. Ce fut le noir complet.

A son réveil, Takeru crut que sa tête allait heurter le sol. Quelle fut sa surprise que de prendre conscience qu’au final, il avait succomber au monde des rêves. Prêt à refermer les yeux, il se mit en appui brusquement sur ses fesses, décryptant le paysage d’un air anxieux. Un cauchemar. Heureusement que la suite resterait à jamais inconnue. En début de journée, la végétation aux allures anciennement menaçantes revêtait un aspect plus féerique. Les quelques gouttelettes de rosée commençaient à disparaitre, mais l’humidité dans l’air restait perceptible. La prochaine fois qu’il recommençait à rêver de choses aussi lugubres, il autoriserait quiconque à lui balancer un seau d’eau gelé en pleine face !

Sa main foula la texture douce de l’oreiller mis à sa disposition. Un temps avant d’en prendre conscience, son regard se promenait encore sur les arbres à l’écorce épaisse, puis s’intéressa aux bruits des oiseaux… Tout à coup, un déclic lui rappela que sa protégée devait visiblement s’être réveillée ! Prenant position sur ses deux jambes, l’inconnu s’engouffra à nouveau dans la cabane. Soulagé de voir la silhouette apparaitre dans la légère pénombre, ses yeux se posèrent tranquillement sur elle. Les bottes grincèrent sur le bois, signalant sa présence. De son pas nonchalant, il se planta prêt d’elle de toute sa hauteur, la dévisagea. Parler, le voilà qui n’avait guère le choix, la situation l’y contraignait.

    - Évitez de vous déplacer, les blessures risqueraient de s’ouvrir à nouveau…où puis-je trouver le médecin le plus proche ?


Quelle magnifique réplique ! Bon, le ton toujours aussi brusque et froid, mais pourvu d’une bonne intention. Cependant, il réalisa trop tard que cet avertissement n’avait plus son utilité… Se sentant embarrassé, il demanda sur la même intonation :

    - Vous devez avoir faim, non ?



Dernière édition par Takeru Mosuke le Dim 19 Sep - 12:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptyLun 13 Sep - 23:11

Se maintenir éveillée devenait de plus en plus dur pour Himmel. Elle vacillait alors qu'elle était assise, ses paupières devenaient lourdes, la mort voulait l'attraper dans ses filets, elle, personne insignifiante. Mais la jeune fille savait ce qu'elle devait faire. Elle savait pourquoi elle était là. Elle savait qu'elle ne devait pas mourir, pas maintenant tout du moins. Sous ses airs de poupée inanimée, elle était possédait une volonté à toute épreuve, surtout lorsqu'il s'agissait de survivre.
Mais, si la théorie était une chose, la pratique en était une autre totalement différente. Les yeux à demi clos, elle analysa la situation avec détachement, comme si il s'agissait là de l'agonie d'un moustique lambda. Impossible de se déplacer, ni de faire quoi que ce soit, impossible d'appeler quelqu'un mis à part ce garçon endormi dont elle devait se méfier, cela limitait grandement son champ d'action. Miracle, miracle, ou es-tu quand on t'attend?

Et, sans même s'en apercevoir, elle avait commencé à sombrer dans le sommeil, peut-être éternel, qui lui apporterait la solution de tous ses problèmes et mettrait une fin à ses souffrances. Elle ne le désirait pas... Tant de gens avaient encore besoin de son aide dans ce bas monde... Mais elle n'avait plus la force de se battre.

Et puis, le bois grinça. Comme un réveil magique, elle ouvrit ses paupières et ses yeux d'émeraude regardèrent l'inconnu à présent parfaitement réveillé. Il commença à parler d'un ton plutôt bourru et distant, demandant ou était le médecin le plus proche. Ha, ils ne faisaient pas long feu ici, d'ailleurs ils ne venaient même plus depuis une dizaine d'années. Pourquoi risquer sa vie à soigner des pillards et des assassins qui creuseront votre tombe lorsque vous pouvez vivre dans une petite villa au charme coquet dans les quartiers bourgeois d'Amenthalys? Il n'y avait que cette étrange demeure de cette fameuse soigneuse des marécages dont elle entendait parfois parler mais ou elle n'avait jamais mis les pieds. Il s'interropit, puis posa une seconde question après avoir observé les bandages qui commençaient à se teindre à nouveau de sang frais.

Himmel le regarda à son tour. Silhouette fine et regard perçant, cet homme avait tout pour qu'on se méfie de lui. Mais, comme l'avait dit la petite fille il y a un instant, il lui avait sauvé la vie. Mieux valait attendre avant de le remercier par d'incessantes prières. Une minute passa... Une minute et demie... Puis sa voix se fit entendre. Faible, lugubre et calme, comme à son habitude:


-Il y a bien un médecin ici, à quelques kilomètres de là pour être exacte. Une parfaite manière de se suicider. Mais il y a des questions plus importantes que ça.

Elle avait été claire. La faim n'était plus très importante pour elle à ce niveau, elle ne la ressentait même plus. On pourrait peut-être se demander pourquoi elle avait mentionné le médecin comme une "parfaite manière de se suicider". Car, dans son esprit, si ils y allaient à deux, il y aurait de fortes chances pour que son état s'aggrave. Et même si il y allait seul, comment trouverait-il le chemin et survivrait aux multiples dangers que constituent la faune d'Almancar?La jeune fille continua:

-Qui êtes vous? D'ou venez-vous? Et que faites vous ici?

Et elle le regarda dans les yeux. Pitoyable petite.
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptyDim 19 Sep - 18:39

Le jeu en vaut bien la chandelle. Mais qui parle d’amusement ? La réalité frappe, martèle d’une force insoutenable comme la mer fracasse sur les écueils les navires mal informés des dangers marins. Ses yeux transpercèrent l’inconnue dans un silence intenable. Les questions se bousculaient en chaine dans l’esprit du brun. Sauver une personne en danger était une chose, connaître son identité une autre. En la dévisageant sans gêne comme il le faisait depuis tout à l’heure, pouvait-il soupçonner en cette jeune fille, une menace éventuelle ? La réflexion le laissa pantois. Après tout l’intéressée devait à peine détenir une vingtaine d’années. Habiter dans un lieu peu recommandable pour son âge, apparemment seule, un choix complètement ahurissant. L’hôte prenait conscience du luxe dans lequel, il se pavanait chaque jour, à goûter au plaisir simple que lui octroyait la si enviée qu’était Karnevale Avenue.

L’expression sur ses traits changea fébrilement, son regard parut briller d’un éclat insolite, impropre à sa nature. Quelle idée idiote que de découvrir l’identité de cette blessée. Qu’elle fusse la fille d’un bandit, pirate ou encore d’une crapule de la pire espèce, s’en souciait-il vraiment ? Almancar lieu maudit des habitants de Sphera. En outre son état ne s’améliorerait pas, si monsieur continuait bêtement à s’escrimer intérieurement sur le bien ou le mal de ses agissements. Une pointe d’orgueil parut titiller Takeru l’espace d’un instant, lui rappelant la raison de son intervention, sa décision irrévocable à plonger dans des situations risquées, l’emmenant constamment sur des chemins escarpés et sinueux.

La réaction de la jeune femme ne fit que confirmer ses appréhensions. Elle-même, au son de sa voix, pressentait en cet inconnu de cet univers vaseux, un ennemi. L’homme est un loup pour l’homme après tout. Et le manque de communication chez ces deux là, continuerait de les mener dans une impasse. L’impassibilité de Takeru devant ses remarques aurait pu l’intriguer. Son interlocuteur gardait contenance, ne laissant point démonter par ses dires. Les bras croisés, rien dans ses gestes ne trahissaient une marque éventuelle de malaise. Des remarques inappropriés, cyniques, ne se risquaient plus à provoquer le brun au caractère placide, impénétrable. Toutefois, la réciprocité de cet échange interpella le karnevalien. Les propos de cette adolescente s’interposaient au projet qu’il avait élaboré précédemment. N’avait-il pas déjà réfléchi aux éventualités qui se présentaient à lui ? Le pensait-elle stupide, fou ou totalement inconscient ?

Son regard s’encra dans celui de l’homme qui se tenait face à elle, s’en rétorquer devant ce qu’il aurait voulu appeler de l’impertinence. Lui demandant de décliner son identité, puisque après tout, sa présence n’avait rien d’anodin par ici. Takeru aurait préféré que la légère tension qui régnait entre eux décide d’abaisser les armes. A son tour de briser la distance qui les séparait, symbole d’une convenance et d’une serviabilité, propre aux hôtes. D’un revers de main, il chassa un des pants de son manteau pour qu’on puisse entrevoir la sacoche cachée en dessous. Cependant, il en tira en premier lieu une forme informe dû à la superposition de plusieurs morceaux de chiffons. Le déballant avec précaution, il en sortit ce qui paraissait être des gâteaux secs, pas ses préférés mais suffisant pour contenter une faim passagère. D’un geste se voulant décisif voir pourvu d’une pointe d’autorité, il en présenta un morceau à sa patiente.

Déposant le reste prêt du lit, une de ses mains recouvertes de gants en cuir retourna dans la besace pour caresser insensiblement la texture de la lettre qui se lovait dedans. L’objet de son périple, la rencontre d’un tout nouveau protagoniste dans sa vie paisible, dont il aurait pu très bien se dispenser. Qu’importe, les regrets du passé n’avaient pas leur place. Dans un geste qui se serait voulu théâtral, il rompit le charme pour l’en extraire sans prendre garde à ne pas la froisser d’avantage. Au vue de la qualité, le voyage n’avait pas détérioré son état. Takeru lut rapidement la calligraphie fine et soignée inscrite au dos. Puis finalement, en se pinçant les lèvres, se décida à la transmettre à son destinataire.

    - Une connaissance de Karnevale Avenue m’a chargée de remettre ceçi …(il regarda une seconde fois l’inscription) à une certaine Himmel. Pour ce qui est du reste, j’appartiens au cercle des hôtes de Karnevale Avenue...


Était-ce cette Himmel ? L’ombre d’un sourire parut se dessiner sur le visage du brun. Il le refoula sur le champ. En évidence, l’éventualité qu’il se soit tromper de personne traversa son esprit. Aurait-il suivi des indications erronées ? La malchance s’acharnait à présent sur lui comme un oiseau du proie sur un pauvre lièvre sans défense…

    - Takeru Mosuke. Ravie de faire votre connaissance, demoiselle.


Sans ajouter un mot de plus, il recula, comme pour se diriger vers l’extérieur. Voilà que ce fou de Karnevale Avenue s’apprêtait à commettre ce qu’elle avait appelé «un suicide.» Takeru avait la ferme intention de ramener ce médecin, qu’importe sa localisation actuelle, que la jeune soit de son avis ou non, il resterait intraitable là-dessus.

Fougue de la jeunesse.
Almancar sans pitié.






Dernière édition par Takeru Mosuke le Sam 2 Oct - 14:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptyLun 20 Sep - 21:36

Un jour, elle était sur le chemin de l'école. Seule aux yeux de tous, elle était accompagnée de toute une troupe de fantômes qui riaient d'une façon lugubre, comme l'idée qu'on se faisait d'eux. Elle jouait à l'acrobate tout en évitant les souches d'arbres du petit chemin de terre, lorsqu'elle tomba nez à nez avec un animal sauvage. Lequel, elle ne se souvenait plus. Mais ce qui était resté dans sa mémoire, c'était qu'elle l'avait observé sous ses moindres coutures, comme un caillou. Et il avait fait de même. Pendant cinq minutes, ils ne s'étaient pas quittés du regard. Puis la bête, sans doute lassée d'avoir tant d'attention, repartit entre les arbres.

Ici, c'était à peu près la même chose. Ils se regardaient en chiens de faïence, immobiles et plus un mot ne filtrait au travers de leurs lèvres juvéniles. Des anges passèrent. Enfin, il souleva légèrement son manteau, ce qui lui laissa le temps d'enregistrer le fait qu'il dissimulait une sacoche sous ce long manteau. De cette dernière il retira un tas de chiffons qui la laissa perplexe. Que pouvait-il bien cacher. Méticuleusement, l'inconnu déballa ce qui s'avéra être un tas de gâteaux, dont un morceau finit entre ses doigts fins, vu l'insistance qu'il avait manifesté à ce qu'elle le prenne. Elle le regarda. Peut-être était-il empoisonné. Il fallait se méfier de tout à Almancar. De votre taudis refilé de génération en génération, des routes que vous empruntez tous les jours, des endroits que vous connaissez par cœur, de vos amis les plus proches. Ces derniers en particulier.

Néanmoins, la vie semblant s'échapper de ses mains au moment même, elle l'avala et apprécia la saveur douce, simple, mais agréable du petit gâteau. La dernière chose sucrée qu'elle avait mangée remontait au festin qu'elle avait eu en compagnie de Carol. Ce n'était pas vraiment dans son habitude de manger des sucreries d'ailleurs.

Une fois cette courte dégustation achevée, elle leva à nouveau les yeux. Tout cela ne répondait pas à sa question première. Il mit à nouveau la main dans sa sacoche et, cette fois, mettant fin au suspense, en sortit une lettre. Aussitôt, tout fut plus clair. La brève présentation qu'il fit l'éclaira également un peu plus. Takeru Mosuke. Karnevale Avenue. Lettre. Ses trois questions étaient à présent résolues. Le conflit oculaire s'arrêta brusquement par la même occasion, tandis qu'elle saisissait la lettre avec ses mains tremblantes. Tout en l'ouvrant, elle dit d'une voix absente:


-Je vois.... C'est donc Mel qui vous envoie.

Elle prit le fin morceau de papier entre ses mains et commença à la lettre en chuchotant:

Citation :
A Mademoiselle Himmel Clare,
Chez …, Karnevale Avenue

De Carol Waldorf
Ecrite à Amenthalys.

Elle entendit le bois grincer à nouveau. Aucun déplacement ne passerait inaperçu, et elle vit très bien Takeru qui esquissait un départ. Son regard percuta à nouveau le sien, beaucoup plus vague cette fois. Lorsqu'il déposa un pied en dehors de la cabane, elle lui murmura:


-Attendez.

Ayant cette fois toute son attention, elle usa d'une partie des forces qui lui restait pour jeter la machette dans sa direction, celle-ci atterrissant non loin de lui.


-Ou que vous alliez, prenez ceci.

Puis il dut sans doute disparaître, car elle se remit à lire la lettre:

Citation :

Chère Himmel,
Je vous prie de m'excuser de m'être enfuis comme un voleur. Je vous fait parvenir cette missive par le biais de votre amie. Je la remercie par ailleurs de sa gentillesse à notre encontre.
Je suis au regret de vous informer que je suis rentré à Amenthalys, à cause de mon épaule endommagée. Mais je me permets aussi de vous rassurer: je vais désormais beaucoup mieux et passe mes journées à lire au bord de la mer. Le temps est frais et clément en cette saison, la vie paisible. La place des arts est envahie par les peintures ce mois-ci. Leur tableaux sont d'une rare beauté et quelques pièces rares, peut-être même venues de l'ancien monde, s'exposent aux regards des passants. Je crois avoir entendu dire que le Festival du Chocolat ne devrait plus tarder désormais. C'est un grand moment, agréable et fantaisiste, j'espère pouvoir m'y rendre cette année.
Parallèlement je pense ne pas pouvoir parvenir à m'échapper pour Karnevale Avenue d'ici plusieurs mois. Me feriez vous l'honneur de venir passer quelques jours dans la capitale ? J'aimerai vous servir une nouvelle fois de guide et j'espère avoir plus de succès cette fois!

Au revoir Himmel.
A très bientôt je l'espère.

Carol.

PS: Pardonnez moi de vous parler de notre lieu de rencontre sans détours, même si cela est trop dangereux. Je fais confiance à votre amie et à mon propre postier. Néanmoins, je vous recommande de ne pas garder la lettre car il est toujours illégal de voyager à Karnevale.

Elle finit sa lecture. Tout allait bien de son côté, heureusement. Il n'en était pas de même pour elle. Elle ne savait pas si elle pourrait le revoir. Si cette lettre aurait une réponse. Avec un soupir, elle contempla l'écriture fine et soignée et enleva les bandages qui, elle le réalisa, constituaient son seul vêtement. Utilisant de nouveaux draps, elle les serra tellement qu'elle eut du mal à respirer, puis se remit à sa place. Un fantôme vint lui murmurer quelques mots. Elle ne lui répondit que par un vague hochement de tête.
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MessageSujet: Re: Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé]   Very Bad Trip [Himmel - Carol - Takeru] [Terminé] EmptyMer 20 Oct - 21:11

Quel homme sans cœur. Pauvre enfant abandonnée. Pourquoi, des drames s’abattent-ils sur des innocents ? Qu’est que j’en sais ? La raison de ton existence peux-tu me l’a donner, mon enfant ? Le regard défaillant, contemplait égaré cet univers inconnu hors du quotidien monotone de cet hôte téméraire. Sauver sa vie en fuyant la mort. L’instinct de survie propre à chaque être, besoin primaire face au danger, l’ignorait-il ? Quel intérêt avait-il à aider une gamine d’Almancar alors que sa mission venait enfin d’être achevée ? Homme idiot, stupide. Renoncer à continuer, hors de question ! Songea-t-il. Pas toute de suite, persuadé qu’une opportunité pointerait le bout de son nez pour le seconder. Comme c’est beau la solidarité. Quelle joie incontrôlable eut raison de ton silence éternel, lorsque cette fille, Himmel a saisit ta venue en sa demeure, dès que son esprit aussitôt n’a capter qu’aucune attention hostile n’émanait de ta personne. Un simple messager qui pour relever un défi, défendre la réputation des siens a accepté une entreprise folle et inconcevable. Toutes les portes s’ouvrent à Almancar, les chemins s’entremêlent mais font sombrer dans la démence si on l’ignore. Puis, les entrées, fait indéniable, mènent à des cul de sac. Elle est saine et sauve pour l’instant, pour ce qui est du reste, je parie que tu n’en reviendra pas indemne.
Attends.

La phrase résonnait encore dans sa tête. Instinctivement sa main se resserra sur la manche de l’arme rudimentaire que l’adolescente lui avait confiée. Quelle dérision. Jamais un outil, digne d’un paysan, ne pourrait s’opposer à une quelconque arme à feu. L’état de la lame, misérable, sans le moindre éclat, ne pourrait atteindre une cible afin de lui causer une égratignure. Il le savait. Le voilà bien bête, tourné au ridicule, le fier hôte de Karnevale Avenue, avec sa machette de campagnard. Un bien élégant combattant qu’aux yeux d’un mercenaire pourvu d’une mitraillette, risquerait de mourir d’une crise de rire devant cette attitude qualifiée d’aventurière. Takeru ne plaisantait pas de son côté. De toute évidence, cette arme détenait plus un caractère symbolique que pragmatique. Elle renforçait le courage qui circulait dans ses veines et insufflait à sa volonté, l’envie de vivre, de continuer à se battre pour ses idéaux. Pour lui, pour elle, pour eux. Tuer, un tabou à ses yeux, probablement n’y arriverait-il pas. Toutefois, l’impasse qui le conduirait à cette option ne faisait que rôder vicieusement autour de lui, en attendant tranquillement son tour. Un fil de phrase s’était échappé de sa bouche, peut être que ses paroles avaient atteint la jeune fille avant que ses pieds ne se posent hors de l’habitation délabrée. Elle ne devrait en aucun cas l’oublier. C’était important.

Il marcha. Sans freiner son allure. Les heures s’écoulèrent lentement tandis que son esprit se perdait en questionnement futile face à la nature verdoyante Parfois elle revenait au second plan pour que sa concentration prenne le dessus soutenant ainsi la véracité de ses réflexions. L’hôte paraissait deviner laquelle de toutes ces directions correspondait le mieux à son itinéraire. Comme un habitué de ces routes effrayantes parsemées de traquenards et d’embuches, pour les touristes égarés. Par chance, ses réflexes toujours fidèles lui permettaient de se mouvoir avec aisance dans la faune sauvage. Se méfier des racines endormies, s’éloigner des lianes agrippeuses, et d’enchainer une randonnée périlleuse sans s’épuiser. Pouvait-il dès lors remercier son père de lui avoir inculqué le goût des voyages et cette endurance. La patience restait aussi une de ses qualités principale, souhaitant néanmoins se hâter, Takeru prenait en compte l’expression « vigilance constante ».

A ce stade de son parcours, aucune rencontre désagréable n’avait tentée de surgir d’un coin sombre pour entrer en scène. Une chance ou un leurre ?
La nuit tomba doucement enveloppant les marais épais de sa fine parure noire. Le bruit de quelques animaux nocturnes réussiraient à donner vie à ce lieu tout en répondant au pas sourd de Takeru. Voilà ce que c’était d’être confronté à la solitude. Cela ne lui déplaisait pas. Retiré de la masse, l’hôte pouvait mieux exprimer ses pensées. Tout semblait clair et lucide. Mais il n’était pas ici pour discuter et échanger sur des réflexions philosophiques. De plus cette attitude ne lui correspondait pas vraiment. On disait que voyager en barque permettait de gagner un sacré brin de temps plutôt que de passer à travers les sentiers marécageux. La prochaine fois, le brun préférait traverser Almancar en barque plutôt que de se confronter à cette jungle infernale…

***
Il réussit à atteindre un point culminent de cet endroit par sa seule force d’esprit : détermination. La témérité du Karnevalien venait de se heurter à un endroit fréquenté par une majeure partie de la population de cette région reculée; une auberge comme on en trouve partout. Cependant, elle n’inspirait pas l’hospitalité comme celles qu’on abordait dans ce fameux village caché ou à la limite les très animées de la cité Opalienne. Prenant son courage à deux mains, il se dirigea vers le bâtiment que le temps n’avait pas épargné. Ce genre de lieu signifiant bien évidemment se confronter à des têtes sanguinaires et à des individus que la crasse pourrissait jusqu’au entrailles. Gardant contenance, il poussa d’une main ferme et décidée la porte en bois rongée par les mites. Un silence planant engloutissait la pièce et laisse croire qu’elle était totalement coupée du reste du monde. Le temps s’était subitement arrêté. Ses yeux firent un tour rapide de l’ensemble des protagonistes présents à cette heure-ci. Attablés en petit groupe, les badauds en tout genre ne prêtèrent aucune attention au nouvel arrivant. Takeru alla jusqu’au comptoir, et tomba nez à nez avec une jeune femme à l’apparence peu appropriée pour faire office de barman. Une rouquine au corps frêle et n’adoptant aucune courbes féminines. Un fruit encore mûr. Probablement une serveuse, pensa-t-il.
Au moment où il s’apprêtait à lui adresser la parole, un individu vient frapper d’une main forte sur la paillasse. Ceci fit sursauter l’hôte dont le regard si dirigea automatiquement vers son propriétaire. Aucun doute, que c’était le patron de l’établissement. Déglutissant avec difficulté devant la masse de muscles qu’il représentait, le jeune homme opéra une nouvelle tentative qui fut vouer à l’échec. D’une voix grave et incommodante, les yeux de cette espèce d’armoire à glace, le foudroyèrent du regard :

- Les étrangers ne sont pas les bienvenue par ici !

Takeru sentit qu’une série de tremblements allaient prendre possession de ses jambes puis du reste de son corps. Ses propres yeux pénétrèrent en profondeur l’homme, alors qu’un silence de mort les englobait entièrement. La plupart des clients ne firent pas attention à ce petit spectacle. Ce n’était pas la première fois que le barman tentait d’intimider des intrus en sa demeure, en particulier des gamins qui s’approchaient trop près de son employée. Quelques oreilles indiscrètes voulurent prêter attention à l’échange, pour voir de quel bois, ll’inconnu se chauffait-il. Le Karnevalien intrigua la jeune femme aux taches de rousseurs, qui visiblement ne remarquait pas la peur qui l’envahissait. Elle interprétait cette expression taciturne sur ses traits comme une marque de résistance pourvue d’une détermination rare chez les garçons de son âge. Quel âge avait-il ? En tout cas, il était différent de ceux qu’elle avait rencontrés jusqu’ ici.
Soudainement l’atmosphère parut se radoucir, les muscles crispés de son interlocuteur se détendirent et aussi absurde fut sa réaction, il adressa un sourire à l’hôte qui conserva une mine neutre.

- J’ai l’impression que vous êtes ici, pour autre chose que vous reposez et boire un verre, je me trompe ?

Utiliser son pouvoir dans ce genre de situation...Pathétique. D’une voix posée son interlocuteur lui répondit :

- J’ai besoin de savoir où trouver un médecin. C’est urgent.

***

Un coup sec et sourd fit chanceler le jeune homme qui deux minutes auparavant se tenait debout à l’extrémité de la barque que le « collègue du barman » lui avait confié. Enfin collègue, c’était vite dit. Juste un badaud qui vendait ses services pour vivre dans ce milieu malsain. Un habitué de la taverne à l’oreille aiguisée qui s’était aussitôt incrusté dans la conversation et entretenait une entente correcte avec le patron. Au moment même où le karnevalien s’apprêtait à riposter, à moitié étourdi, son adversaire lui envoya une frappe en traitre dans la nuque, sous le choc, il sombra dans l’inconscience. Comment avait-il pu oublié ? Donner sa confiance aveuglement aux habitants d’Almancar ? Quelle naïveté...
Lorsque Takeru avait promis de lui donner une somme très alléchante pour qu‘il devienne son guide, son interlocuteur ne s’était pas opposé à l’accompagner en barque jusqu’à la demeure de la fameuse soigneuse des marécages. Seulement, voyez vous, un étranger pourvu d’une machette l’avait interloqué jusqu’au moment où il avait vu la profondeur insoupçonné de la bourse du brun. Durant une demi-heure à naviguer sur les eaux sombres, le malfrat avait cogité comme un fou, épris de quelques scrupules qui bataillaient férocement avec son avarice et son envie. Pourquoi ne pas se contenter de lui dérober tout le reste et de le laisser en plan ? Personne n’est honnête par ici….

***

- Enfin réveillé ?

Takeru battit plusieurs fois des cils surprit d’être encore en vie. La lueur de l’astre se levait doucement sur les marécages, cela l’intrigua sur la durée qu’il avait passé sans savoir ce qu’il adviendrait de sa personne. Il se releva précipitamment au son de la voix qui à l’instant venait de lui parler. Une inconnue enveloppée d’un énorme manteau sombre était assise sur le bord de sa petite embarcation. L’individu ne put s’empêcher de souligner malgré son étourdissement, le brin de malice qui se lisait dans ses yeux et le sourire presque carnassier qu’elle lui offrait…Qui était-elle ? L’avait-elle sauvé ? Où était passé l’autre homme ? La douleur à l’arrière de sa tête se raviva se qui le fit grincer des dents. Immobile et se tenant face à lui, sa bienfaitrice le regarda en biais puis reprit de sa voix chantante :

- Tu as fait ce qu’il fallait, laisse moi m’occuper de la Banshee à présent, retourne chez toi…

Banshee ? Takeru qui avait encore l’esprit un peu embrumé s’apprêta à rétorquer, mais elle lui coupa la parole, son ton devient plus stricte, se voulant -à l'étonnement du garçon- farouche et fier :

- Cette part d’indulgence te conduira tout droit jusqu’à la mort.

Cela lui faisait mal de l’admettre mais elle avait parfaitement raison. Maintenant que quelqu’un était en mesure d’aider la jeune fille répondant au nom d’Himmel, lui le messager pouvait s’en retourner à sa vie quotidienne.

« Adieu Alamancar, mais n’oublie jamais. Il est très mal avisé de sous-estimer les hôtes de Karneval Avenue… »

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