OUVERTURE DE LA VERSION 2 DU FORUM!
Tout se passe donc désormais ici -> http://karnevale-avenue2.forumactif.org !
(Si vous êtes membre d'ici et que vous n'avez pas encore pensé à votre fiche, etc,
ne vous faites pas de soucis, vous pouvez vous inscrire
et on pourra tout arranger après !)
|
| | Please, listen and tell me. [PV : Walter T. Derhy] | |
| Auteur | Message |
---|
Invité
| Sujet: Please, listen and tell me. [PV : Walter T. Derhy] Mer 24 Aoû - 18:27 | |
| Please, listen and tell me.
« Nous sommes destinés à tellement plus que tout ça. »
Dernière édition par Lexie Shanleigh le Ven 26 Aoû - 21:39, édité 1 fois |
| | | Invité
| Sujet: Re: Please, listen and tell me. [PV : Walter T. Derhy] Jeu 25 Aoû - 20:32 | |
| "DREAM AND DREAMS, LITTLE GIRL ..."
♦
Le cliquetis continu des petites griffes qui martelaient leur cage emplissait l'air musqué d'un festival mélodieux. Hermines et furets caracolaient en poussant leurs cris feutrés, rendus joueurs par les rayons chaleureux qui avaient peu à peu envahi le magasin ce matin-là. Juste à l'entrée, derrière les grandes baies vitrées, trois belettes dorées s’alanguissaient au soleil, léchant avec soin leur longue fourrure angora. Dignes et hautaines, ces créatures semblaient savoir quel prix les désignait, et passaient leur journée à sa pavaner comme des reines le long des vitres imposantes, lustrant leur pelage nimbé de crins d'or jusqu'à ce qu'il en devienne aveuglant sous le reflet de l'astre. Derrière elles, après une allée au dallage coloré, les hermines noires, feux et blanches galopaient dans un box allongé sur une dizaine de mètres. Plus vives que leurs comparses, c'était elles, le plus souvent, qui apaisait l'atmosphère de leurs jappements rieurs. Sautant, roulant, se mordillant les-unes les-autres avec affection, il y avait là une douzaine de spécimens adultes. Elles côtoyaient les martres et les visons qui, avec elles, occupaient les plus grandes cages pour donner sur une deuxième allée. Leur barreaux étaient juste suffisamment espacés pour qu'elles ne puissent sortir, formés de fils fins mais résistant, d'un acier pâle qui traçait parfois des arabesques orientales. Fiers comme de jeunes princes, les visons, souvent d'un noir brillant, traversaient leur territoire d'un démarche gracile de petit fauve. Les martres jouaient plus calmement que leurs sœurs, couchées sur la paille, s'enlaçant mutuellement et roulant parfois sur quelques pas. Au fond du magasin, enfin, se trouvaient les furets. Chasseurs ou compagnons, ils creusaient leur nid douillé dans la paille fraiche, leur poil prenant peu à peu l'odeur vivifiante du foin. Walter ne releva pas les yeux en entendant la clochette carillonner pour annoncer un visiteur. Plongé dans la lecture de sa dernière commande, le baron fit signe à son employé - un homme à peine plus âgé que lui, occupé à changer les gamelles d'eau des furets - de s'occuper du nouveau venu. Il devait pour sa part terminer son dernier courrier ; son fournisseur en granulés tenait ses promesses, et Walter fut ravi d’apposer, quelques secondes plus tard, sa signature au bas du document. Il se redressa enfin, curieux de n'avoir pas entendu l'Amenthalysien qu'il avait chargé d'accueillir son client, et jeta un coup d’œil par-dessus le comptoir, replaçant soigneusement une branche de lunette derrière son oreille. Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'une courbe délicieusement féminine se présenta à lui, se posant sur le meuble avec vivacité mais néanmoins délicatesse, le faisant balbutier quelques termes qu'il ravala à toute vitesse. Abasourdi par ce postérieur si effrontément offert à lui, Walter n'entendit pas les premières paroles de la jeune fille qui le saluait, et osa lancer un regard à son associer qui se contenta de lui répondre un haussement d'épaules tout aussi hébété. - Alors, content de me revoir ? susurra la demoiselle en se penchant sur lui. Walter faillit en cracher un juron, suffoqué par la gêne et la colère offusquée qui lui faisaient monter le rouge aux oreilles alors qu'il parvenait enfin à prononcer du bout des lèvres le prénom de celle qui le dévisageait. - Lexie ! Tu... Je... Se ressaisissant rapidement, le baron retira ses verres en grognant, foudroyant la jeune fille du regard comme pour lui signifier à quel point sa conduite était indécente. Un instant il fut tenté de la faire descendre comme on corrige une petite fille, et entama un geste pour l'attraper par les reins. Sa conscience lui revint assez vite et il refoula vivement son geste, comme s'il s'était brûlé, louchant toujours, néanmoins, sur la taille mince et élégante qui le narguait. Grimaçant tout en s'efforçant de détourner les yeux, Walter marmonna quelques paroles incompréhensibles avant de se redresser soudain. D'un même geste, il jeta ses lunettes et l'enveloppe cachetée à son employé qui les rattrapa de justesse, lui ordonnant de s'occuper du magasin jusqu'à son retour, précisant qu'il n'en avait pas pour longtemps. Puis, tâchant d'éviter de croiser le regard de Lexie, le jeune homme se dirigea vers l'arrière de la boutique, se coiffant au passage de son haut-de-forme auparavant posé sur ses genoux, et repoussa le rideau de velours rouge pour inviter la demoiselle à le suivre. Derrière le commerce se trouvait une cour intérieure découpée en plusieurs petits enclos destinés à recueillir les furetons et jeunes animaux qui n'étaient pas encore dressés. Les plus jeunes, nés deux semaines plus tôt, accoururent en couinant lorsque les deux humains s’avancèrent à leur rencontre, escaladant leurs barreaux et retombant presque aussitôt en petits tas de poils ébouriffés. Walter suivait sa visite de quelques pas, se tordant les doigts avec nervosité tout en gardant le regard baissé. Tout avait été très vite, mais il voulait autant que possible qu'on ne le voit pas aux côtés de Lexie ; il n'était pas encore quelqu'un de très bien placé dans la hiérarchie, et la jeune fille gardait, quant à elle, un sang bourgeois reconnu de tous. Et contrairement à ses clientes influentes dont il se vantait les possibilités de monter dans les rangs, Walter ne se sentait aucune envie de profiter de Lexie. Pire encore, il craignait que sa présence ici, aux côtés d'un vulgaire marchand de furets, ne lui fasse du tort. ... Du moins était-ce là ce qu'il se répétait avec ferveur, éclipsant les vraies raison de sa gêne qui tenaient plus de la petite histoire qui les avait liés que d'un quelconque intérêt pour le statut de la jeune fille. - Que me vaut l'honneur, demoiselle Shanleigh ? soupira-t-il enfin en parvenant à afficher un sourire. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Please, listen and tell me. [PV : Walter T. Derhy] Ven 26 Aoû - 22:12 | |
| « Tu n'as pas les os en verre tu sais, tu peux te cogner à la vie. »
Ses yeux clairs se délectaient du spectacle, l’amusement brillant dans le fond de ses prunelles tandis que sa pauvre victime, lui adressa un regard peu amène aussi bref qu’étincelant. Prendre les gens de court, les surprendre, les amener –même pendant quelques secondes seulement- à quitter leur masque, cela ravissait la jeune-femme. Il y avait quelque chose de gratifiant dans le fait d’être celle qui déconcerte, qui trouble l’autre, un petit quelque chose de presque malsain en fait. Lexie resta silencieuse, et n’esquissa pas un geste pour lui venir en aide, se contentant de l’observer pendant qu’il se perdait en bafouillages et hésitations, tentant de reprendre une contenance qu’elle lui savait précieuse. Balançant ses jambes comme une enfant faussement innocente, la rose le vit se redresser brutalement, donnant des directives à un homme dont elle n’avait pas remarqué la présence jusque là. Mutine, Lexie lui fit un petit signe de la main, désolée –enfin presque- qu’il ait été témoin de sa petite scène. Deux minutes après ça, dirigée et entrainée par Walter, elle passa derrière un rideau de velours rouge pour atterrir dans l’arrière boutique, celle-ci même débouchant sur une petite cour intérieure à l’abri des regards indiscrets.
Précédant son compagnon de quelques pas, la jeune-femme s’approcha des enclos, caressant du bout des doigts le pelage si fin et si doux de ces bêtes si fières et si agiles, au caractère bien téméraire. Il fut un temps où elle en était venue à préférer la compagnie des animaux à celle des hommes. Quand leurs regards, leurs gestes, leurs paroles ou encore leurs attentes se faisaient trop lourdes, la petite-fille apeurée et taciturne qu’elle avait été, se réfugiait dans les volières d’Alzen où la tension devenait plus légère, celle-ci prenant soudainement son envol sur les ailes d’un oiseau au plumage éclatant. Leurs vols lui avaient toujours semblé plus beaux que ceux réalisés par les aéronefs de sa cité, comme plus emprunts de grâce et surtout de liberté. Elle pouvait rester des heures accoudées aux petites fenêtres de pierres à contempler les allées et retours de ces élégants animaux à plumes. Aujourd’hui, il n’y avait plus aucunes traces de volières à Alzen, celles-ci détruites afin de permettre la construction d’immeuble plus modernes. Cette lubie n’avait duré qu’un temps, chassée par une autre, juste avant que ses crises de colère commencent, que la rage naisse et l’emporte sur le reste. Il ne lui reste que de cette période passée, une brève sensation d’apaisement et d’envie, quelque chose de flou mais l’impression certaine de se sentir bien et enthousiaste, comme prête pour un premier vol. C’était il y a longtemps déjà.
« Demoiselle Shanleigh ? C’est une tentative humoristique ou une petit vengeance pour mon entrée marquante de toute à l’heure ? » Se moqua telle, face à lui, les bras croisés sur sa poitrine. « Tu m’excuseras mais j’ai assez donné dans la mondanité ces derniers jours, je te laisse ma place, tout cela m’a l’air de tenir à cœur. » Lexie s’approcha de lui, réduisant la distance qui les séparait d’un mètre et ajouta cette fois-ci plus doucement : « Si je me souviens bien, à une période, enfin pendant une nuit, tu préférais légèrement utiliser mon prénom… » La rose ponctua sa remarque d’un laconique sourire en coin, tournant de nouveau le dos à son interlocuteur après un énième haussement d’épaule nonchalant qu’on finirait par déterminer comme étant sa marque de fabrique.
Walter, en prenant la parole, lui avait permis de revenir sur terre, son ton affecté et irrémédiablement polis, lui faisant hausser les sourcils. Il lui paraissait nerveux, mal à l’aise d’être mis sur le fait accompli, et sa tentative de sourire n’en était que plus désastreuse. Elle dévisagea tendrement cet homme au teint basané, plus confiant et tendre qu’on pourrait le croire, avec qui pendant un temps, elle s’était accordé le droit de se laisser aller. Elle aimait la présence des hommes à ses côtés et ne s’en cachait pas. S’il fut un temps où elle rechercha le contact humain que lui refusait son Karnevale, une fois celui-ci maitrisé et diminué par les gants qu’elle portait en permanence, la rose ne se lassa jamais du pouvoir que lui conférait sa nature féminine. A bien des égards, cette recherche de l’autre était basée sur une peur bien plus profonde et sur une méfiance que Lexie pensait partager avec Walter. La jeune-femme parcourue les enclos, fascinée par la population énergique qui y habitait.
« Pour répondre à ta question, je suis de passage. Je suis en ville pour une semaine, j’ai été invité par des amis de mon oncle afin de récupérer quelques ouvrages pour la bibliothèque… » Elle fit une pause, se retourna vers lui, les traits plus sérieux : « Demain, nous nous rendons au palais, ils veulent me présenter à je ne sais plus qui, un haut dignitaire de la culture. Le savoir, je cite, et les ressources de la famille Shanleigh m’intéresse. Bref, tout ça pour dire que cela fait déjà trois jours que je me complais dans le luxe et l’hypocrisie ambiante. J’ai donc fait une pause, m’esquivant soigneusement en prétextant un mal de crâne affreux m’empêchant clairement de les accompagner chez les…les Hudson il me semble, ou…je ne sais plus. Je me suis souvenue de ta boutique, j’ai flâné un peu avant de venir et puis je me suis décidée à venir te voir. Surprise réussie n’est ce pas ? » Lexie fit un tour sur elle-même, ne réalisant pas vraiment la portée de ses paroles dans une ville telle qu'Amenthalys. La jeune-femme, fidèle à ses idées et à son caractère bien trempé, n'accordait qu'un intérêt minime à la routine qui enveloppait la plupart des nobles et des bourgeois de la cité impériale. Elle suffoquait tout juste encore.
« Mais dis-moi Walter, comment te portes-tu depuis la dernière fois ? » |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Please, listen and tell me. [PV : Walter T. Derhy] | |
|
|
| | | | Please, listen and tell me. [PV : Walter T. Derhy] | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|