The CB Famille

Tout était fin près pour la grande réunion de famille annuelle : on avait caché les armes à feu dans des coffres-forts, les couteaux étaient pour la plupart cadenassés dans la cuisine et personne n’aurait droit à sa petite cuiller avant le dessert. La table était beaucoup trop longue pour le nombre d’invités –la famille avait autrefois eu plus d’une quarantaine de membres, alors que maintenant même les nouveaux venus n’arrivaient pas à combler les chaises vides. Dans un coin de la salle –non, au plafond- on avait installé le nouvel arbre généalogique revu et amélioré de la famille, même si ce dernier était toujours aussi incompréhensible et comportait toujours quelques lacunes. La table est pour le moment propre, mais c’est que personne n’est encore entré, hein, parce que le bordel va vite arriver.

Il y avait un loukoum géant déposé en plein milieu de la table; ce dernier ferait office d’annonceur plus tard dans al soirée pour dire aux invités qui entrait
et sortait de la salle –et ouais, au palais royal, on est classe quoi. Moi? Euh bah en fait non, je vis pas vraiment ici, mais osef quoi. L’empereur est là, sur son lit, en train de siester comme un bébé, tout beau, tout innocent, avec pas beaucoup
de vêtements et juste ce qu’il faut de bave. Le seul couteau de cuisine à ne pas avoir été cadenassé repose entre les mains de Ziazan qui, déjà la veille, avait tout préparé son plan : elle allait utiliser ses dons encore inconnus de boucher pour s’assurer qu’une autre fille n’aurait pas à subir le même traumatisme qu’elle et allait tout couper –ce n’allait pas être très difficile non plus, y’avait
pas grand-chose, alors ça irait vite.

Dans la salle adjacente, l’annonceur-Loukoum énonça dans un croassement strident qu’un des invités était arrivé; se dépêchant, la jeune femme souleva les couvertes –elle voulait tout faire avant le début de la soirée, histoire que Raziel soit comme de coutume obligé d’être là, à la vie à la mort et surtout, pas fort fort. Elle l’aurait bien achevé une fois pour de bon (en plus, les rebelles lui auraient donné des compensations), sauf qu’elle se serait quand même sentie mal pour leur fils, Raven. Elle était en train de faire glisser le slip mal ajusté de l’empereur lorsque quelqu’un ouvrit en grand la porte de la chambre; elle se retourna avec un (trop) grand sourire, le couteau toujours en main.

-Moui, tu cherches quelque chose mon chou? Dit-elle à l’interompteur personnage.

Ordre de réponse: Zia', Siam, Frederika, Lawewe, Raven, Layla, Hayden, Seryozha, Czes et Judy

EDIT SIAM : Ce topic est fait pour mettre en RP nos liens CB. Il est donc fortement possible que cela diverge du RP. Si vos personnages sont parents ou grands parents, merci de le prendre en compte dans vos descriptions ~

En attendant que Lawy nous refasse un zoli arbre, nous allons nous baser sur celui-ci. La génération "de base", ayant les "vrais âges" soit 19-22 ans environ, est celle entourée en rouge.

Spoiler:

- ZIA ! NE FAIS PAS CA !

Les ses yeux vairons écarquillés par dessus ses lunettes roses en forme de fleur des champs, Siamounet avait lancé un appel lorsqu'il avait vu la jeune femme esquisser un geste en direction de Raziel. Elle s'était arrêtée, la main en direction du slip à pois roses de l'Empereur et s'était retournée dans sa direction un sourire sadique aux lèvres. Le vieil homme, appuyé négligemment sur sa canne en bois d'if, décorée de charmants cœurs peints par Czeslaw, son fil bien aimé, s'avança dans la pièce, vacillant. Son interruption dans ce crime parfait avait été totalement injustifiée : malgré la vieillesse qui le rongeait, il conservait la vigueur et la maîtrise de son Karnevale.

Sa longue barbe blanche traînant par terre, il la saisit d'une main et l'enroula autour de son poignet. Ses souliers de lutin crissaient sur le sol. Quelques pets discrets ponctuaient sa marche. Il ne jeta pas le moindre regard en direction du loukoum, car étant donné sa dentition défaillante, il ne pourrait en profiter. Lorsqu'il fut arrivé à la hauteur de la jeune femme, il pointa une canne réprobatrice sur elle, les sourcils froncés lui donnant l'air un peu fou.

- Cette ordure mérite mieux, ne t'abaisse pas à son niveau en l'assassinant lâchement dans son sommeil empoisonné.

Ainsi parla la voix de la sagesse.

- Mais qu'eeeeest-ce que c'est qu'ce bruit...?

Une entrée royale pour un être méritant d'hériter d'un quelconque lopin de terre, les carottes et les choux faisant office de fidèles sujets, entra en scène. Robe violette à dos nu outrageux pour son âge, boubou violet totalement kitsch assorti et un bon lifting parce que vieillir c'est le mal, Tata Freddie fit son entrée. L'annonceur-Loukoum lança la Marche Impériale de Dark Vador et la vieillissante femme manqua de le dévorer au passage, quelques kilos en plus n'étant sans doute pas plus mal pour lui retendre la peau sans avoir à passer sur la table d'opération et y claquer tout son argent.

Clic clac clic clac. Le bruit des talons sur le sol, l'air pincé accentué par l'effet duckface de sa dernière opération chirurgicale pour rester jeune mais de plus en plus laide, Dame Freddie fit donc son entrée et lança un regard circonspect à Zia et Pépé Siamounet. Diantre, celui-ci avait bien besoin d'un déambulateur plutôt que d'une canne. Un ricanement résonna dans la pièce. Enfin dans la mesure du possible, puisque le bas de son visage avait encore du mal à bouger.

- Certes, écoute donc ton grand-père, sa barbe est la voie de la sagesse! Et c'est bien plus amusant de torturer les gens.

Dame Freddie, dans son ensemble d'un violet clinquant, savait de quoi elle parlait, elle qui maudissait les gens autant qu'elle se moquait des grenouilles de bénitier. Et elle les maudissait réellement, son pouvoir toujours aussi efficace et dangereux tombée entre de mauvaises mains.
Elle renifla avec mépris en regardant cette pauvre loque qu'était ce soit-disant empereur en s'approchant de son vieux mais sage père, dont les lunettes en forme de fleur étaient d'un manque de goût surpassant même celui de sa robe. Même un flamand-rose constipé méritait plus un tel statut que Raziel.

Pour la première fois de sa vie, Lawena était A L'HEURE. C'est pas beau ça ? Bon, d'accord, la jeune fille avait juste un peu abandonné son dernier-né, Hayden, en cours de route. Il la ralentissait, alors elle avait laissé la poussette du bambin sur le bord de la route. mère indigne que voici. Mais bon, quelqu'un allait bien finir par le ramasser.

Et pourtant, même en étant à l'heure, il y avait déjà du monde quand elle arriva. Du coup, l'annonceur-Loukoum n'eut même pas le temps de prononcer son nom qu'elle avait déjà sauté dans les bras de son grand-père adoré. En fait, elle devait être le croisement d'un kangourou et d'un koala, étant donné que, trente secondes à eine après son arrivée, elle avait bondit des bras de Siam à ceux de Freddie, en passant par Zia.

- Papy Siaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaam ! Tata Freddiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie ! Euh... Mère de mon gendre Ziaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !

Oui, les relations familiales étaient un peu compliquées quand il s'agissait de s'adresser à quelqu'un venant d'une branche un peu trop éloignée. Une fois de retour sur le sol, elle reprit, l'enthousiasme faisait monter le ton de sa voix.

- Z'allez bien ? Ça faisait un bail qu'on s'était pas fait un grand repas de famille, dites donc !

« Un gros carreau, deux gros carreaux... »

Le petit bonhomme sautait de dalles en dalles dans le couloir qui menait à la chambre de ses parents. Il n'était pas préparé à ce qu'il allait voir, c'est à dire, son père en slip, sa mère la main au dessus de ce slip, deux vieillards croulants plantés au milieu de la pièce et sa belle mère accrochée au cou de super papy Siam. Il arriva devant la porte de la chambre, et vint alors la longue et fastidieuse épreuve qu'était celle de l'ouvrir. Oui. Raven était ce qu'on pouvait appeler comme riquiqui. Minuscule. M'enfin à quatre ans, ce n'était pas bien grave.
Après 5 bonnes minutes d'acharnement, le jeune garçon déboula en courant au centre de la pièce. Dans un geste maladroit, il se prit les pieds dans la barbe du vieux Siam, et s'étala de tout son long. Il releva la tête, les yeux larmoyants, et surprit sa mère au dessus ce qu'il aurait appelé le « Kiki de son papa ».

« Maman... »

Elle était seule. Oui, le petit bout de chou de quatre ans qu'elle était, était seul. C'est parce que Papa Akiki lui avait dit d'aller seule à la réunion de famille. Le pauvre ayant d'autre chose à faire. Bref, elle arriva donc seule chez, c'était chez qui d'ailleurs ? Bref, elle arriva à la réunion de famille mais la pauvre petite Layla ne fut pas annoncée. Parce qu'elle était trop petite pour se faire remarquer par le loukoum géant posté à l'entrée. Elle profita de la porte ouverte pour s'infiltrer et ne fit pas attention à l'étrange scène qui se déroulait devant elle -parce que c'était tout à fait normal après tout...
- YOOOO !

En courant pour s'approcher des grands, elle faillit écraser Raven. Elle n'avait d'yeux que pour sa tante et son arrière-grand-père et ignora presque les gens autours. A quatre ans, on ne se souvient pas de tout le monde. Surtout quand la famille changeait sans cesse, les gens décidant de la quitter ou bien de la rejoindre.
-Tata Lawewe ! Grand-Papy Siamsiam ! Les autres...

Un simple coucou pour saluer les autres, parce qu'on l'avait bien éduqué.
-Whoa...Tata Lawewe, elle fait peur la dame en violet !

Ou presque.

Le petit Hayden dans sa poussette gémissait et reniflait. Abandonné sur la route la morve au nez, il appelait une maman qui ne venait pas. Ses grands yeux mauves étaient embués de larmes. Il portait régulièrement à sa bouche un petit pouce blanc pour le sucer sans conviction. Son doudou préféré était étalé à même le goudron juste à côté des roues de son landau. Il l'avait fait tomber sans le vouloir et le regardait depuis, avec envie et peur, incapable de le ramasser. C'était une poupée que lui avait cousu son amoureux Raven et qu'il aimait tout particulièrement. Hayden roula de la gorge tristement suppliant d'une voix rendue rauque par les sanglots:

-«Doudou Raven..reviens...»

Spoiler:

Seryozha n’avait, franchement, aucune idée de ce qu’il pouvait bien être en train de faire ici; il avait oublié, probablement. Il parait que c’est ce qui arrive avec la vieillesse... Enfin, ce n’était pas qu’il était vieux, hein, il ne faut pas vous méprendre! Il n’avait que 20 ans, après tout, pas 105 - ceux qui disaient le contraire étaient de menteurs, voilà tout. La preuve, vous avez déjà vu un centenaire avec des cheveux blonds? (quoi? Non, ce n’est pas de la teinture bon marché numéro 17, qu’allez-vous imaginer!).

Donc, c’est en traînant sa jeune carcasse - parce que les canes c’est pour les vieux séniles, pas pour lui - qu’il essayait de se souvenir ce qu’il était venu y faire; il avait la vague image, un peu floue, de Siam en tête (sans doute parce qu’il refusait de porter des lunettes), lui disant qu’il ne pouvait pas venir aujourd’hui. Ça, ou quelque chose du genre. Mais il avait arrêté d’écouter bien vite, donc il n’était plus certain. Mais enfin, il ne l’écoutait jamais vraiment - il avait de ces conversation ennuyeeeeuses -, et puis, ça ne devait pas être important.

Avisant une porte ouverte, il jeta un coup d’oeil à l’intérieur, plissant des yeux dans un tentative un peu vaine de voir autre chose que des taches de couleurs floues. Pour apercevoir un grand machin blanc qui ressemblait vaguement à une immense barbe à papa à l’envers couleur nuage qui flottait toute seule dans le vide.

-Siaaaaaaaaam, fit-il d’une voix pas du tout éraillée, se dirigeant vers la chose blanche qui ne pouvait être que la barbe géante et pleine de noeuds de son amant de longue date.

Et en ne se rendant absolument pas compte qu’il venait de débarquer de nul part dans une réunion de famille qui n’était pas la sienne - ni même qu‘il y avait d‘autres personnes dans la pièce, aussi, pour commencer. Parce que non, apparemment, ce n’était pas un chien ou un coussin, mais bien un gamin, la chose sur laquelle il se prit les pieds pour de ramasser le nez dans le tapis, perdant son dentier qui roula un peu plus loin, lui-même ressemblant plus à une carpette de salle de bain qu'autre chose avec son ensemble bleu à pois oranges.

Czeslaw, la quarantaine digne, quelques cheveux blancs parsemant maintenant depuis quelques années sa chevelure qui de verte devenait grise, vêtu de son tablier préféré (oui, le vert, avec des coeurs et des grenouilles), conduisait paisiblement son antique camionnette, verte à grenouilles, elle aussi. Si un aspirateur ornait la porte, aujourd'hui, plus que marchant d'électroménager, il acquittait de son rôle de traiteur officiel autoproclamé de la famille. En effet, dans la fourgonnette ne se trouvaient pas, comme habituellement d'aspirateurs, mais des marmites pleine de ragoût de bébé (plat préféré de sa petit fille Layla), de petons de bébé en gelée, d'auriculaires de bébé en salade et autres plats hautement gastronomiques à base de chiards.
Horreur. Un objet non identifié droit devant. Horreur, un landau. Czes pila, manquant de peu de renverser la poussette, malgré les faibles performances de son antique moteur. Un enfant ? Quoi de mieux pour agrémenter le crumble prévu pour le dessert ? Descendant de son véhicule, le quarantenaire jeta un œil gourmand au bambin.
En fait non, le crumble ne sera point relevé d'une rasade de sang frais. Car oui, il est bien malséant de manger sa famille et ce bébé là, il n'en doutait pas, était bel et bien de sa descendance, il avait déjà autant de prestance que son grand père (le premier qui demande où est la prestance se verra obligé de prendre du tabasco par tous les orifices.). Après avoir fait risette à son cher petit-fiston (qui, contrairement à sa mère était digne, lui) Czeslaw embarqua le gosse et son doudou dans sa camionnette. Il passa ainsi le reste du voyage en compagnie de jeunes de son âge, certes bouillis, mixés, découpés, mais que voulez vous, on a la vie sociale que l'on peut.
Retardé par ce contretemps Czeslaw arriva quelque peu en retard à la réunion. Sans se presser, cependant, il arracha Hayden à ses nouveaux amis et le poussa dignement devant lui. Se délectant d'un bout de l'annonceur sucré, il traversa la salle pour rejoindre sa famille.

-Lawena. La prochaine fois que tu abandonne lâchement tes enfants, assure toi de ne pas le faire sur la voie publique je tiens à ce que la chair de la chair de ma chair ne finisse pas incrusté dans le goudron.

Rendant bébé à maman, Czeslaw partit ensuite saluer les autres, commençant par Layla à la quelle il offrit une sucette dans laquelle se trouvait un œil de bébé, continuant par son cher père qu'il gratifia d'une chaleureuse étreinte (pas trop quand même, ses rhumatismes pourraient le faire souffrir.) avant d'embrasser ceux qui restaient, finissant par Zia, même si elle était visiblement occupée. Après avoir jeté un coup d'œil à Raziel (encore miraculeusement endormit) il s'adressa à cette dernière

-Zia, très chère, il est trop vieux voyons, même si je comprend que tu veuille apporter ta touche personnelle au repas.