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 [Event] III. Natural Born Killer

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[Event] III. Natural Born Killer Vide
MessageSujet: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyVen 22 Juil - 17:07

Die alone
This is the one thing that I won't do
So say your prayers
Cause I ain't leaving here without you


Chaleur et poussière se mêlaient dans un air suranné. Celui du marché. Les stands se serraient les uns contre les autres, comme si, au contraire, il demeuraient morts de froid. La sueur abreuvait les passants qui jouaient des pieds et des mains pour se frayer un chemin dans la halle. Les voix tournoyaient dans un concert enjoué et habituel.

Elle se faufilait contre les corps détrempés, tentant de dissimuler sa frêle silhouette et son visage derrière sa crinière traîtresse.
Dans le coin d'une rue, une demoiselle sainte verte se préparait à entrer dans la halle, son panier à la main. Sur le toit, ses artefacts bien cachés afin de ne se faire prendre, il surveillait. Il veillait à la préparation du calme désordonné qu'il allait orchestrer.

Son doux nom antique ferait bientôt trembler toute la halle. Son cœur battait la chamade tant il était excité. Le portrait de Raziel trônait dans son esprit, noyé dans la joyeuse récompense qu'il lui offrirait pour ses loyaux services.

Les cris commerciaux se répercutaient en écho contre les murs.
Bientôt, il y ferait jaillir des hurlements d'une chorale morbide.

Seuls Electre, Lawena, Lucan et Leila ont le droit de poster dans ce topic.
Paroles d'Ax7
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Lawena Harvent
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[Event] III. Natural Born Killer Vide
MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyVen 22 Juil - 22:58

Non, vraiment, cette fois, le vieil homme exagérait. Certes, il était à peu près le seul écrivain d'Opale, si l'on faisait abstraction, bien sûr, de quelques obscurs gladiateurs qui rédigeaient leurs mémoires avec une grammaire, une orthographe et, tout simplement, une langue parfaitement insoutenable pour quiconque avait la moindre notion d'au moins un des trois points cités plus hauts. Certes, il était vieux, et sa santé n'était plus ce qu'elle était. Certes, il souffrait depuis deux jours d'un lumbago qui, couplé à son arthrite, le clouait au lit. Certes, Lawena et sa patronne se démenaient pour qu'il vienne en séance de dédicace à la librairie avant de rendre l'âme. Mais était-ce vraiment une raison valable pour que la jeune fille aille lui faire ses courses ? Surtout que ce n'était que la troisième ou quatrième fois qu'elle faisait le déplacement jusqu'à la ville des gladiateurs pour le voir. Alors d'accord, la première fois, elle n'avait pas pu le voir, étant donné que, en essayant de le rejoindre en cours de route à l'épicerie où il était censé être parti faire ses courses, elle s'était pris un cageot de tomates sur la tête. On pouvait aussi admettre qu'il était normal que, le deuxième voyage ayant été leur première rencontre, il n'avait pas aussitôt fait ses valises devant la proposition de l'héberger dans un bon hôtel d'Alzen pour quelques jours. Et décemment, il était impossible de lui en vouloir de n'avoir pas pu organiser son voyage lors de la troisième visite de l'alzénienne, son petit-fils venait d'être papa, il fallait fêter ça ! Cette fois, c'était le lumbago. Et bien évidemment, la bibliovore avait le cœur bien trop généreux pour répliquer à un vieillard alité qu'il n'avait qu'à demander à sa voisine d'aller lui faire ses courses, puisqu'après tout, elle ne le connaissait pas depuis quatre-vingts ans, elle. Non, en enfant sage, qui a pour but de convaincre quelqu'un que venir dans sa librairie pourrait être une excellente idée, elle avait commencé un nouveau périple dans les rues d'Opale à la recherche du marché. Surtout que, c'était pas qu'il faisait chaud, mais presque. Tellement chaud que l'achat chez Czes d'une bouteille thermos dernier cri qui faisait aussi frigidaire était parfaitement rentabilisé.

C'était donc une Lawena en voie de déshydratation et très légèrement transpirante qui, en tournant au coin de la rue, s'était retrouvée au milieu d'un carnaval d'odeurs, de couleurs et de bruits. Et surtout au milieu de la foule. Ce qui, en soit, ne la dérangeait pas tant que ça. Non, le problème de cette foule, c'est qu'elle était compacte. Oui, comme toutes les foules, d'accord. Mais une foule compacte, par cette chaleur, c'était intenable. Alors ajoutez à cela les boniments des marchands qui tentaient de vendre à tout prix leur marchandise, il y avait de quoi faire reculer plus d'une personne habituée à la fraîcheur d'altitude qui régnait dans la ville volante et pour qui ces mêmes boniments sonnaient comme une chorale de barytons dans une église. Quoiqu'à la réflexion, il ne devait y avoir qu'une seule personne possédant ces deux caractéristiques et qui était assez folle pour se risquer au milieu du marché d'Opale. Et, coup de bol pour nous, c'était justement elle qui nous intéressait. Actuellement, après avoir vacillé un instant et faillit renverser le panier que lui avait confié le vieil homme, heureusement vide pour l'instant, ce qui nous amène à nous demander ce qu'elle aurait bien pu renverser, mais bref, après avoir vacillé un instant, la jeune fille était partie en quête des quelques ingrédients qui constituaient la liste qu'elle était chargée de récupérer. En premier lieu, de la cannelle, l'écrivain ayant récemment reçu d'un petit neveu vivant dans les environs d'Amenthalys un lot de prunes juteuses à souhait avec lesquelles il souhaitait faire de la confiture*. L'alzénienne tentait de comprendre le fonctionnement de la file d'attente devant un épicier, ou plutôt de l'absence de file d'attente, quand une jeune fille brune, visiblement très pressée et plutôt paniquée, la bouscula soudain, trébuchant sur le sac que Lawena avait posé à ses pieds pour se rattacher les cheveux, et entraînant dans sa chute à la fois l'alzénienne et le panier d'osier.

Allons bon. Décidément, à chaque fois qu'elle venait à Opale, il fallait que quelque chose ou quelqu'un lui tombe dessus. Hum, le sable dans la bouche, c'était pas bon. Pouah.


*Au cas où vous en douteriez, la confiture prunes-cannelle, c'est excellent. Et même plus. Je carbure à ça en ce moment 8D
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Electre Nocturnys
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[Event] III. Natural Born Killer Vide
MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyVen 22 Juil - 23:55

[Event] III. Natural Born Killer 42[Event] III. Natural Born Killer 43

« Don't let these spiders crawl up beside us, they want to bite us, inject the virus.
Move quick, we might avoid contamination.
»

Il n’y a pas de piano, pas de violons, pour guider les cœurs, guider les esprits vers ce qu’on appelle le paradis. Il n’y a pas de voix, mélange d’aigu dangereux et de graves rassurants. Rien de tout ça, rien, pour nous amener au meilleur, à la quintessence d’un être. N’est-ce-pas une notion plutôt vague, celle de cet endroit tant rêvé où nos âmes trouveraient le repos éternel tant espéré, dont l’espoir est nourri au plus profond de nos cœurs dès la naissance ? Elle détourne les esprits les plus croyants, les éloigne de la vraie voie, la bonne tout du moins. Celle tracée dans le fin sable blanc du bout d’un bâton, ces courbes longilignes que l’on distingue à peine, comme des serpents séchés que l’ont piétinerait sans peine, sans scrupules. Et Electre, il rêve d’accélérer le temps pour oublier le reste sans constamment regarder derrière lui, le regard rempli de regrets fulminants, lui il rêve, tout simplement. Impossible satisfaction. Cruauté sans bornes. Car il sait. Il sait, voilà tout. Et c’est la plus belle des victoires. Le vent est cruel, bousculant sur sa route les espoirs bafoués des uns, l’amour brisé des autres. Mais qu’importe ! N’est-ce-pas cela la vie ? Rêver du bon vieux temps, ne remarquer que les failles dans ce qui approche, rampe, crie, gémit. Les minutes coulent dans un flot abrupt et sans fin, on ne les arrête pas, dans un mouvement brusque et presque paniqué, une flamme dans les yeux. Non. On n’ose pas, de peur de se faire emporter par ce même courant que nous craignons, de perdre pieds alors que c’est cette même stabilité que nous recherchons, de libérer une force considérable qui broierait tout sur son chemin, sinistre. Ils ne nous auront pas vivants, on ne leur laissera pas le temps ni l’occasion. Donnez nous le pire, nous en ferons le meilleur. C’est inscrit dans nos gènes. Humains. Traqueurs. Ne poursuivons-nous pas la même philosophie ? L’utopie est notre seul but, notre seul objectif.

Traqueur. Démon. Monstre. Infâme. Appelez ça comme vous le voulez, ça n’en restait pas moins puissant, divin. Electre n’était pas le seul à pouvoir blesser et être blessé, l’idée résonnait, tanguait, soufflait parfois. Cette fille au Karnevale. Elle. Elle était là aussi, et sans pouvoir mettre de mots sur sa traque, le jeune homme restait irrémédiablement déterminé à la trouver qu’importe le prix qu’il devrait payer. Du haut du toit il observait la foule se mouvoir, compacte, comme dansante au rythme d’un balai chaotique et désordonné. Son esprit de chasseur fonctionnait à vive allure afin de calculer le chemin le plus pratique pour débusquer sa proie. Ce ne serait pourtant pas si compliqué de se frayer un chemin dans cette foule nauséabonde, à coup de sourires agressifs et de crocs claquants l’air. Mais qu’importe, il y avait cette présence qui le rendait vivant, cette dernière tâche avec le néant, ce dernier objectif à atteindre. Que cherchait-il ? Il l’ignorait. Un espoir, une occupation pour s’oublier ? Le Traqueur refusait de choisir, et même d’y songer. La question semblait se morfondre sans trouver d’échos, ni de réponse, l’oubliée d’une longue lignée, la descendante de nombreux interrogations. Mais qu’ils aillent au diable ces dilemmes, pas besoin de raisons pour survivre. Pas besoin de cœur ni de sentiment, pour respirer. Et c’était ce qui faisait la perfection de l’homme, vivre avec tout ou vivre avec rien, dans le fond, il n’y avait pas de grande différence. Il observait la scène sans vraiment mettre de sens sur ses propres actions, les paumes tournées vers le ciel dans une ultime prière, les mains tremblantes de délire.

Le soleil est là depuis longtemps. Mort, éteint, trop fatigué pour rester fièrement, ployant sous le poids imposant de la jalousie. On le veut, on le désire. On s’y brûle les ailes et on crève comme des chiens, tout simplement. Electre a arrêté de se comparer à un Dieu depuis quelques temps déjà, il se cache maintenant derrière de nombreux artifices inconnus aux regards de certains. Simplement, comme un clochard sans domicile, sans demander un reste. Mais cette fois il n’a pas le temps de penser, car il n’y a aucune place de faite à l’hésitation. Il faut agir. Maintenant, car sinon c’est prendre le risque d’oublier et de sombrer. Encore. Elle est là, il la sent, et il sent qu’il l’a dans le sang. Face à elle. Face à cette foule. Pourtant, il ne bouge pas, il n’en a plus la force, plus l’envie. Pourquoi ? Et pour quoi faire, après tout ? Il a peur de l’improvisation, peur de ses réactions. Imprévisible, impossible, vides. Mais qu’importe. Au fond, l’image de lui qu’il renvoyait aux autres ne l’importait que peu, voire même pas du tout. Le traqueur se voulait inexistant, discret, invisible aussi bien qu’il désirait entendre son nom s’ébruiter dans les rues.

Ces mêmes rues qu’Electre sillonnait pour Lui, presque à ses pieds. Le jeune homme semblait se délecter de son autorité trop dominante et autoritaire. Jamais il n’avait osé imaginer se défaire de cette emprise et s’enfuir. Impossible. C’était même naïf d’y songer. Sa vie resterait à jamais dans le creux de ses mains, parfait marionnettiste qu’était ce maître, brebis à la fois inutile et clé de l’intrigue. Fou et important. En attendant il fallait continuer de lever le menton fièrement, de porter attention à son physique, de faire croire au reste du monde que son espèce était supérieure. Pour continuer à vivre, pour continuer sur la même voie, pour en finir un jour peut-être. Le jeune homme portait attention à son existence vide seulement lorsque les jouets de ses traques croisaient son chemin. Mais pour être honnête, il s’en lassait. De toujours mentir, de constamment s’amuser au dépend des autres. Cependant, c’était si jouissif de mener une double vie, de posséder une facette de son âme parfaitement immaculée et vierge de tout crimes. Loin des meurtres, loin du déchirement sinistre des corps lors de ces combats sanglants entre Traqueurs et Rebelles. Là-bas il ne broyait pas du noir, près de Lui, il n’avait pas besoin de se cacher. Après minuit. Là-bas il y avait cette flamme dans son cœur, qui le réchauffait et le réanimait. Certains diront le contraire, que le combat permet d’exacerber sa sensation de vivre. Mais les autres, on les emmerde, en fait.

Du haut du toit, les cheveux ténébreux d’Electre se baladaient sur sa nuque, immobile. Il ne bougeait pas. Ne le voulait pas. Ne le voulait plus. Il avait toujours eu besoin de temps à lui tout seul, qu’il pouvait chérir aussi bien qu’il pouvait le détester. Il pensait qu’il n’aurait jamais besoin de rien d’autres que sa propre raison, son propre cœur. Tu crois quoi ? Tu ne crois plus. C’est tout. Et ça te manque, d’un côté. Les yeux rouges du Traqueur continuaient à divaguer sur la foule, lentement, analysant le moindre mouvement. Et puis cette tâche verte rencontra ses prunelles cramoisies, si familière que son cœur s’arrêta net dans sa course folle puis se remit à battre de plus belle, bien plus fort. Les poings de l’homme se crispèrent si violemment que ses articulations craquèrent dans un bruit sinistre, se mordant méchamment la lèvre inférieure. Lawena. Il l’aurait reconnu quoiqu’il puisse arriver. Son regard était fixée sur elle, sa respiration s’accélérait. Que foutait-elle là, alors qu’il était en pleine chasse, alors que cette foule allait crier son nom comme on crie celui d’un monstre. Cet aspect de sa vie qu’il aurait voulu lui cacher, restant dissimulé derrière ce pseudo statut de gardien de l’ordre. Son amour pour elle était si difficile à cerner. Parfois Electre se plaisait à penser qu’il se jouait de toutes ses conquêtes, parfois il chérissait leurs affections plus que tout au monde. Pour oublier celui qui avait fait éclater son existence en milles morceaux … Tch.

Il se massa douloureusement le front avant de se ressaisir. Une lame sagement dissimulée dans sa main droite, l’autre restant cachée dans la manche de son bras gauche, Electre se retourna vivement, quittant son poste pour rejoindre la foule précipitamment. Il se mit à courir dans cette dernière, bousculant sauvagement les passants, sans ménagement, comme d’habitude, montrant des crocs quand certains exigeaient des excuses, comme d’habitude. Complètement déconnecté du monde et des regards qui le suivaient, son seul but était de l’atteindre elle. Lawy … Plongée malgré elle dans la traque qu’il menait.




Le plus drôle dans l’Histoire, c’est qu’elle reste constamment imprévisible. Elle se réécrit selon les envies, et selon les morts.



[Event] III. Natural Born Killer 44[Event] III. Natural Born Killer 45
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Lucan Nocturnys
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Lait.

[Event] III. Natural Born Killer Vide
MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyDim 24 Juil - 5:48

Horrible. Vilain. Terrible. Vicieux. Une liste interminable de mots péjoratifs se construisait peu à peu dans mon esprit confus. Tout s’était mis en place pour me faire culpabiliser. Pourtant, je ne m’arrêtais pas, mes pas étaient déjà décidés. Si j’avais à justifier mes actions, j’insinuerai tout simplement que rien n’est de ma faute, ce qui ne serait pas un si gros mensonge que ça, n’est-ce pas ? De toute façon, je n’allais pas faire demi-tour maintenant, non, impossible. Ma curiosité était telle qu’un sourire satisfait suivi d’une jubilation interne s’étaient tous les deux emparés de moi à peine un pas à l’extérieur de l’appartement. J’étais irrécupérable, mais je ne peux pas me changer ! Personne ne le peut, je suis comme tout le monde après tout, j’ai mes faiblesses, je les assume contrairement à d’autre. Je trouve, à l’inverse, que c’est une grande qualité, ironiquement. Je suivais mon instinct, rien de plus, et je suis sûr qu’Électre va se mettre en danger, d’une manière ou d’une autre, ainsi, quand je le sauverai, il me remerciera grandement (et d’une manière bien à lui, malheureusement) de l’avoir suivi. J’en suis persuadé. C’est ainsi qu’avec toutes ces bonnes intentions, je pensais qu’il était temps pour moi de découvrir enfin le mystérieux emploi de mon tendre frère. Oui, en réalité, je le traquais et le suivais à la trace, sans qu’il ne soit au courant. Cela n’a rien de cruel ou de méchant, rien de tout ça.

À ma grande surprise, le voyage avait été plutôt long. Plus précisément, cela faisait vingt-trois minutes que je poursuivais ma victime. Mes cheveux et mes vêtements sombres m’avaient fortement facilité la tâche. Et, sauf si éventuellement mon jeune frère tentait étrangement de m’ignorer, je ne m’étais toujours pas fait repéré. J’avais l’impression que cela faisait une éternité que je fixais son dos, presque ennuyé. Au fil de la promenade, je sentais une lourde pression me recouvrir peu à peu, ainsi qu’une chaleur m’entourer. Bien sûr, l’autre rebelle ne semblait subir aucune gêne. Au contraire, je ne l’avais jamais vu marcher de manière aussi déterminée. Peut-être allais-je enfin découvrir qui était-il vraiment ? Je le savais très bien qu’il s’amusait de moi, que nous n’étions jamais honnêtes l’un envers l’autre. Il me jetait sans arrêter ce regard dédaigneux, hautain, il me prenait toujours de haut. Nos disputes s’étaient calmées récemment, et honnêtement, je ne pouvais espérer mieux. Une fois, je l’avais même pris dans mes bras, comme ça, sans raison apparente. Et non, je ne l’avais pas fait par simple amusement, à mon grand étonnement. Manifestement, mon affection pour lui avait sensiblement décuplé, ce qui m’effrayait et me fascinait tout à la fois. Comment un type aussi cruel et infidèle pouvait attirer bêtement mon attention ? Je penserai éventuellement à lui poser la question, un jour ou l’autre.

Un doux souffle refroidissait mon front en sueur. Je savais pertinemment où nous nous trouvions : à Opale bien sûr, mais plus précisément dans ce marché géant connu pour accueillir fièrement les larbins de l’idiot à la tête de toutes ces terres. Répugnant. Je ne pus contenir mon dégoût et mon sourire se transforma en un rictus douloureux. Je ne pouvais pas me déconcentrer maintenant malheureusement, ou je risquais de perdre de vue mon grand frère empli de sagesse et de bonté. Quel idiot celui-là, s’avancer aussi rapidement dans la foule… Enfin, cela me permit de me montrer encore plus discret, caché derrière tant de monde. Soudain, il s’engouffra dans une petite ruelle et en une poignée de secondes, je le repérai sur un toit, observant les alentours d’un air calculateur. Collé contre un mur, je me cachais de son champ de vision, continuant à observer son visage inexpressif. Il était certainement en train de chercher sa cible… Allait-il vraiment attaquer au milieu de cette foule ? Toutefois, je ne pourrai rien faire, si ce n’est que le contempler silencieusement. C’est vrai, je ne devais pas intervenir, pas pour l’instant en tout cas. À vrai dire, j’étais curieux de découvrir qui était sa proie, qu’il devait éliminer j’imagine. S’il s’agissait d’une de mes connaissances, je n’avais pas la moindre idée de la manière dont je réagirais. Peut-être que je m’interposerai, même si je ne risquais que d’exciter Électre davantage, il n’osera jamais s’attaquer à moi de toute façon. Il suffira de voir comment les choses évolueront, je suis sûr qu’il saura faire le bon choix, je lui faisais confiance.

Je souris, rassuré par mes propres pensées, tandis que l’immobilité de mon double ne me réjouissait guère. Je croyais être le seul à l’avoir remarqué là, perché comme un oiseau, pétrifié telle une statue. Oui, c’était une œuvre d’art. Il était même possible que j’en sois l’artiste, oui, c’est grâce à moi qu’il est devenu comme ça. Aussi fort, déterminé, sérieux, cynique… Mon opposé. Pourtant, je n’avais encore jamais été autant amusé par une seule personne. Même lors de nos disputes, je ne m’ennuyais pas. J’avais toujours quelque chose à lui raconter, une anecdote, un simple souvenir, des reproches, des compliments (rarement). Même s’il faisait parfois semblant de m’écouter, j’étais heureux de pouvoir lui parler de choses aussi triviales. Il se l’était avoué : il m’accordait une certaine importance, je n’étais pas transparent, loin de là. Et c’est là que le jeu acquérait sa valeur. Ses réactions étaient minimes, mais je ne m’y attardais pas vraiment, il avait été durement entraîné pour ne pas montrer ses vrais sentiments, toujours glacial. C’était tout ce qui ressortait de lui, là, assis sereinement sur ses tuiles.

Son expression du visage se tordit soudainement. Je me redressai, gardant mes yeux fixés sur son profil. Même éloigné, je pouvais lire chaque émotion gravée sur ses traits. Celle-ci, c’était la surprise. Peut-être avait-il enfin trouvé « cette » personne. Pourtant, j’étais persuadé qu’il esquisserait un sourire sadique, me serais-je trompé ? Non, il n’était pas qu’ahuri, il semblait effrayé, stressé. Son regard était posé sur la foule, comme toujours, mais son indifférence avait entièrement disparu. Comme si… Comme s’il pouvait ressentir quelque chose. Ah ! C’est ridicule de sa part. Je le croyais incapable d’éprouver quoique ce soit. Il fallait que je découvre ce qui le rendait aussi nerveux. Lorsqu’il se mit à se jeter dans le bain de masse, je n’avais pas d’autres choix que de continuer ma propre mission : le suivre illico. Ma capuche recouvrit à nouveau mes deux oreilles et mes pas accéléraient en suivant son rythme. Pour m’occuper, j’analysais paisiblement son attitude : sa nervosité atteignait les sommets, mais il ne semblait pas être en position offensive pour autant. Étrange. Au bout d’une dizaine de seconde, sa proie devenait évidente : une jeune fille à l’air crédule certainement facile à soumettre et à manipuler. Ah, c’était si évident désormais. Le répulsif traqueur partait à la quête de sa jolie conquête. C’était… Ignominieux. Je ne devais pas réagir, non, pas encore. Pourtant, ma haine, ma jalousie et tous ces sentiments si critiqués néanmoins si répandus envahissaient le peu de conscience qu’il me restait. Je ne voulais pas assister à une retrouvaille chaleureuse entre lui et l’une de ses roulures. J’étais peut-être bête et méchant, mais je n’avais jamais aimé partager mes jouets déjà lorsque j’étais jeune. Je regrette terriblement de ne pas avoir inscrit mon nom sur le front de cet imbécile, au moins personne n’aurait osé lui adresser la parole.

J’ouvris la bouche, mais aucun son n’en sorti. Il ne m’aurait pas entendu, le troupeau meuglait et couvrait le moindre son cohérent. Je devrai attaquer sournoisement, et le réprimander devant tout le monde, comme un gamin. Oh oui, je n’attendais que ça. Mon pas s’accélérait, et la frustration prit désormais le contrôle de chacune de mes actions. Je ne serai responsable de rien. Laissez-moi juste mettre à terre cette fille et lui déformer son doux visage, au moins notre Don Juan n’aura plus aucune raison de l’apprécier. Oui, bon plan, encore faut-il que j’ai le courage de le mettre à exécution. J’étais si proche de mon frère que ses pas résonnaient dans ma tête, nous marchions en rythme, à un mètre à peine l’un de l’autre. Faisons un pari tiens.

Je parie qu’il va encore essayer de me tuer.
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Leila Herui
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[Event] III. Natural Born Killer Vide
MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyLun 25 Juil - 20:18

La jeune fille courait. Nullement paniquée, un sourire malicieux étirait ses lèvres tandis qu'elle se faufilait habilement entre les passants et évitait les obstacles qui se dressaient sur sa route avec une facilité déconcertante. Du moins, seul son poursuivant, qui s'égosillait à lui crier de s'arrêter, jugeait cette adresse déconcertante. Pour le peuple opalien, qui comptait son nombre de voyous et de voleurs, cette scène était quasiment d'usage. C'en devenait presque une habitude de voir un étranger, reconnaissable à sa peau pâle, courir après un jeune voyou venant de lui dérober quelque précieux objet. Ce qui expliqua donc le fait qu'aucun passant ne proposa son aide au riche Amenthalysien qui s'efforçait de poursuivre une jeune fuyarde dans le dédale des rues opaliennes. Cette dernière, sans cesser de courir, baissa les yeux sur l'objet volé à son poursuivant qu'elle tenait serré contre elle : un large bracelet d'argent dessinant des ornements compliqués incrusté de minuscules rubis. Leila éclata d'un rire satisfait et glissa le bijou à son poignet avant de poursuivre sa course. La jeune fille entendit, un peu plus de cent mètres derrière elle, un chapelet de jurons qui lui confirma que le riche Amenthalysien était toujours à ses trousses. Un sourire rusé aux lèvres, elle avisa une ruelle sombre et totalement déserte qui se dégageait de l'allée principale et s'y engouffra. À la vitesse de l'éclair, Leila usa de son karnevale et se désagrégea en un petit amas de sable, dissimulant par la même occasion le fruit de son vol sous sa masse de grains. La seconde suivante, l'homme s'engagea à son tour dans la ruelle, et persuadé d'avoir été distancé par la jeune voleuse, se précipita au bout de l'allée et tourna dans la suivante en fulminant de rage. Lorsque le bruit de ses bottes ce fut évanoui, Leila reprit forme humaine et gagna la rue principale d'un pas tranquille, en caressant avec satisfaction le bijou qu'elle venait de dérober avec succès.

La jeune voleuse se faufilait entre les passants, agile et discrète, dans l'optique de passer à travers la foule amassée près des commerces qui bordaient la rue principale. Elle parvint finalement à s'en extraire et prit la direction de la halle, près de laquelle était situé le petit commerce de son père. Elle coupa par une allée moins fréquentée, histoire d'arriver plus vite et de prendre un petit instant de tranquillité. Le mot tranquillité prenait d'ailleurs tout son temps dès que l'on s'éloignait du tumulte des rues passagères ... Leila ralentit l'allure avec un soupir d'aise et profita de la caresse du sable chaud sous ses pieds nus. Avec un léger bâillement, elle étira les bras au-dessus d'elle, et le bracelet qu'elle avait volé sans vergogne accrocha les rayons du soleil. Elle reprit lentement sa marche, humant l'air chaud avec délectation. Il flottait un doux parfum, à la fois sucré et épicé. La jeune fille respirait cette agréable senteur avec ravissement, quand une main se posa fermement sur son épaule et l'odeur agressive d'un parfum masculin lui piqua les narines. Bien que surprise, elle n'en laissa rien paraître et, sans se retourner, écouta attentivement la voix qui vociférait dans son dos :

- Mademoiselle ... Il me semble que vous portez à votre poignet quelque chose qui m'appartient ...

Même s'il était impossible à l'homme de le voir, Leila écarquilla les yeux d'un air innocent, comme à chaque fois qu'elle se préparait à mentir :

- Moi ? Oh, c'est impossible voyons ! Vous devez faire erreur !
- Vous fichez de moi ?! Vous savez très bien de quoi je veux parler, alors rendez-moi ce bijou ! beugla-t-il en resserrant sa prise sur l'épaule de la jeune voleuse.

Cette dernière, agile comme un chat, plia brusquement les genoux pour échapper à la poigne de l'homme et se mit à courir, se retournant pour le saluer malicieusement de la main avant de tourner à toute vitesse au coin de la rue. Comme il fallait s'y attendre, l'homme se lança à ses trousses, comme il l'avait fait avant que Leila ne parvienne à le semer. Cette dernière, tout en courant, cherchait activement un moyen de se débarrasser de l'importun. Impossible d'user de son karnevale, sa course l'avait menée non loin de la halle, où la foule était plus compacte que celle de la grande rue. Un sourire se dessina soudain sur les lèvres de la petite voleuse. La foule. Voilà un moyen de ce débarrasser de ce touriste collant qui ne se résignait pas comme tous les autres qu'elle avait détroussés ! Leila accéléra l'allure et plongea dans la masse de gens, se faufilant par-ci par là, usant de sa frêle silhouette pour progresser plus facilement que son poursuivant, qu'elle entendait se cogner et s'excuser, non loin d'elle. Curieuse - et aussi moqueuse -, Leila se retourna pour voir à quel point l'Amenthalysien était en difficulté, et elle constata avec stupeur qu'il venait juste de se faire aborder par un autre homme, aussi richement vêtu que lui. Le bras sur l'épaule l'un de l'autre, ils semblaient plaisanter. Leila leva les yeux au ciel : ah, les hommes ... Alors qu'elle allait faire volte face pour poursuivre sa route, en marchant cette fois, la jeune opalienne vit le propriétaire du bracelet la désigner du doigt à son compagnon. Oh-oh. Effectivement, ils étaient maintenant deux à s'avancer vers elle, menaçants. Leila resta immobile quelques secondes, réfléchissant intensément. Les possibilités étaient minces. Impossible de faire usage de son karnevale, il y avait beaucoup trop de monde. Impossible d'ouvrir une fiole de vapeur soporifique au risque d'endormir aussi ceux qui se trouvaient près d'elle. Impossible de sortir sa dague d'argent, la halle se trouvait près d'un ancien temple où toute forme d'affrontement était proscrite. Ne restait qu'une solution, qui avait été utile à plus d'un dans toute situation semblable. Courir. Leila tourna les talons et décampa à toutes jambes, se glissant agilement entre les passants. Derrière elle, les deux hommes lui crièrent de s'arrêter. Ben voyons, comme si elle allait faire demi-tour. Elle continua de courir, provoquant quelques grognements de la part de ceux qu'elle ne pouvait éviter. Elle avait l'avantage d'une frêle silhouette, et aurait très bien pu parvenir à s'extraire de la halle pour se cacher ailleurs si elle n'avait pas trébuché sur un sac, ce qui provoqua sa chute et celle de la malheureuse personne qui s'était trouvée sur sa route. Habituée aux chutes grâce à son expérience de la lutte, Leila roula sur le côté et évita ainsi de se faire mal. Elle se releva aussitôt et épousseta sa robe cramoisie, avisant par la suite la jeune fille qu'elle avait renversée - qui arborait d'ailleurs une curieuse chevelure verte. Leila, la mine désolée, agrippa le poignet de la jeune fille et l'aida et se remettre sur pieds avec bien plus d'aisance que ne le laissaient présager ses bras frêles. Elle se confondit en excuses, puis jeta un coup d’œil furtif derrière elle, par curiosité. Les deux hommes qui étaient à ses trousses avait rebroussé chemin, abandonnant leur poursuite pour une raison inconnue. Tant mieux, songea la jeune voleuse. Ces Amenthalysiens étaient si fortunés qu'ils pourraient se racheter un bracelet semblable sans encombre ! L'opalienne reporta les yeux sur la jeune fille qu'elle avait malencontreusement faite chuter. Elle voulu s'enquérir de son état quand elle vit approcher dans sa direction un jeune homme visiblement en rogne. Leila soupira. Vu la tête des grands jours qu'arborait cet homme, c'était qu'elle venait certainement de faire chuter sa moitié. Aucune autre raison ne lui effleura l'esprit, aussi, sans laisser à l'homme le temps de parler, Leila afficha un sourire innocent et soutint son regard dur :

- Pas la peine de s'énerver, votre fiancée est en un seul morceau ! ... N'est-ce pas ? ajouta-t-elle en se tournant vers la jeune fille à la chevelure verte pour trouver un soutien.
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Lawena Harvent
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MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyDim 31 Juil - 15:22

Là où nous l'avions laissée, Lawena était étalée face contre terre, en train de manger du sable. A présent, elle toujours étalée par terre, mais elle recrachait le sable en question. Oh, pas que ce soit désagréable de sentir ses dents crisser, non non. On ne peut pas dire non plus que les sable sur lequel piétinent les foules à longueur de journées ne soit pas hygiénique, non plus. Mais en fait… Si, un peu, quand même. On comprend donc que la jeune fille soit relativement pressée de se débarrasser de toute cette poudre, aussi fine soit-elle. Pourtant, environ à la moitié de l'opération, l'idée lui vint que la personne qui l'avait renversée pouvait s'être fait mal, elle aussi. Elle aussi ? Tiens, c'était une bonne interrogation, ça. Est-ce qu'elle avait mal quelque part ? Inspection en règle des sensations envoyées au cerveau de l'alzénienne. Pas de douleurs insoutenable, donc elle n'avait rien de cassé. De légers picotements dans les mains. Ah, après observation, elles étaient effectivement légèrement écorchées. Rien de bien grave, tant pis. Et ensuite ? Bah, c'était à peu près tout. Peut-être d'autres écorchures sur les genoux, séquelles plus qu'habituelles d'une chute normale. Elle était donc encore vivante. Conclusion édifiante s'il en est, à laquelle elle était parvenue lorsque qu'une main inconnue l'aida à se lever, tandis qu'elle voix pas plus connue se répandait en excuses. Au vu du contenu des excuses en question, les deux devaient appartenir à la jeune fille dont les pieds avaient fait connaissance avec le sac de Lawena. Quand celle-ci, une fois campée sur ses deux jambes, releva les yeux vers son vis-à-vis, elle put constater que, en effet, pour le peu qu'elle avait pu en apercevoir avant de partir dire bonjour à notre Mère la terre, la personne qui l'avait faite chuter et celle qui venait de la relever étaient bien les deux même. Enfin, la même. Enfin, vous me suivez. Cette fois-ci cependant, Lawena eut le temps de l'observer, notant au passage qu'elle ressemblait au cliché type de l'opalienne telle que les gens d'Alzen les imaginaient : peau mate, abondante chevelure foncée, silhouette fine… Un stéréotype, mais après tout, il devait bien y en avoir quelques uns, pour que le stéréotype en question soit considéré comme tel. Mais bon, l'alzénienne avait depuis longtemps appris que juger les gens sur leur apparence était une perte de temps. Elle-même n'en aurait pas mené large si les gens avaient décidé qu'elle n'était pas fréquentable uniquement à cause de se chevelure printanière. Les juger sur la résonnance de leur voix était beaucoup plus intelligent, à ses yeux.

D'ailleurs, celle de la jeune opalienne n'en avait présenté aucune lors de ses excuses, ce qui signifiait que, contrairement à celles de beaucoup de gens dans ce bas-monde, elles étaient sincères. Ce qui était un très bon point pour elle dans l'échelle de l'estime de Lawena. Et voilà qu'elle se remettait à parler, ce qui était une nouvelle occasion de vérifier son degré de sincérité. Hein ? De quoi ? Une fiancée ? Où ça une fiancée ? Leur chute aurait-elle entraîné celle d'autres personne ? Il lui avait pourtant semblé que seules elles deux s'étaient retrouvées à déguster la spécialité désertique qui jonchait le sol… De toute façon, vu la vitesse à laquelle l'opalienne était venue l'aider, il était probable que seule Lawena se soit retrouvée véritablement à terre. Il y avait sans doute quelque chose qui lui échappait. Et pour que ce quelque chose cesse de s'échapper, la meilleure solution qu'elle trouva fut de regarder autour d'elle. Oui, très efficace. Mais ainsi, pensait-elle, elle devrait réussir à trouver cette fiancée dont parlait la jeune fille. Si elle était tombée en même temps qu'elles, elle ne devrait plus être trop loin, et se démarquer légèrement de la foule. Mais non, personne qui corresponde au critère "fiancée potentielle". Après tout, peut-être qu'elle avait déjà rejoint celui à qui s'adressait ainsi l'opalienne, donc il lui suffisait de tourner la tête de quelques degrés et elle pourrait…

    - Electre ? Mais… Mais… Qu'est-ce que tu fais là ? Alors ça, si je m'y attendais !


C'est à ce moment très précis, alors qu'elle s'élançait déjà pour aller, si ce n'est l'enlacer et l'embrasser passionnément comme elle en rêvait, puisqu'il n'était pas question qu'il apprenne ses sentiments pour elle, mais au mois le saluer comme une bonne amie se devait de le faire, alors qu'elle s'élançait déjà, donc, qu'elle comprit. Fiancée. Monsieur. Oh. Son. Dieu. Bonjour, Lawena, je suis un quiproquo, et je viens te faire rougir, puis bafouiller comme une gamine de douze ans devant son chanteur pré-pubère préféré. Ce qui était une comparaison approchant relativement bien le piédestal sur lequel elle plaçait l'homme de sa vie (qui n'était pas au courant, rappelons-le).

    - Hein mais euh je euh, oui, enfin, je, non, enfin, je suis en un seul morceau, mais, euh, je, enfin, je, c'est pas ce que vous croyez, enfin, euh, je, on, euh, on n'est pas fiancés, enfin, euh, je…


"Je voudrais bien", voilà ce qu'elle aurait pu dire. Mais ça n'aurait pas été de circonstances. Et ça ne risquait pas de l'être avant un bout de temps. On t'as déjà dit que l'écarlate marié au vert printemps, ça faisait très Noël ?
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MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyLun 1 Aoû - 0:30

Education Européenne ; Romain Gary

« Pourquoi les Allemands nous font-il ça ?
- Par désespoir. Tu as entendu ce que Pech a dit tout à l’heure ? Que les hommes se racontent de jolies histoires, et puis ils se font tuer pour elles, ils s’imaginent qu’ainsi le mythe se fera réalité … Il est tout près du désespoir, lui aussi. Il n’y a pas que les Allemands. Ca rôde partout, depuis toujours, autour de l’humanité … Dès que ça se rapproche trop, dès que ça pénètre en vous, l’homme se fait allemand … même s’il est patriote polonais. La question est de savoir si l’homme est allemand ou non … s’il lui arrive seulement de l’être parfois. C’est ce que j’essaie de mettre dans mon livre. Tu ne me demandes pas le titre ?
- Dis le moi.
- Ca s’appelle Education Européenne. C’est Tadek Chmura qui m’a suggéré ce titre. Il lui donnait évidemment un sens ironique … Education Européenne, pour lui, ce sont les bombes, les massacres, les otages fusillés, les hommes obligés de vivre dans des trous, comme des bêtes … Mais moi, je relève le défi. On peut me dire tant qu’on voudra que la liberté, la dignité, l’honneur d’être un homme, tout ça, enfin, c’est seulement un conte de nourrice, un conte de fées pour lequel on se fait tuer. La vérité, c’est qu’il y a des moments dans l’histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l’homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d’une cachette, d’un refuge. Ce refuge, parfois, c’est seulement une chanson, un poème, une musique, un livre. Je voudrais que mon livre soit un de ces refuges, qu’en l’ouvrant, après la guerre, quand tout sera fini, les hommes retrouvent leur bien intact, qu’ils sachent qu’on a pu nous forcer à vivre comme des bêtes, mais qu’on n’a pas pu nous forcer à désespérer. Il n’y a pas d’art désespéré – le désespoir, c’est seulement un manque de talent.
»

Dans longtemps. Dans un avenir proche, espérons. On sera ivre de musique, ivre de toutes ces petites choses qui font d’un quotidien un avenir paisible. On se retrouvera autour d’un bon gros verre, d’une bonne grosse bouffe comme on les aime tant, et on rira de notre passé. Sûrement. De ce qu’on a dû endurer pendant toutes ces sanglantes années, de ces déceptions et de cette souffrance qu’on a dû traverser en courbant l’échine sans siller. On se dira que certains ont été bien naïfs de croire aux belles paroles des grandes sphères qui n’approchent jamais le champ de bataille et qui se contentent de dicter leurs pas qui se rapprochent toujours un peu plus de la mort. Nous avions fais les bon choix, d’obéir à Raziel, d’obéir à cette raison qui faisait vivre notre avenir, devenir traqueur pour la pérennité de tous. Mais on se rendra compte petit à petit que nous n’étions que de simples soldats sans intérêts sur lesquels reposait l’espoir de tout une espèce. Nous étions leurs armes et leurs yeux face aux ennemis si redoutables, ils nous guidaient pour que nous puissions les sauver de ce mal qui nous guettait tous. C’était fait ainsi et nous n’y pouvions rien, hein. Ne trouves-tu pas ça injuste ? Que nous soyons obligés de subir ça, nous, qui ne voulons que la justice et le bien de tous. Alors qu’eux, ils crachent bien sur notre santé, ils crachent bien sur notre folie, tant qu’ils peuvent en sortir indemnes. Alors nos blessures ne sont que bains de sang inutiles, nos morts ne sont que des cadavres enterrés, et nos pertes d’être cher n’ont aucun intérêt. Cette guerre sainte est la plus belle des désillusions, tu ne crois pas. Le sens-tu, au fond de toi, ce déni qui monte peu à peu. Et ces familles, ces peuples qui t’ont vu devenir traqueur. Eux qui autrefois t’acclamaient ne cherchent maintenant qu’à t’anéantir. Parce qu’ils ont peur de nous, peur de nos puissances, peur que soyons humains nous aussi. Nous tentons de racheter leurs bêtises, expier leurs si nombreux péchés. On devrait sûrement leur en vouloir pour ça, nous qui souffrons à leur place. Nous qui perdons tout à leur place. Nous qui abandonnons tout à leur place. Nous qui laissons s’échapper notre jeunesse, nous qui laissons faner nos vies. A leur place. Ne trouves-tu pas ça injuste, ami Traqueur … Mais pour Raziel, pour le reste du monde, nous allons neutraliser ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues.

Les regards que les autres dirigeaient vers Electre le gênait. Il ne voulait pas voir ses barrières se briser, ces faux semblants qu’il avait tant de mal à contenir. Il refusait que tout parte en éclat, alors qu’il façonnait sa coquille depuis près de dix huit ans maintenant. Mais plus les jours passaient, plus il se sentait faible face à ces amis, face à Lucan surtout. Alors il se contentait d’esquiver les questions trop douloureuses, restant évasif pour dissimuler une peine bien trop immense. Il le savait pertinemment, qu’il était à bout de force dans le fond, mais ne voulait pas insister sur ce détail insignifiant. C’était peine perdue, une cause vaine. Il savait ce qu’était souffrir et se sentir irrémédiablement seul. Pourtant il ne pouvait pas saisir une main généreuse qu’on lui tendait, lui qui devait rester dans l’ombre. Lui qui devait s’éloigner du monde pour accomplir son devoir, il en était conscient. Lorsque la voix de Lawena résonna à ses oreilles, ses lèvres fines s’ornèrent d’un faux sourire rassurant et il soupira, comme rassuré. Ses prunelles rouges avaient tôt fait de remarquer les égratignures sur la peau de sa belle, mais au vue de la gravité plus que dérisoire, le jeune homme se contenta de lâcher d’une voix douce :

« Si ce n’est que de la surprise, alors tout va bien. » Evidemment c’était faux. Tout n’allait pas bien, il avait le cœur aux bords des lèvres tellement son pouls s’accélérait, des nausées qui s’attaquaient à son estomac en le mettant en pièces, et cet avenir proche qui se faisait chaotique, dangereux. La peur de toute cette foule, l’effroi que provoquait les traqueurs, c’était ce qui allait se passer n’est-ce-pas. Non. Tout n’allait pas bien. Mais qu’importe ! Tout devait se passer ainsi, et on ne pouvait faire autrement. Il ne répondit pas sur le pourquoi de sa présence ici, donc sur ses actions et ses buts, l’art d’éviter était devenu bien trop présent dans le cœur du ténébreux traqueur. Electre voulait rester cacher, loin, loin derrière son masque. Il voulait se raccrocher au destin qu’il se traçait lui-même, aux actions des autres qu’il ne faisait qu’observer. Prendre part au conflit, il n’aurait jamais dû. Mais c’était trop tard, et le traqueur avait maintenant du mal à faire la part des choses, entre ses sentiments et le sang des hommes qu’il devait utiliser comme arme. Vous ne comprendrez jamais, personne ne comprendra jamais, et voilà ce qui fait la plus belle des solitudes. Son bras droit vint s’enrouler autour de la taille de la jeune femme tandis que le traqueur souriait faiblement, plissant des yeux pour feindre un certain bonheur qui dans le cas présent était sincère. Pourtant il était sur les nerfs, et ça se voyait tellement. Après tout, pour mieux se camoufler il fallait se faire voir par tout le monde. Le moindre contact contre la peau d’Electre restait gelé, et le torse puissant du Regret ne frémissait pas alors que les rayons du Soleil venaient dessiner sur son corps des serpents de lumière brute. Sa peau maladivement pâle ne semblait pas parcourue de la moindre goutte de sang, seuls les tendons du jeune homme dansaient sous son épiderme blanc. Il déposa un léger baiser sur le haut du crâne de Lawena avant de prendre son sérieux, par pur reflexe et automatisme. Les sourcils légèrement froncés, ses yeux rouges vifs parcoururent les alentours avant de rencontrer la silhouette d’une jeune fille à la peau mate dont ils examinèrent les traits. Soudainement, l’esprit du traqueur rentra en ébullition et ses crocs claquèrent tel un prédateur. Le corps raide, il planta son regard dans celui de cette « inconnue », les lèvres légèrement retroussées. Sa cible, il venait de la trouver, et aussi impressionnant que cela pouvait paraître, il eut un certain pincement au cœur, comme si son organe de vie arrivait à prévoir que quelque chose de mal allait arriver.

« Leila Herui. Je crois que vous savez pourquoi je suis là.» Il montra du doigt l’insigne de Traqueur qu’arborait sa veste. Son plus beau trophée, une valeur sûre pour une fois. Parfois le soir il se surprenait à l’observer sans pouvoir détacher son regard de ce blason, c’était la seule chose à laquelle il pouvait vraiment se rattacher, un point de repère dans le néant le plus total. Mais qu’importe, un jour les autres comprendront les sacrifices qu’il avait dû endurer, et ils s’en voudront terriblement. « Ne pas s’opposer à Raziel est la meilleure des choses à faire dans le cas présent pour une traître comme vous. » D’une main il poussa légèrement Lawena derrière lui, comme s’il voulait faire barrière de son corps pour la protéger. Electre se délectait de cette supériorité flagrante qu’il réussissait à imposer aux possesseurs de Karnevale, ces regards pitoyables que certains lui adressaient les lèvres tremblantes comme par automatisme. Avoir le contrôle, c’est ce qu’il aimait après tout. Pouvoir dicter leurs pas, dicter leurs morts aussi. La Grand Faucheuse lui obéissait au doigt et à l’œil quand il s’agissait de ces âmes à demi-déchirées. Morts, ils étaient tous morts, aussi bien les Traqueurs que les Karnevaliens. Et chacun devenait le jouet de l’autre, même si certains avaient réussi à s’imposer comme maître absolu. Le traqueur avait l’air terriblement dangereux, et il l’était, prêt à tout sûrement. « Il n’y a pas de punition digne pour expier l’affront que vous avez osé faire à notre maître. » Sa voix froide glaçait l’air pourtant brûlant de cette journée parfaite. Un rayon de soleil vint se poser sur le visage du Regret, mettant en relief l’expression animale peinte sur ce visage autrefois angélique et maintenant tiré par les combats. Sa main qui tenait déjà une lame saisit cette dernière plus fermement et l’éclat du métal tranchant luisait à la lumière de l’astre brûlant. « Il veut que je vous amène à ses côtés, et il n’y a rien à contredire. » Ajouta le jeune homme tandis qu’il marchait déjà vers Leila.

Il était presque sur la pointe des pieds, prêts à bondir si un danger se préparait. Toujours se méfier, ne jamais baisser sa garde, c’est ce qu’on lui avait appris à faire. Lorsqu’il avait dû essuyer sa sueur et son sang lors de sa formation, lorsqu’il avait tiré un trait sur sa faiblesse pour devenir une machine entre les mains d’une puissance qui le dépassait. Mettre fin à ce quotidien si déchirant qu’il ne pouvait plus le supporter, c’était pour se battre pour un monde meilleur, se battre pour Lucan en particulier, que le jeune adulte s’était engagé sur cette voie. Et quand bien même il devait affronter le rejet de la majorité de la population, il arrivait toujours à trouver réconfort lorsqu’il enlaçait Lawena, Emilian, Sven, ou les autres. Ceux qui avait réussi à briser un minimum sa coquille, ceux qui parfois arrivaient à comprendre voire deviner un soupçon de son esprit. Il ne demandait pas plus. Un sourire, des mots doux, la sensation d’être aimé. Dans le fond, il n’avait jamais été compliqué. Mais il se lassait des autres, il attendait tellement d’eux que la moindre de leurs erreurs provoquait chez Electre le plus grand des dégoûts. Puis soudain ses sens perçurent un brusque mouvement hors de son champ de vision, le jeune traqueur se retourna de manière extrêmement rapide puis saisit cet homme qui lui fonçait dessus par le col, le tirant ensuite vers lui de façon à pouvoir presser son couteau sur la gorge de l’inconnu. Pendant une fraction de seconde il hésita à asséner ce coup mortel qu’on lui avait enseigné et pourtant son corps ne répondait même plus à ses commandements. Cette chaleur, cette odeur, il les aurait reconnus entre milles. Les yeux écarquillés, il retira rapidement sa lame du cou de l’homme, poussant celui-ci si violemment que ce n’aurait pas été une surprise s’il était tombé à terre. Le corps tremblant, non plus par délire mais par pure surprise, la voix grave d’Electre s’élevait déjà dans un cri. « Lucan ?! Qu’est-ce-que tu fous ici ?! »

Cet homme. Son Jumeau. L’homme qu’il aimait. Le jeune traqueur l’avait retrouvé il y a peu, et c’était toujours une surprise lorsque ses prunelles cramoisies se posaient sur la silhouette de son frère. Un long frisson le parcourut et son visage semblait se laver de ses expressions les plus mauvaises. L’inceste, vous ne voyez qu’horreur et dégoût, il y voyait amour et bonheur. Depuis tant de temps il l’avait cherché comme l’unique trésor qui panserait la plaie béante de son cœur. Pour lui il avait commis l’irréparable, pour lui il voulait bâtir un nouveau monde. Pour lui. Mais jamais Electre n’aurait cru que son très cher frère serait aussi inconscient et stupide si bien que le sang du ténébreux bouillonnait déjà dans ses veines bleutées. Être dur envers Lucan pour lui faire comprendre qu’il surgissait là où il ne devrait pas être, qu’il foutait tout en l’air pour des caprices puérils. Electre se précipita vers son jumeau d’un pas vif mais fragile. « Tu me suivais ?! Es-tu con ?! Tu ignores dans quel merdier tu viens de nous mettre ! » Dans le fond, c’était la vie d’Electre qui était en jeu. S’il échouait, Raziel aurait tôt fait d’ordonner à un autre traqueur de prendre sa place. Pour autant, il se plaça devant son jumeau en faisait cette fois-ci clairement barrière de son corps, comme s’il voulait dissimuler son frère aux yeux de tous. Il désirait tant pouvoir l’enfermer loin de tout, pour que personne ne puisse jamais poser son regard sur son double, il souhaitait pouvoir l’aimer sans devoir regretter la moindre de ses actions. Il chuchota à l’oreille son frère de façon à ce qu’il soit le seul à pouvoir entendre. « Rentre à la maison maintenant. Enfuis toi et cours le plus loin possible d’ici. Il ne faut pas que tu restes là. Tu dois partir et m’attendre. Je … » Il ne réussit pas à finir sa phrase et se contenta de lancer un regard à la fois sérieux et tendre vers son jumeau. Dans ses prunelles rouges brûlait la flamme du chagrin, mais ça, personne ne semblait le percevoir.

Il se prenait tout dans la gueule, et tout le monde s’en foutait. Electre secoua la tête pour chasser ses états d’âmes et reprendre sa concentration. Faisant face à l’ennemi, le cœur battant la chamade, le souffle court, quelques faibles paroles s’échappèrent de sa bouche. « Leila. Il va falloir me suivre maintenant. » Il fit apparaître sa seconde lame qui était cachée dans la manche de sa veste. Ses deux mains tenaient fermement un couteau maintenant, et le sourire carnassier qui se dessinait sur ses lèvres fines n’avaient rien de pacifique. « Nous n’avons plus le choix, personne ne l’a jamais eu. » Ni elle, ni lui.

Se battre jusqu'au salut de l’espèce humaine, il devait en être capable. Pour Lucan, pour leur amour.

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♠ Sexualité & Statut : Bisexuel & Célibataire
♠ Mon rêve : Devenir le maître du monde!
♪ Fiche : Ici mes chéris~
♪ RP(s) en cours :
Yop.
♪ Relationships :
  • Electre Nocturnys : Frère jumeau
  • Sven Spiria(PNJ) : Amie

Lait.

[Event] III. Natural Born Killer Vide
MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyJeu 25 Aoû - 17:44

Jusqu’ici, mon nouveau rôle en tant qu’observateur m’avait beaucoup amusé. Profiter de l’insouciance de mon double était une expérience absolument magique. Les rôles étaient pourtant souvent inversés : il s’était créé un personnage mystérieux dont j’étais la victime, toujours à essayer de me dompter, en vain. Il me fixait sans arrêt avec des arrières pensées plus ou moins dévoilées, j’avais l’impression d’avoir été attribué un garde du corps personnel. Même si cela peut sembler enchanteur, la situation devenait par moment parfaitement risible. Être enfermé dans une cage ne me plaisait pas du tout, et cette fois-ci, j’étais le méchant dans l’histoire. Perdu dans mes pensées, mes yeux rivés sur mon frère, je mis quelques secondes avant de remarquer à quel point il se rapprochait dangereusement de cette cruche qui bégayait et souriait bêtement. C’est une blague ? Comment avait-elle pu attirer l’œil d’Electre ? Même si son physique méritait un bon six sur dix, d’autres filles beaucoup plus charismatiques emplissaient chaque jour les rues de Karnevale Avenue. Je commençais à douter des goûts de mon frère, est-ce que cela signifiait que j’étais aussi inintéressant que cette fouine aux cheveux flashy ? Une véritable insulte. Je ne veux pas, bien sûr, passer pour un narcissique mais certaines choses se doivent d’être révélées. Et le voilà qui répond à ses attentes en la bécotant comme s’il s’intéressait sincèrement à elle. Quel cauchemar, où est passé son caractère cynique, grognon, je-m’en-foutiste qui lui va si bien ? Était-ce une ruse ? Je veux bien le croire pour le moment. Car là je m’apprêtais à lui mettre une baffe pour le ramener à la réalité, eh oh, je suis là, arrête de faire le pitre, rentrons à la maison. Si seulement…

Mince, j’étais si occupé à lui envoyer ma haine par mes ondes surnaturelles que je n’avais même pas fait attention à la personne qui avait soudainement rejoint leur merveilleux duo. Et le voilà en train de faire un discours passionnant dont je ne préfère même pas prêter attention. Il n’en valait certainement pas la peine. Tout ce que je pouvais faire, c’est le fixer d’un air désagréable. Je n’étais pas discret, certes, mais c’était la seule manière de m’empêcher de le secouer pour redevenir lui-même. Je suis beaucoup plus attentionné qu’on ne pourrait le croire. Je m’inquiète vraiment pour lui, ce n’est pas une blague. Peut-être devrais-je vraiment l’arrêter… Je fis à peine un pas qu’une main vint me faire décoller du sol de quelques centimètres. Me voici donc en tête à tête avec mon frère. L’air stupide, je me contentai de le fixer bêtement, décidément surpris. Je ne m’attendais vraiment pas à une réaction aussi brusque et soudaine. Je pris peur durant quelques secondes lorsque je sentis son arme glacée menaçant mon cou. Il était beaucoup trop méfiant. Il faisait donc cela à chaque fois que quelqu’un se glissait tendrement derrière lui ? Quelle brute.

Jeté sur le sol, je gardais mon regard levé vers lui, silencieux. Si je disais quoi que ce soit, je ne ferais qu’empirer la situation. Lentement, je me redressai, remettant rapidement mes cheveux en place et passant par réflexe une main sur ma nuque endolorie. Le voilà en train de me disputer, comme d’habitude. J’esquissai un sourire, levant les yeux vers lui, le regard plein de malice. « Je m’ennuyais… » Mes sourcils se froncèrent brusquement lorsqu’il m’ordonna de partir illico d’ici. C’est lui le con. Vraiment, après tout ces efforts pour arriver jusqu’ici, il me demandait de faire le retour maintenant ? Jamais. Je restai immobile quelques temps, choqué. Mon regard se porta sur la jeune sauvage qui allait probablement devenir sa victime. Il devait donc s’occuper d’elle. Mais attends… Ça veut dire que MOI je dois rentrer à la maison, mais que l’autre petite maladroite pouvait l’observer et l’encourager autant qu’elle voulait ? Ce n’est pas possible. Il voulait moi aussi me balancer dans le décor, que je ne devienne qu’un personnage secondaire inintéressant. Je fixai le sol quelques secondes, déçu, presque triste. Évidemment, Electre ne pouvait pas voir à quel point il m’avait achevé en disant ça, trop occupé à se demander comment forcer la jeune fille à le suivre. En vérité, ça me rendait malade qu’il se préoccupe autant de quelqu’un d’autre que moi. Je veux dire, c’est moi qu’il aime, non ? Alors pourquoi avait-il tous ses fans qui lui couraient après comme cette idiote là qui le fixait bêtement, c’est terrible. Il le savait très bien en plus que je détestais ça. Je lui avais clairement dit. Si ça ne tenait qu’à moi, je me jetterai sur elle et la menacerait de ne plus jamais s’approcher de lui. Enfin bon, Electre me gronderait encore vu qu’il se comportait exactement comme s’il était mon père. Je ne le comprendrai donc jamais. Pour lui, je suis donc incapable de me débrouiller seul. Je suis faible et idiot. Fascinant, mais alors pourquoi je l’attirais autant ? Discrètement, je fis quelques pas sur le côté puis levai soudainement la voix :

« Aah. Je suis désolé, mais tu ne te débarrasseras pas de moi aussi finalement. Pourquoi est-ce que tu ne me fais pas confiance ? Tu me crois aussi stupide que ta copine là ? D’ailleurs, toi, là, ne pense même pas à t’approcher de lui devant moi, ça me rend malade. » Je lui jetai un regard froid, je ne me contrôlais même plus. Je pris une courte pause, continuant ma marche. « Franchement, je suis pas aussi faible que ça. » Je grinçais des dents, agacé. « Et t’as aucun droit de me donner des ordres Electre, je déteste ça. » J’enfouis une main dans ma poche, n’ayant aucune idée de la pertinence de mon monologue. « Pourquoi tu ne me demandes pas de l’aide plutôt ? » Je marchai lentement, restant le plus calme possible. Soudain, alors que je me retrouvais derrière cette déesse à la peau mate, je passai brusquement mon bras autour de sa taille et saisit un de ses poignets, l’air fier. « Tu peux l’attraper sans problème maintenant, non ? » Je la serrai de toutes ses forces contre moi. Voilà. Moi aussi je peux avoir mon moment de gloire.
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Leila Herui
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[Event] III. Natural Born Killer Vide
MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptySam 17 Sep - 23:09

Le nouveau venu - un certain Electre, à en croire l'exclamation qui avait salué son arrivée - ignora proprement la remarque de Leila à son intention et passa devant elle sans même la regarder, afin d'aller saluer affectueusement la jeune femme à la chevelure verte. Celle-ci avait d'ailleurs cessé de bredouiller pour lui adresser un doux sourire, sans rien perdre du teint écarlate qui l'avait gagnée lorsqu'elle avait compris que l'allusion à une fiancée lui était destinée. Leila la considérait d'ailleurs d'un œil mi-amusé mi-moqueur, ayant perçu ce qui se cachait derrière cette réaction d'adolescente. « Elle, elle est amoureuse ou je ne m'y connais pas » pensa-t-elle avec toute la connaissance d'une charmeuse chevronnée. Puis son regard se reporta sur le dénommé Electre, qui déposa un baiser sur le front de son amie au même moment. Leila leva les yeux au ciel : s'il y avait bien une chose qu'elle détestait hormis recevoir des ordres et perdre de l'argent, c'était bien qu'on l'envoie se fondre dans le décor. Bien que prête à rappeler sa présence par n'importe quel moyen, car rappelons-le, la jeune voleuse apprécie moyennement que les regards des autres ne soient pas centrés sur elle, Leila n'en eut toutefois pas le temps. Alors qu'elle esquissait un pas vers les deux amis, les yeux d'Electre se tournèrent soudain vers elle, comme si le moindre mouvement le tenait en alerte. Leur regards se croisèrent, et il suffit d'une fraction de seconde pour tout changer. Quelques instants auparavant, il n'y avait que deux inconnus ; à présent deux opposants se faisaient face, tremblants d'animosité, les yeux brûlants d'une lueur féroce. L'un venait de reconnaître sa proie ; et l'autre, bien qu'ignorant tout de l'homme qui se tenait devant elle, avait perçu la menace grandissante dans ses yeux froids. Après quelques instants d'un silence hostile, le jeune homme s'adressa à Leila, la voix durcie. L'opalienne arqua un sourcil surpris en entendant son nom, ce qui eut pour effet d'accroître sa méfiance, et baissa ensuite les yeux sur le point que désignait l'homme de son doigt pâle. Un nuage s'écarta et la lumière du soleil fit miroiter une pièce d'argent accrochée à sa veste. Légèrement aveuglée, Leila plissa les yeux et ce qu'elle finit par distinguer lui arracha un petit hoquet de surprise. Un insigne de Traqueur. Ce dénommé Electre était un Traqueur lancé à ses trousses, et il fallait qu'elle lui tombe dessus parmi toute la foule qui grouillait aux alentours du Palais du Conseil. L'émissaire de Raziel reprit la parole et Leila reporta son attention sur lui, son assurance habituelle légèrement entachée par la préoccupation. Mais entendre le nom de l'Empereur et se voir qualifier de traîtresse la firent sortir de son mutisme :

- Moi, une traîtresse ?! explosa-t-elle. Tss ! Et sachez que je n'ai d'ordre à recevoir de personne ! Pas même d'un empereur hérétique, et encore moins de vous !

La jeune voleuse, véritablement hors d'elle, fit une pause pour reprendre son souffle, et le Traqueur profita du fait qu'elle se soit tue pour poursuivre. Quand le mot affront lui parvint, Leila serra les poings et retroussa légèrement les lèvres, à la manière d'un animal furieux montrant ses crocs. Elle le vit approcher, sa lame en main, lui intimant froidement l'ordre de le suivre. Et s'il y avait bien une chose dont la princesse des sables avait horreur, c'était qu'on lui donne des ordres. Pour toute réponse, elle lui adressa un petit reniflement dédaigneux et tendit la main vers sa cuisse droite, où sa dague d'argent était dissimulée sous l'étoffe écarlate de sa robe. Ses doigts avaient à peine effleuré le tissu que le Traqueur fit un violent volte-face, empoignant par le col un jeune homme qui s'était approché silencieusement de lui. Leila écarquilla les yeux en voyant une lame se poser sur cette gorge claire en une fraction de seconde. Les réflexes de cet homme et ces capacités au combat paraissaient inégalables. L'opalienne se mordit la lèvre inférieure, en proie à une vive inquiétude : il fallait se rendre à l'évidence, un affrontement contre un Traqueur de cette trempe ne tournerait jamais en sa faveur. Leila renonça à saisir sa dague et laissa son bras retomber mollement le long de son corps, pendant qu'Electre repoussait violemment le nouveau venu avec un cri de surprise. Leila ne prêta aucune attention aux phrases qu'ils échangèrent, et se contenta de reculer prudemment d'un pas, la tête lourde de pensées en ébullition. Mais dans quelle situation venait-elle encore de se fourrer ? Malgré tous ses efforts pour dissimuler son karnevale, son existence avait tout de même été découverte et rapportée à Raziel ... La voilà maintenant qui était convoitée par l'Empereur à cause d'un pouvoir qu'elle n'avait jamais demandé à posséder. Les évènements la dépassaient totalement. Son karnevale, qu'elle jugeait plutôt dérisoire et peu important - quel grand intérêt y a-t-il à se changer en sable, disait-elle souvent, tout en étant quand même fière d'être née dotée d'un karnevale -, renfermait visiblement une puissance qu'elle-même n'avait pas pu soupçonner.
Leila se mordit violemment la langue pour se tirer de ses réflexions. « Allons, tu t'enfonces dans l’orgueil, ma fille, pensa-t-elle pour elle-même. Raziel prend en chasse chaque karnevalien tant il a peur à l'idée que l'un de nous ne lui ravisse le trône. Tu n'as rien de spécial. » La jeune voleuse releva la tête en entendant son nom. Electre lui faisait face, une lame dans chaque main, et lui ordonnait une nouvelle fois de se laisser faire et de lui emboîter le pas. Bien que peu rassurée par son sourire carnassier et ses yeux cruels, Leila mit toute son assurance et sa détermination dans sa réponse :

- On a toujours le choix. Et je suppose que vous devinez le mien ? ironisa-t-elle tout en lui jetant un regard aussi méprisant que possible.

Derrière elle, elle entendit la voix du dénommé Lucan s'adresser au Traqueur. ... De l'aide ? Lorsque l'opalienne comprit ce à quoi il faisait allusion, il était trop tard. Sa taille et l'un de ses poignets étaient déjà prisonniers de la poigne ferme du jeune homme. Leila serra les dents en l'entendant se pavaner, imaginant sans peine le sourire fier qui devait lui couvrir le visage. Puis un rictus satisfait naquit au coin des lèvres de la princesse des sables. « Puisque je suis découverte, autant jouer cartes sur table ... » songea-t-elle.

- Ah, tu crois ça ? répliqua la jeune fille d'un ton sarcastique.

Et, sans esquisser le moindre mouvement, Leila fit appel à son karnevale. Son corps se changea en sable et tous les grains glissèrent entre les doigts de Lucan avec un petit crissement. Ceux-ci atterrirent au sol avec douceur, formant un petit amas de sable qui se mêlait parfaitement à toute la poudre sablonneuse qui recouvrait la place des halles. Sans demander son reste, Leila se faufila entre les jambes de son agresseur et celles du Traqueur avant de s'enfoncer dans la foule. La jeune fille se sentait rassérénée par l'avantage que lui procurait son karnevale : en effet, qui ne peinerait pas à rattraper un petit amas de sable se glissant entre les pieds des passants au travers d'une foule compacte ?
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Lawena Harvent
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MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyVen 23 Sep - 23:43

Comment avait-elle bien pu en arriver là ? D'une simple visite au marché pour le compte d'un vieillard insupportable dont le seul intérêt était de savoir écrire, Lawena se retrouvait au milieu de ce qui semblait être un règlement de compte, visiblement insultée par un parfait inconnu. Qui semblait connaître Electre. Et elle ne comprenait plus. Tout se déroulait trop vite, tout tourbillonnait, elle ne suivait plus. Mais saisissait confusément que ce n'était que le début. C'était comme une intuition qu'elle avait eu en entendant l'écho dans la voix du traqueur lorsqu'il lui avait assuré que tout allait bien. Oh, bien sûr, au début elle avait pensé que, si tout n'allait pas bien, c'était à cause de la chaleur, de la foule, le fol espoir que l'homme de sa vie s'inquiète pour elle, toutes ces petites choses qui font que tout ne va pas bien, transformant une simple généralisation en mensonge. Hyper-sensibilité d'un Karnevale acéré par une activité permanente. Sauf que plus les secondes passaient, plus elle commençait à se dire qu'il y avait peut-être autre chose. D'abord, ce geste protecteur d'Electre, comme si la brune souriante qui n'avait pour l'instant d'autre tord que de l'avoir fait tomber présentait un danger potentiel. Ses paroles qui confirmaient cette impression. Interrompues par l'arrivée du deuxième brun, violente, ou plutôt, accueillie violemment, cette ressemblance troublante qu'il présentait avec celui qu'elle aimait. Puis étaient venue leur discussion, à laquelle elle ne saisissait rien, comme d'habitude. Comme une spectatrice entrant dans la salle à la moitié de la pièce, elle ne savait pas comment interpréter leurs paroles. Paroles qui d'ailleurs, lui étaient adressées, pour certaines. Pleines de hargne, comme elle ne se savait pas capable d'en inspirer, surtout venant d'une personne qu'elle ne connaissait que d'Eve ni d'Adam. Et qui se permettait de la juger, sur la foi de ces quelques secondes pendant lesquelles il l'avait aperçue. Alors certes, elle n'était pas à son avantage, transpirante, pleine de sable, ébouriffée. Certes, comme toujours, la présence d'Electre lui faisait perdre ses moyens, malgré tous les hommes de sa vie que son cœur d'artichaut avait choisis, elle n'arrivait toujours pas à paraître intelligente près d'eux. Etait-ce une raison pour la dire stupide avec cet air méprisant ? Pour lui interdire d'approcher Electre qui, rappelons-le, ne semblait pas y voir d'inconvénient ? Vraiment, non, elle ne saisissait pas de quel droit ce Lucan s'autorisait à la traiter ainsi. Et s'apprêtait à le lui signaler, quitte à se départir de sa philosophie habituelle qui lui dictait de faire confiance et d'apprécier instinctivement les gens qui ne mentaient pas, lui semblait être une bonne exception pour confirmer la règle.

Sauf qu'encore une fois, les évènements reprirent un train d'enfer, comme pour se rattraper de ce court intervalle qui lui avait presque permis de réfléchir. Ah elle était bien nantie, avec ce don qui mettait une barrière entre elle et le traqueur si cher à ses yeux, au point qu'elle ne lui en avait encore jamais parlé, et qui en plus se révélait presque handicapant dès que les choses allaient trop vite tellement elle cherchait à comprendre le pourquoi de tant de mensonges. Enfin, au moins, les actes ne mentaient pas, eux. Mais étaient aussi trop rapides pour qu'elle puisse vraiment suivre. Surtout qu'à force, elle avait pris l'habitude de tout vouloir comprendre, les causes de chaque geste, les décisions amenant à chaque mot. Et à chaque fois, elle se retrouvait exclue de ce à quoi elle assistait. Même aujourd'hui, dans ce tourbillon, elle ne bougeait pas, observait. Essayait d'analyser. Sauf qu'en voyant l'inconnue ceinturée par ce brun si antipathique, elle eut un geste pour l'en empêcher. Parce qu'il avait une lueur qu'elle n'aimait pas dans les yeux. Il lui semblait dix fois plus dangereux que le traqueur, même si son jugement était sans aucun doute biaisé. Mais de toute façon, dangereux ou pas, ça ne changeait rien. Parce qu'à peine elle avait esquissé son geste de sauvetage que Leila sourit, lança quelques paroles, comme un défi, puis disparut. Ou du moins, c'est ce qu'il sembla à Lawena. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle n'avait pas vraiment disparu. Elle s'était plutôt… Désintégré. Et ce tourbillon de sable que l'alzienne avait senti à ses pieds, ce devait être la brune, en fuite. Un Karnevale, sans doute la raison pour laquelle Electre s'en prenait à elle. Raison supplémentaire pour que Lawena garde le sien pour elle encore un petit moment. Et puis. Et puis elle profita de ce moment de flottement pour s'approcher de son ami, le saisir par le bras et le forcer à la regarder dans les yeux, ce qu'il n'avait pas fait depuis qu'il était arrivé, elle s'en rendait compte désormais :

    - Electre, qu'est-ce qui se passe ? Explique-moi au moins dans quoi je suis tombée !


Dans sa voix, l'incompréhension frustrée le disputait à une légère peur. De ce dans quoi elle tombait. De découvrir une autre face de celui qu'elle aimait. De ce qu'elle était en train de faire. Parce qu'elle était bien consciente qu'en le retenant ainsi, elle l'empêchait de courir après l'opalienne, elle couvrait une fugitive manifeste. Elle en était consciente, et elle le faisait quand même. Parce qu'au fond d'elle, elle était persuadée que cette fille n'avait rien fait de mal, et qu'elle était infiniment moins dangereuse que ce Lucan. Qu'elle ignorait d'ailleurs royalement, délibérément. Comme pour lui montrait qu'Electre n'était pas sa propriété personnelle. Et aussi un peu parce qu'elle ne voulait pas penser à lui. Quelle inconsciente, mon dieu.
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Camille - Opale
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MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyDim 25 Sep - 18:54

NARRATION


En quelques instants, la situation fut inversée. Au tumulte de la foule enragée, telle une mer en tempête, s'ajoutait celui des révélations et des mensonges. Comment réagir contre celui qui ne sait point pour nous alors que nous savons pour lui ? Comment réagir contre sa propre essence, sa propre chair alors qu'elle tente désespérément de nous dissimuler du carnage ? Comment réagir pour qu'autrui ne devine pas ?

Chacun, tous autant qu'ils étaient, se trouvaient piégés par leurs propres intentions et la véritable mission sembla soudain s'être volatilisée, comme le corps de la traîtresse voleuse, qu'on ne pouvait désormais plus percevoir.
Le Traqueur Fiancé avait tous les droits de se déchaîner sur sa compagne et sur son frère ; qu'est-ce qu'on ferait pas pour sa famille ? Il eût je le jure, abandonné sa mission afin de résoudre ses propres conflits. Puis il s'attaquerait sans doute à ceux des autres.

A la poursuite d'une innocente décrétée coupable s'ajoutait la rencontre d'une véritable rebelle encore ignorée. Mais le geste était observé : Lawena avait bel et bien tenté de défendre Leila. Elle aurait pu être la mère de ses enfants, Electre ne pouvait ignorer son acte hérétique qui défilait encore devant ses yeux aiguisés de Traqueur.
Sa propre compagne avait voulu défendre sa proie et cela était absolument impardonnable.

Le temps sembla suspendu dans le regard désespéré d'une intuitive amoureuse. Au chocolat innocent se substituait la pomme rebelle qui implorait à son amant de lui expliquer une situation qu'elle eût été de toute façon inapte à comprendre.
Electre ramènerait-il Lawena à la place de Leila afin que sa mission fut accomplie, tout en prenant le risque qu'elle moisisse en prison jusqu'à la fin de ses jours ? La laisserait-il partir, prouvant ainsi aux yeux des passants mais aussi de son propre frère qu'il n'était pas un disciple inconditionnel ?

Le Traqueur serait-il désormais traqué ?
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MessageSujet: Re: [Event] III. Natural Born Killer   [Event] III. Natural Born Killer EmptyMer 5 Oct - 18:27

Deux parties sont tirées de chansons. L’une est évidente, l’autre un peu moins. J’ai honte de cette deuxième chanson, MAIS, elle est tellement overcool. – lol – ET PUIS MERCI LA TOMBOLA. o/ ( bon dieu ce que c’est galère la chronologie, j’ai l’impression d’avoir tout bâclé. )

« Comme un artiste en enfer
Comme un enfant qui se perd
J'étais comme ça devant elle
Elle était tellement belle
Elle était tellement pour moi
Que je ne sais même pas
Si j'ai vu trembler mes doigts
Quand elle était là !
Prêt à oublier ma peine
Prêt à me couper les veines
Prêt à refaire la vie
Prêt à refaire ma vie
Prêt à tuer les démons
Qui m'empêchent de la revoir
Et prêt à crier son nom
Toute ma vie dans le noir

Ma tête tourne ma tête frappe
A coups de tambours qui éclatent
Un fou qui fait n'importe quoi
Qu'elle ne soit rien que pour moi
Pour qu'elle m'aime
Je ferais n'importe quoi
Ma tête tourne ma tête frappe
A coups de tambours qui éclatent
Je voudrais qu'elle devienne ma loi
Je serais le mendiant, le roi
Pour qu'elle m'aime, pour qu'elle m'aime !

Prêt à casser des montagnes
A brûler la terre entière
A faire dix mille ans de bagne
A vider l'eau de la mer
Pour la serrer contre moi
Et sentir trembler ses doigts
Au bout du souffle de sa voix
Entendre qu'elle m'aimera
Comme un piano qui se casse
Ses notes écrasées par terre
Comme le feu sur la glace
L'avion qui explose en l'air
Je vendrais mon âme au diable
Je viderais l'eau des rivières
Pour être seul à la table
De l'amour qu'elle préfère.
»

Va Electre, conquérant du lointain. Recherche ton frère.
Illumine les chemins obscurs de l'univers.
Va Electre, conquérant de demain. L’amour que tu portes dans ton cœur doit s'unir à celui que porte ton frère.
Va Electre, conquérant du bonheur, vient libérer le monde de la terreur.

Une force sans flamme qui brûle tout au fond de toi,
Et l'espoir qu'un jour tu nous rendras la joie.
Tes chemins sont de feu
Les autres monstres foudroient
Mais si tu ne perds pas la foi
Tu trouveras la voie.

N'abandonne pas, ne laisse pas ta foi mourir.
Parce qu'un jour tu gagneras,
La liberté de vivre.

Electre,
Le monde t'attend,
Fier et combattant.
Le monde t'attend,
Tu dois sauver ton temps.

De larges cernes sombres semblaient sourire sous les orbites fatigués de Electre, jouant de lui en concert, peignant ce visage autrefois angélique et qui maintenant demeurait déchiré par les évènements, surpassé, oublié, bafoué. Les talons des hommes frappaient le sol en y inscrivant des marques sombres dans la poussière, dans la sueur et le sang. Leurs traces formaient comme des chemins impossibles à clairement identifier, des demi-tours, des aveux d’échec. On reculait pour mieux avancer, on avançait pour ensuite retrousser chemin. Les pas des individus martelant les dalles en pierre résonnaient comme des battements de cœur aux oreilles d’Electre. Celui-ci laissait son attention se focaliser sur ces bruits sourds, réguliers, palpitants. Les vibrations formaient des mélodies brutes, créées par un artiste invisible bourré de génie. C’était comme si la moindre de ses cellules se voyaient affectées, elles criaient, se râpaient l’une contre l’autre. Elles se déformaient, et cette réaction s’opérait presque inéluctablement, comme déjà écrite. Le temps, lui aussi, se déformait, remodelé grossièrement. On aurait dis un golem d’argile et de glaise que l’on reconstruirait selon les goûts du moment en le façonnant à la va vite, dans des gestes fébriles et mal assurés. On effaçait, on réécrivait. On faisait des fautes, on les laissait tel quel. Les passants s’agitaient confusément, comme les flots d’un nouvel océan, comme une marée imperturbable. Leurs vêtements blancs apparaissaient comme une écume cotonneuse et virevoltante que les iris cramoisis d’Electre parvenaient à distinguer, filtrant quelques faibles images de l’interstice que formait ses paupières à demi-closes. Le jeune traqueur était comme déconnecté, et maintenant son voisinage n’appartenait plus à son monde. Créé de toute pièce, de rêves fous, de folies brisées. Son esprit était ailleurs, presque confus, élevé.Oon aurait pu croire observer une statue faite de chair et de sang déposée là par pure hasard.

Aujourd’hui, Si Electre avait accepté la mission, c’était surtout pour se divertir. Se changer les idées. S’oublier. Et s’il devait se traîner, alors il ramperait au sol, plantant ses ongles dans la terre pour maintenir l’allure. Ses paupières tremblaient déjà quand la voix de Lucan se fit entendre. Lui, il aurait tellement voulu lui foutre un poing dans la gueule, lui faire savourer le goût métallique de son sang. Pourtant il y avait cette chaleur en lui, cette flamme, ce brasier, qui l’empêchait inexplicablement. Lui qui avait beau courir derrière un amour qui ne serait jamais rendu, lui qui attendrait jusqu’à son dernier souffle le sourire de l’être aimé. Electre s’étira exagérément, faisant roulant ses muscles sous sa peau fine. Sa main droite vint se frayer un chemin dans sa chevelure corbeau tandis qu’il lançait un regard mauvais à son frère en réponse à ses mots. Il aurait voulu l’aimer pour sa jalousie, et le détester pour ses actions. Son pauvre double rapidement se saisit de la jeune femme et déjà, Electre fit une chute vertigineuse de tension. Il voulut tendre la main et saisir le poignet de son frère mais son bras retomba mollement le long ses flancs, impuissant. Il observait son jumeau commettre les pires des fautes à la chaîne, il regardait son titre, son prestige, sa gloire et son honneur lentement s’étioler. Le traqueur ouvrit lentement la bouche pour asséner quelques paroles blessantes à Lucan afin que celui-ci s’énerve plutôt sur lui et non pas sur Leila mais déjà le corps de la jeune femme disparu pour devenir sable. C’était comme si la moindre de ses cellules s’étaient désintégrées. Le regard d’Electre tenta vainement de suivre le petit tas de sable mais, alors qu’il fléchissait déjà les genoux pour bondir à la poursuite de sa cible, quelqu’un le retint. Son premier réflexe aurait été de faire tomber son « agresseur », mais ce contact, ce toucher, cette sensation, tout lui en empêchait. Il se contenta de lancer un regard furieux à Lawy qui rapidement s’apaisa lorsque la voix de la jeune femme résonna aux oreilles du traqueur.

Lawy, je ne peux pas rester là ! Je t’expliquerais plus tard, j’ai bien plus important à faire ! Toi, tu vas partir maintenant. Tu ne dois pas rencontrer des gens comme elle. Tu vas rentrer chez toi et tu m’attendras. Je suis du côté des gentils.

Il arqua un sourcil tandis que ses lèvres s’étiraient en un sourire doux. Il voulait tellement la rassurer et peindre un simulacre de sourire sur ses lèvres. Pourtant, ses propres mains tremblaient et il crut entendre le métal de ses lames résonner contre les chaînes de son pantalon. Comme par réflexe, Le ténébreux fit davantage craquer ses articulations avant de porter son attention sur Lucan. Sans le connaître, il savait tout de lui. C’était étrange, n’est-ce-pas. Plus les jours passaient, plus il l’aimait. Plus les jours passaient, plus il le détestait, aussi. Un léger soupir s’échappa de sa gorge tandis qu’il crachait dans un souffle quelque mot :

Regarde ce que tu as fais.

C’est tout. Ce sens, cette émotion. Electre voulait le faire regretter, ouvrir sa conscience, ses yeux. Il n’en pouvait plus, il voulait le piétiner, le tuer, le torturer. Le faire quitter sa vie aussi rapidement qu’il en était réapparu.

Le jeune homme ne pouvait plus avancer, il ne pouvait plus reculer. Son regard cramoisi se tourna vers Lucan puis vers Lawena tandis qu’un soupir de lassitude franchissait les barrières fragiles de ses lèvres. Et s’il n’avait plus de temps à perdre, et si la vermine qui lui filait entre les doigts partait maintenant bien loin. La flamme dans ses yeux dansait, criait, chantait presque, comme si elle disait je vais devoir partir maintenant. Il voulut articuler quelques mots, presque vain, mais le nœud de sa gorge en décida tout autrement. Il se contenta d’ouvrir légèrement la bouche, comme pris d’hésitation. Puis, il se retourna, comme si de rien n’était, comme s’il partait pour longtemps et pour ne plus revenir. Il les détestait, les adieux, et toutes les personnes qui l’entouraient. Tout ceux qui le faisait regretter la moindre de ses décisions, la moindre de ses pensées. Il saisit comme dans un dernier élan le poignet de Lucan puis, prenant appui sur la pointe de ses pieds et en fléchissant les genoux, le jeune Traqueur se mit à courir vers cette inconnue, vers cette cible dont il ne savait rien mais dont il devait arracher la liberté. Après quelques secondes il stoppa la course pour se planter devant Lucan.

Si tu savais comme je te hais.

Pourtant, ses lèvres plongeaient déjà vers celles de son jumeau en un baiser succinct et presque forcé. Qu’importe si son frère pouvait le mordre, le faire saigner et lui cracher au visage. Quand bien même il le faisait, Electre se relèverait pour ensuite chuter à nouveau. Il n’ajouta rien, s’arrêta puis repartit sans se retourner.

Ses talons frappaient le sol comme le rythme endiablé d’un cœur malade. Il partait, il fuyait, il cherchait son bonheur. Le « soldat » revint sur ses pas afin de retrouver sa place initiale : le toit. Sa poigne ferme se referma sur la barrière métallique tandis qu’en un saut il la surplomba pour retomber sur les marches de fer. Sous son poids le métal sonnait, comme un carillon morbide dont il ne pouvait éteindre les notes. Ses talons poussiéreux laissaient sur les tuiles brunâtres de légères marques sombres. Electre rangea précipitamment l’une de ses armes et, dans son geste brusque et violent, s’entailla la paume de la main sans pour autant broncher. Ses prunelles rouges vives cherchaient la silhouette de Leila dans la foule. Pic. Poc. Le sang ne s’écoula pas.

Putain … ?!

Le liquide cramoisi doucement roulait sur sa peau, la caressant. Comme un objet, comme une conscience. Le traqueur concentré, doucement, s’était vu empoisonné. Par ce moment incurable, par ce mal inavouable. Ce corps, son propre corps, ne lui appartenait plus. Il était comme opéré.

Lucan.
Allez viens, j't'emmène au vent,
Je t'emmène au dessus des gens,
Et je voudrais que tu te rappelles,
Notre amour est éternel et pas artificiel.
Je voudrais que tu te ramènes devant,
Que tu sois là de temps en temps
Et je voudrais que tu te rappelles,
Notre amour est éternel.
Je voudrais que tu m'appelles plus souvent,
Que tu prennes parfois les devants
Et je voudrais que tu te rappelles
Notre amour est éternel et pas artificiel.
Je voudrais que tu sois celui que j'entends,
Allez viens j't'emmène au dessus des gens.
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