KARNEVALE AVENUE ♫
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 Monsieur le Chat sauveteur de bonbons. [Lust Pain]

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Anonymous
Invité


Monsieur le Chat sauveteur de bonbons. [Lust Pain] Vide
MessageSujet: Monsieur le Chat sauveteur de bonbons. [Lust Pain]   Monsieur le Chat sauveteur de bonbons. [Lust Pain] EmptyDim 29 Aoû - 13:57

Il est revenu. – Oui il est enfin revenu ! – Elle va être ravie. – Elle va vraiment être ravie ! – Evidemment, elle l’attend depuis si longtemps ! Des rires, du noir, des voix trop aigües. Du noir, encore. Puis une lumière tamisée, éclairant une pièce. Aucun lampadaire, aucun soleil, aucune lune, juste une pièce, éclairée faiblement. Aucun plafond, aucun ciel, aucune étoile, juste du néant. Puis, en guise de carrelage, un échiquier, rose et noir, apparemment sans fin, interminable. Puis sur des étagères, bien rangées, des petits pantins, des centaines de petits pantins, non, des milliers de petits pantins ! Ils riaient tous d’une voix trop aigüe, ils parlaient tous en même temps de cette voix trop aigüe. Il est de nouveau ici. – Oui, il revient encore la voir ! – Elle sera ravie. - Oui, elle sera vraiment ravie ! Un canapé d’un vert émeraude, des rideaux d’un violet améthyste, une table basse d’un bleu aigue-marine. Puis les voix, de nouveau. J’entends ses pas. – Oui, elle arrive ! – Elle à l’air pressée. - Oui, elle est impatiente de le revoir ! Et les rires. C’en était insoutenable, c’en était trop, ASSEZ !...qu’ils se taisent !... Il voulait hurler mais rien ne sortait de sa bouche, il était comme muet, ou peut être étais-ce le son des cloches incessantes qui couvraient sa voix... Voulez-vous bien vous taire ? Et plus aucun bruit ne se fit entendre. Une voix calme était sortit du décor et venait de nulle part. Chacun de ses mots résonnèrent dans la pièce. Une voix douce et enfantine. Tous regardaient la scène avec intention. Alors… Tu es vraiment venu… Je suis si heureuse ! La mystérieuse enfant sortit de l’ombre se jetant sur lui prêt à l’enlacer mais passa au travers de son corps tel un fantôme. On pouvait à présent distinguer ses longs cheveux soyeux châtains clair, agrémenté de quelques tresses. Puis une longue robe blanche, légère, ainsi qu’une peluche en forme de petit ours dans sa main. Tu ne te souviens pas de moi ? Bien sûr que si. Comment aurais-tu pu m’oublier malgré que tu m’ais abandonné ? Elle marqua une pause, l’air grave, puis sourit finalement. Mais tu es là maintenant ! Elle attrapa une marionnette, et la caressa soigneusement. Et puis tu joueras avec moi pour l’éternité maintenant. La pièce disparu soudainement, les pantins, les marionnettes, tous disparurent pour laisser de nouveau place au néant et à la jeune fille. Je… Je vais… Un dernier sourire, et elle se jeta sur lui avec une rage folle. Je vais te tuer !

Noah se réveilla en sursaut sur un nuage de draperies bleutées. Il regarda autour de lui, comme perdu. Il avait une fois de plus fait ce rêve, comme toujours. Il ne le comprenait jamais vraiment, et celui-ci changeait souvent, seule la fin restait la même. Il était tôt, le soleil ne s’était pas encore entièrement levé mais il savait aussi qu’il n’arriverait pas à se rendormir. Il resta donc un moment immobile, comme inerte dans ses draps de soies, plissant les yeux par le soleil aveuglant et oppressant dont les rideaux ne filtrait pas entièrement ses horribles rayons perçants. Comme lassé, il finit par s’asseoir avant de s’étirer de tout son long. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas rêvé d’elle. Noah ne savait pas qui elle était, mais pourtant, il l’a connaissait. Il ne connaissait pas son visage, mais pourtant, il savait qu’elle était belle. Cette jeune fille mystérieuse aux contours flous, vivant dans cette prison de rêves, désirant constamment le tuer, n’arrivait jamais à ses fins. Il se leva, et prit le petit pantin qui se trouvait à côté de son lit sur une chaise de velours rouge. Par son bonnet aux oreilles de chats, il ressemblait étrangement à ce même félin, d’ailleurs, il s’appelait Monsieur le Chat. Il l’avait reçu par colis de ses parents quelques jours plus tôt. Il le trouvait magnifique, et il savait qu’il le défendrait lorsque Noah ferait des cauchemars.

« Bonjour Monsieur le Chat, as-tu passé une bonne nuit ? »

Il n’attendit pas de réponse, il était encore perdu dans le rêve qu’il venait de faire.

« Comment cela se fait-il que je rêve de nouveau d’elle ? -- Tu ne sais pas non plus ? -- Bah quoi ? Qu’est-ce qui ne va pas ?C’est toi qui ne va pas bien ! »

Noah adorait quand ses chères peluches se mettaient à parler, parce que oui, elles parlaient, et même si les adultes disent que ce n’est que son imagination, Noah sait qu’ils sont stupides de penser cela. Et heureusement que Monsieur le Chat était là pour l’aider à passer ce pénible moment.

« Oui, c’est pour cela que je veux particulièrement te parler… - C’est le problème. Tu ne me parles que lorsque tu ne vas pas bien, avec toi, je ne connais que le tourment. Pourquoi ne viens-tu pas me parler quand tu es heureux et avec tes amis, me hais-tu à ce point ?Ce n’est pas ça du tout ! Eux… Ils ne sont pas comme moi… Et je n’ai pas d’amis réellement comme moi. »

Quelque chose n’allait pas, Noah détestait qu’on lui fasse la morale mais c’était, pourtant, bien partis pour.

« Dis, Monsieur le Chat, pourquoi ne veux-tu pas aider Noah aujourd’hui ? Parce que tu m’oublies quand tu es heureux ! C’est faux ! Noah ne pourrait simplement pas profiter de ces moments si je te parlais… - Fais comme tu veux. -»

Bien qu’encore endormis, Noah senti le regret monter en lui, il voulait réparer ce qu’il venait de dire. Ce n’était pas grand-chose, mais il ne voulait pas se disputer avec Monsieur le Chat.

« Comment faire alors ? Comment faire quoi ?Bien comment faire pour que nous nous entendions bien ? Pour que nos problèmes soient résolus, pour que je sois heureux !Oublie moi, tu verras, tout ira mieux.Tu veux que je t’oublie pour que je puisse raconter mes problèmes aux autres ?C’est la meilleure solution.Mais… Mais je ne veux pas te perdre ! Tu es une partie de moi ! Si je t’oubliais ce serait alors comme vivre sans être moi, sans penser !Ce serait alors profiter de la vie. »

C’en était trop. Noah était au bord des larmes. Il se força alors de toutes ses forces à oublier le moment qu’il venait de subir.

« Je t’aime Monsieur le Chat.Je t’aime aussi, Noah. »

Monsieur le Chat prononçait si bien son prénom… Noah en rougit. Il lui prit la main et s’avança, encore engourdis par sa nuit devant la grande porte qui gardait son cocon protégé de toute impureté. L’impureté est à bannir de la vie. Il ouvrit la barrière vers les profondeurs noires qui donnait en fait sur un long couloir au carrelage d’un damier noir et blanc. Il le traversa lentement, comme à son habitude et essaya d’oublier, encore une fois, le rêve qu’il venait de faire. Une fois le long et familier couloir franchis, il tourna à droite et se retrouva dans un salon immense aux décorations coûteuses, mais Noah ne faisait jamais attention à cela. Il se dirigea tout droit, vers l’immense table bien préparé la veille par des dizaines de bonbons et quelques tasses de thé. Il n’en aurait besoin que de deux aujourd’hui, une pour lui, et une pour Monsieur le Chat. Il s’assit à l’extrémité de la table et installa à côté de lui son compagnon. Il prit, comme à son habitude, d’un geste machinale, dix sucres, cinq pour lui, et cinq autres pour Monsieur le Chat. Il prit une sucette à la vanille qu’il trempa dans son thé et en téta l’extrémité. Il l’a reposa et but son eau chauffée d’une gorgée.

« Eh bien Monsieur le Chat, tu n’as pas faim ce matin encore ? Ce n’est pas grave, je vais boire ton thé pour toi. »

Il prit la tasse situé à côté de lui et fit le même rituel que pour la sienne.

« Aujourd’hui, nous devons aller travailler au stand, j’ai travaillé dur hier pour préparer tous les bonbons tu sais. »

Il se dirigea alors dans la pièce située à coté du salon et en inspecta le contenu, de nombreux habits de hautes valeurs étaient pendu ici. Des vestes coûteuses, des pantalons de velours, des chaussures sans prix, de tout. Pourtant il choisit un t-shirt blanc en col V plutôt simplet et l’enfila en un mouvement. Puis il mit ensuite un jean tout aussi simple. Il se regarda dans le miroir, voir s’il n’avait rien oublié. Son domestique n’était pas là aujourd’hui et bien que tout lui semble parfait, quelque chose manquait. Ah oui, voilà ! Son bandeau, pour cacher son œil aux allures mystérieuses. Voilà qui est mieux. Noah était fier de cette préparation faite seule. Il finit par revenir dans le salon, en inspecta la table qui n’avait pas bien changé depuis son arrivée et prit Monsieur le Chat par la main. Il se plaça dans ce grand hall d’entrée tenu par ce même damier et se mit devant la porte d’entrée par laquelle il enclencha le déverrouillage complexe. Il sauta au grand air, inspira à pleins poumons l’air du petit matin et se mit en route la place du marché, l’air de nouveau joyeux.



« Venez goûter mes bonbons ! Venez ! »

Noah tentait, encore une fois, tant bien que mal, à faire goûter ses sucreries aux durs habitants d'Amenthalys, et malgré les difficultés qu’il essayait de surmonter, il entendait encore et toujours les passants se moquer de lui. Cela le vexait pleinement, mais, pourtant, il essayait tout de même de continuer à faire marcher son commerce tant bien que mal.

« Dégage d’ici, sale enfant aux problèmes mentaux bizarres ! »

Une dame plutôt âgée lui avait lancé cette phrase venimeuse en pleins milieu de son slogan. Noah s’arrêta net, que devait-il faire ? Peut être les habitants avaient raison. Peut être ferait-il mieux de partir d’ici, peut être ferait-il mieux de rejoindre sa douce amie de ses rêves. Il avait comme été poignardé en plein coeur par cette phrase. Mais il avait l'habitude. Et aujourd'hui, il avait un ami avec lui. Ce n'était donc pas grave ce que la dame pouvait lui dire. Oui, ce n'était pas grave. Mais c'est alors qu'il commit l’erreur d’observer un moment Monsieur le Chat comme pour se rassurer. En effet, un homme inconnu, se précipita en un éclair sur le stand de bonbons pour en prendre le plus possible avant de s’enfuir en courant. Il était vêtu tout de noir et on ne voyait que très peu son visage, c'en était grossier. Noah eu juste le temps d’attraper son compagnon avant de se mettre à la poursuite de son voleur. Chacun de ses bonbons lui était d’une extrême valeur. Ceux volé en particulier, c'était les plus gros, et les meilleurs aussi.

« Rends-moi mes bonbons ! »

C’était en vain, comme si un adulte allait vouloir l’écouter. Ils sont vraiment tous stupides ! Noah commençait à sentir le désespoir monter en lui. Et c’est au bout de la rue marchande que le dit-voleur sembla chercher son chemin ce qui permit à Noah de se rapprocher un peu plus de lui. Mais il était déjà épuisé et voila que l’homme en question reprit sa course. Qu’avait-il donc à faire de ces bonbons ? C’était surement l’histoire d’embêter le petit garçon comme il était coutume de faire ces derniers-temps. A bout de souffle, Noah s’arrêta, à contrecœur et se mit à genoux s’éraflant grandement ceux-la, abandonnant sa course. Regardant d’un œil impuissant le voleur s’échapper, il savait qu’il ne pouvait faire qu’espérer pour ses précieux bonbons, quitte à délaisser un petit moment ceux qui étaient restés au stand. Noah savait que ceux-là ne se feraient pas voler, après tout, il n’était pas là, il n’y avait donc aucun intérêt à voler ses sucreries si le gérant mal-aimé n’était pas sur place pour subir la scène de ses propres yeux. Il en avait mal au coeur pour ses bonbons, eux qui n'avaient fait aucun mal. Oui, en attendant, il ne pouvait qu’espérer que l’impossible se produise. Toujours en regardant la scène, il murmura la phrase suivante.

« Aide moi, Monsieur le Chat, s’il te plait. »
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Monsieur le Chat sauveteur de bonbons. [Lust Pain] Vide
MessageSujet: Re: Monsieur le Chat sauveteur de bonbons. [Lust Pain]   Monsieur le Chat sauveteur de bonbons. [Lust Pain] EmptyMar 31 Aoû - 15:21

    Le premier geste de Lust fut de se couvrir un peu plus de son manteau de cuir, rabattant par la même occasion sa large capuche sur ses cheveux qu'elle avait tenté de coiffer, en tressant certaines mèches sur le haut de son crâne, dernière mode amenthalysienne de la noblesse. Elle réprima un frisson tandis qu'elle s'engouffrait dans les boulevards de la capitale, propices aux titanesques courants d'air qui ne manquaient jamais de se faufiler. En tant qu'Opalienne, elle était toujours frigorifiée les premiers jours par cette différence de température entre les deux régions, et bien que la population locale s'affairait en robe légère, elle ne cessait de se couvrir un peu plus, afin de se tenir au chaud de ce qu'elle jugeait être un bon hiver Opalien. Voilà trois jours qu'elle était arrivée à Amenthalys, dans le but de récupérer des informations sur son frère, avant de s'envoler définitivement pour Karnevale Avenue. Telle était sa décision, convenant avec sa conscience qu'elle ne pouvait continuer de se voiler la face entre les quatre murs de granite de sa chambre, qui avaient composé le quotidien de ses deux derniers mois de vie à Opale.

    La demoiselle avait finalement rassemblé ses pensées, qui menaient inéluctablement vers trois points essentiels, et oh combien troubles. D'abord, qu'elle devait mettre la fin sur son frère Siam. Sa moitié, le reflet incessant qu'elle détaillait dans le miroir, il avait disparu quelques mois après l'accident qui lui avait coûté son œil droit. Il avait surement apprit des choses sur les raisons de cette blessure qu'on lui avait infligé, et peut-être même préférait-il régler cela lui-même, sans jamais revenir lui apporter la moindre explication. Du moins le croyait-elle, l'espérait-elle, refoulant sans cesse la possibilité qu'il puisse simplement vouloir la fuir définitivement. Ensuite, elle devait en apprendre plus sur ses parents, et pour cela elle avait une piste, les marécages d'Almancar, zone tortueuse et mystérieuse dans laquelle les légendes avaient bon train. Si leur famille avait put souffrir de la moindre malédiction, cela provenait de ce lieu maléfique, où le soir, les goules chantaient avec les esprits sur les nénuphars empoisonnés qui bordaient le rivage. Enfin, il lui fallait rejoindre la résistance de Karnevale Avenue, mettre son Karnevale sous la décision d'une cause juste qui irait à l'encontre de la tyrannie exercée en toute impunité par l'Empereur. C'était comme si ce dernier point fut inscrit dans son sang, tout son être jubilait à l'idée de renverser ce pouvoir, et chaque fois qu'elle y songeait, elle sentait son corps trembler d'excitation et son Karnevale s'agiter, comme une infime supplication de le libérer. Elle partageait ces sentiments sans parvenir à effacer une certaine inquiétude, une crainte grandissante, lui murmurant de ne pas tout faire en même temps, de ne pas lever le rideau avant d'avoir apprit son texte par cœur.

    Plongée dans ses pensées, marmonnant de courtes phrases au piètre vocabulaire sur le temps de la capitale, elle arriva sans s'en apercevoir au marché d'Amenthalys. Immédiatement, mille senteurs s'emparèrent de ses sens, et elle fut presque obligée de déposer son regard sur les rayons colorés et fascinants surplombant les lieux. Bien que les stands furent un peu moins nombreux car mieux contrôlés par l'Empereur qui de plus affichaient des taxes colossales par emplacement, les étalages croulaient sous une diversité impressionnante et produits somptueux du monde entier. Elle demeurait fascinée par ce spectacle et admira le courage des artisans et petits commerçants, qui tentaient de survivre au milieu de cette marée de spéculateurs, de gardes impériaux voleurs et violents, et de multiples petits pickpockets ambulants, détrousseurs et faucheurs, tels étaient leurs appellations. A la vue d'un stand de peintures, elle eut un pincement au cœur qui lui remémora ces quelques années d'innocence, lorsqu'elle venait rendre visite à sa précieuse amie Rin Koyomi, une marchande d'œuvre d'art. Petite, mais vive d'esprit et dotée de petites mains agiles, elle lui avait expliqué de nombreux après-midi, la délicatesse de la plume, la portée franche et déterminante du fusain et la rareté de certains pinceaux, qu'elle conservait comme des reliques d'un Saint martyre. Avec le temps, un peu de patience et beaucoup d'écoute, Lust avait acquis un regard critique sur les œuvres classiques et pouvait nommer une centaine de style, tout en reconnaissant les techniques employées dans quelques peintures. Elle doutait pourtant que cela puisse lui servir un jour, mais se félicitait malgré tout d'avoir eu l'oreille attentive.

    Alors qu'elle pénétrait dans le coin nord du marché, qui rassemblait tous les stands de nourriture, elle fut subitement dérangée par une cacophonie ambiante, une brouahaha sourd, mais lui donnant la désagréable sensation qu'elle n'allait pas en apprécier la raison. Elle écarta avec douceur mais fermeté les gens sur son chemin, qui se retournaient prêts à l'insulter, avant de baisser les yeux et serrer les lèvres, la peur de l'étranger étant la plus forte. La foule entourait quelqu'un, à genoux par terre, comme dans une posture de prière habituelle à Opale, mais elle comprit vite que le jeune garçon était dépité, et en proie à un moment de faiblesse, dont les pauvres de la ville se délectait sans une once de pitié. Ici les faibles comme ailleurs étaient soit des fous, soit des vieillards. On ne considérait personne avec égard, sauf s'il fut de bonne naissance, les autres ayant autant de poids que des animaux de bétail. Elle demeura quelques instants silencieuse, philosophant pour elle-même sur la nature humaine, et ce qui poussait ces gens à se dévorer entre eux de leur malheur, plutôt que de s'entraider, pour gravir les marches de l'aisance et du confort. Mais elle en connaissait déjà la réponse. L'appât du gain, l'avarice. Poussant à travailler seul pour récolter seul les fruits de son labeur, plutôt que d'entreprendre à plusieurs et donc partager le butin final. Mais à quel prix? Elle s'éloigna finalement dans le mouvement général de la foule qui s'était lassé du spectacle, retournant non sans un dernier rire mesquin vaquer à ses occupations. Si la scène s'était produite trois ans plus tôt, Lust, vêtue comme une princesse et coiffée tant bien que mal par sa nourrice, aurait tendue la main vers cette faible créature, lui offrant un repas et un sourire chaleureux. Elle l'aurait fait, elle l'avait déjà fait tant de fois. Mais aujourd'hui, les choses étaient différentes et elle n'était plus une Noble qu'on observe avec crainte et envie, qu'on écoute avec intérêt et clairvoyance. Elle était une fugitive d'Opale, et surtout, à en juger par sa tenue, une parfaite étrangère vêtue lourdement, signifiant clairement que tout coup pouvait être rendu.

    Elle traversa les ruelles, tentant alors de rassembler ses pensées pour se focaliser sur l'essentiel, lorsqu'elle rencontra un corps étranger, qui venait de la percuter de plein fouet. Immédiatement, son Karnevale s'activa et son buste devint une plaque de métal lisse et d'un argenté parfait, qui amortit le choc protégeant ainsi ses côtes et sa clavicule exposée à une fracture. L'individu vint s'écraser sur son corps maintenant protégé, et pensant simplement qu'il allait la bousculer, ne pensa pas à ralentir sa chute, le résultat fut impressionnant mais prévisible pour la demoiselle, il y eut un bruit de choc étouffé, et un autre, plus subtile, de quelque chose de lourd craquelé ou brisé. Alors qu'elle écartait le responsable, elle observa son teint laiteux qui une légère nausée pointant de ses lèvres. Il semblait vivre en direct une fracture de ses propres côtes. Alors qu'elle détaillait ses vêtements, elle remonta son couvre nez au-dessus de sa bouche par mesure de sécurité, et transforma sa main droite en une pince métallique indestructible. Elle le saisit par les épaules avec violence et le plaqua sans aucune délicatesse contre le mur. Complètement abrutie, il ne semblait même pas réagir aux nouveaux coups qu'elle lui assénait sans ménagement, et surtout, qu'il fut manipulée par une détentrice de Karnevale.
    Elle lui arracha son manteau en coton abîmé, et eut le loisir de découvrir un énorme paquet de bonbons, ainsi que plus étrange, un écusson de soldat de l'Empereur. Il symbolisait un homme à terre, marchant lance pointée en avant.

    _ LUST: "Vous êtes dans l'infanterie et vous vous permettez de détrousser les commerçants?"

    Elle ne put retenir une pointe de dégoût, mais elle était surtout surprise et pleine de questions. Les soldats se servaient sans autorisation dans les stands des vendeurs, et si on les en empêchait, ils tuaient ou enfermaient arbitrairement les individus, dans un abus de pouvoir terrifiant. Pourquoi voler un gamin vendeur de sucreries?
    Heureusement, l'homme sembla retrouver ses esprits, et elle desserra son étreinte afin de le laisser respirer pour évacuer la douleur.

    _ SOLDAT: "Je pourrais te faire tuer pour ça... Il es interdit de poser la main sur un soldat de l'Empereur, c'est la peine capitale immédiate..."

    Elle soupira et pencha légèrement la tête, lui parlant avec une condescendance évidente:

    _ LUST: "Regarde moi soldat, ais-je bien l'air de me préoccuper de vos peines? J'ai mieux à faire ici. Cependant, je me demande ce qu'un gradé de l'infanterie fait vêtue d'une tenue rustique d'étranger, pour voler ainsi les commerces prospères de la splendide capitale?"

    Et pour montrer son impatience, elle transforma son bras gauche encore libre en un fusil au large calibre, qu'elle déposa sur sa nuque. L'homme sembla perdre toute contenance à la vue de ce pouvoir étrange et c'est avec une voix blanche qu'il tenta de s'expliquer:

    _ SOLDAT: "Sa majesté l'Empereur rencontre quelques... Difficultés. De paiement entre autre. Il ne parvient pas à réunir l'argent pour les salaires des soldats qui forment son armée et pense même que les habitants de sa propre capitale reverse une grosse partie des richesses aux Karnévaliens, qui ont juré de les libérer de son autorité arbitraire. Il devient fou, et nous, nous mourrons de faim. Bientôt, il va entreprendre d'accabler les habitants de taxes et d'impôts, et les miséreux vont se multiplier... Qui iront à Karnevale dans l'espoir de survivre, et jurant de se battre contre l'Empereur. Nourrissant ainsi la colère de l'Empereur et entrainant un cercle vicieux pour tous..."


    Lust demeurait imperturbable mais elle enregistrait et analysait chaque information. L'Empereur? Sans le sou? C'était un comble! Personne ne pouvait être plus riche que lui... Impossible. Néanmoins, elle observa avec beaucoup d'intérêt l'officier.

    _ LUST: "Tu parles beaucoup pour quelqu'un qui a juré fidélité à l'Empereur au péril de sa vie..."

    Et pour démontrer son animosité elle appuya plus fortement le canon du fusil contre le front du soldat. Elle crut qu'il allait s'évanouir.

    _ SOLDAT: "C'est... C'est parce que je comptais quitter moi aussi la ville, nous allons finir par mourir de faim, et à force de voler les commerçants vont bien d'apercevoir que nous sommes à bout. Je pense me rendre à Karnevale. Partout d'autre je serais un déserteur..."

    Lust se recula remodelant ses bras, reprenant forme humaine. Il pouvait s'agir là d'un piège visant à faire croire aux soldats que l'Empereur était faible, pousser les plus naïfs à quitter la ville et mener l'armée fidèle à Karnevale Avenue... Rien n'était impossible. Mais si ce qu'avançait le soldat était vrai, alors c'était Karnevale Avenue qui allait être en fête, et il faudrait bientôt songer à profiter de la colère des habitants accablés de taxe et d'une armée affamée, pour renverser le pouvoir. Elle jubilait de nouveau.

    - LUST: "J'emporte ça." Dit-elle en secouant le paquet de bonbons. "Et si tes affirmations sont fausses et que tu trahis tes paroles, je t'arracherais chaque morceau emplissant tes tempes. J'ai retenu ton emprunte rétinienne, je pourrais te retrouver à n'importe quel moment... Faucheur..."

    Satisfaite de sa menace, elle s'éloigna le laissant presque agonisant. La peur était un bon apaisant semblable à de la morphine, mais dès que le cœur reprenait son rythme habituel et que la chaleur descendait, elle revenait au galop, avec d'autant plus de force qu'on l'avait oublié. Lust, plus songeuse que jamais sourirait sous le voile avec détermination. Elle devait prévenir les Karnévaliens, tout en pesant ses mots pour faire comprendre que tout pouvait reposer sur un piège. Elle allait gagner sa place chez les résistants.

    Enfin, elle revint sur la place du marché, là où le garçon s'était levé. Maintenant qu'elle l'observait avec calme, elle distingua son allure étrange, sa poupée à qui il semblait s'adresser et son bandeau, masquant son oeil. Elle haussa de nouveau un sourcil avec étonnement, n'ayant pas l'habitude de croiser des gens affublés de la même particularité qu'elle.
    Elle s'arrêta juste devant lui et posa une main sur son épaule afin d'attirer son attention. Quel garçon étrange! Il semblait possédé, emprunt d'une certaine démence et dans un monde lointain, bien qu'il fut en face d'elle. Elle lui tendit le paquet, toujours aussi gonflé et parfumé bien qu'abîmé et lui mit sous le nez en évidence.

    _ LUST: "Je crois que c'est à toi. Chez nous on dit: N'oublie pas de prier pour les moissons mais plante quand même une graine. Ça veut dire que tu peux supplier le ciel de te rendre ce qu'on t'as volé, mais tu peux aussi courir après le coupable pour récupérer toi-même ton trésor."

    C'était une comptine d'Opale et elle en avait comprit le sens depuis bien des lunes. Elle attendait patiemment qu'il reprenne son bien, et qu'elle s'éloigne, elle avait tant à faire à présent et l'excitation gagnait son esprit de plans multiples. Elle tentait pourtant de ne pas le brusquer, mais son esprit était déjà ailleurs.
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