"Too much sand kills the sand & Some sand only some sand" [Osmanthe Carthair]

"Le sable entre dans mes chaussures"

"Too much sand kills the sand & Some sand only some sand" [Osmanthe Carthair] Copie_15

"Too much sand kills the sand & Some sand only some sand" [Osmanthe Carthair] Copie_16

"Too much sand kills the sand & Some sand only some sand" [Osmanthe Carthair] Copie_17

Une fille; Un traqueur & Le désert

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Les rues d'Opales sont recouvertes d'une couche de sable provenant du désert. Les quartiers populaires sont construits sur la plus haute ville de la cité. Ainsi le bourg moins protégé par les murailles, est alloué à toutes les tempêtes et bourrasques. Renfloué par les vents ses poussières jaunes viennent stagner entre les habitations en terres cuites. Les quartiers plus aisés placés à la périphérie de la bastide et, sous l'ombre des fortifications, échappe à cette neige dorée qui tourbillonne et entre par tous les orifices, craque sous les dents. Encore une fois la loi du plus riche est présente même dans les lieux les plus archaïques.
Ces désagréments que peut causer l'or du désert, les habitants d'Opale accoutumés, ne s'en soucient guère. A l'inverse des étrangers qui habitués aux pavés de la Capitales on les pieds "fragiles". Ces couards ne supportent pas ce contact rugueux sur leurs peaux.

Ainsi, Aurore en faisait l'expérience à cet instant précis, à son plus grand malheur.
Osmanthe et elle, traversaient les rues populaires de la ville grouillantes de monde et de divertissements.
Grâce au Traqueur elle avait réussi à s'enfuir du manoir de ses parents pour pouvoir visiter à son aise la ville du désert. Bien entendu il n'avait pas accepté de but en blanc, cela aurait paru trop bon de sa part. Elle lui avait donc proposé un pari dans le cas où elle gagnerait il l’emmènerait pendant trois jours découvrir une autre ville qu'Amenthalys. le défi consistait en une série de questions posées par le maître Osmanthe même. Aurore sachant que son fiancé avait tout de même un esprit perçant. Elle avait corrompu son précepteur en lui avouent que le pari ne servait qu'à donner une leçon à Osmanthe. Il accepta (sans connaitre le vrai but du stratagème) à lui donner les questions qu'il poserait. Le défi gagné ils s'étaient mis en route la nuit même vers la Cité ensablé, ce sable même qui infestait les pauvres pieds de la demoiselle.

- Osmanthe, nous marchons depuis trop longtemps et, à cause de ce fichu sable j'ai horriblement mal aux pieds !

Elle savait d'avance que ces dernières plaintes aillaient soit, être suivi d'un sarcasme soit d'un silence désintéressé, de la part de leur interlocuteur. Il fallait avouer qu'elle savait qu'il ne pouvait rien y faire, d'autant plus que c'était elle qui avait voulu voir l'endroit où les plébéien d'Opale ce distrayaient.
Et quel distraction ! A chaque coins de rues elle découvrait des cracheurs de feu, des acrobates qui déambulaient sur un fil pendu au-dessus des toits, des fakirs, des danseuses aux vêtements vaporeux et à la beauté fatale. La plupart des numéros étaient réalisés avec peu de moyens et le minimum de sécurité, ce qui à ses yeux était encore plus étonnant.
A cet heure de la matinée les ruelles étaient noires de monde, la population profitaient des dernières fraîcheurs matinales avant de ce clapir à l'ombre des dômes ou des terrasses couvertes pour les plus chanceux.
La foule formait une masse compacte dans laquelle Aurore prenait peine à ce faufiler, le plus important était de ne pas perdre son guide. Parfois il la poussait doucement vers lui en la tenant pas l'épaule.
Elle suivait des yeux sa silhouette droite et longiligne se frayer un passage avec aisance dans la cohue.
Aurore ne pût s’empêcher d'insister en l'appelant pour la deuxième fois.

- Dis-tu m'écoutes, nigaud ?!

- Osmanthe, nous marchons depuis trop longtemps et, à cause de ce fichu sable j'ai horriblement mal aux pieds !

Osmanthe consulta discrètement sa montre : 10h23. Sachant qu’il avait estimé qu’elle commencerait à pleurnicher entre 10h et 10h30, ce qui faisait une valeur moyenne de 10h15, on pouvait dire qu’elle avait tenu bon un peu plus longtemps que prévu. Restait à voir combien de temps il pourrait supporter ses jérémiades avant qu’il ne réponde trop abruptement et que tout cela dégénère en engueulade publique. Le jeune homme avait préféré ne pas se livrer à des calculs de probabilités à propos de ce futur évènement, n’ayant pas une très haute estime de sa patience lorsqu’il était en compagnie d’Aurore. Elle avait un don inné pour l’exaspérer. C’était une des rares personne capable de le faire sortir de ses gonds. Et forcément, parmi les centaines de jeunes filles aristocratiques d’Amenthalys, il avait fallu qu’il tombe sur elle.

Un sourire sarcastique se dessina brièvement su ses lèvres lorsqu’il se remémora leur première rencontre. Pendant quelques minutes, il l’avait prise pour une petite noble pourrie gâté ordinaire, une espèce de poupée de porcelaine que des parents avaient élevé dans un couffin, la rendant aussi creuse, pâle et sans émotion que les nombreux jouets qui avaient dû tapisser son enfance. Et l’idée de devoir passer le restant de ses jours avec un automate comme épouse lui avait donné la nausée.
C’est à ce moment que le masque était tombé, et que la furie avait remplacé la poupée. D’abord abasourdi, le Traqueur s’était presque réjoui d’avoir finalement affaire à une jeune fille plus intéressante et originale que les dindes qui peuplaient en masse la cour de l’Empereur. Avant de déchanter au bout de quelques minutes de récriminations bruyantes de la jeune fille en question. A partir du moment où il avait ouvert la bouche pour lui répondre, la situation avait commencé à dégénérer, jusqu’à ce qu’Osmanthe ne réalise avec horreur qu’au lieu de la gamine pourrie gâtée, idiote et effacée à laquelle il s’attendait, il avait obtenu trois fois pire, à savoir une gamine pourrie gâtée, intelligente, bornée et braillarde. Et il avait immédiatement pris la résolution de briser ces foutues fiançailles, à n’importe quel prix.

Théoriquement, cette petite virée à Opale faisait partie de son plan pour se débarrasser de ces fiançailles. Soyons tout de même honnête, le jeune homme n’avait absolument pas fait exprès de perdre contre sa fiancée durant ce stupide défi qu’elle lui avait lancé. D’ailleurs, il ruminait toujours sa défaite, raison pour laquelle il s’était enfermée dans un silence rageur depuis le début du voyage. Mais il avait fini par y voir une occasion rêvée d’arriver à ses fins. En tenant sa parole et en faisant sortir la jeune fille hors de sa prison dorée, il n’ignorait pas qu’il s’attirerait les foudres de son futur beau-père. Lequel, avec un peu de chance, s’empresserait de trouver un autre fiancé que ce rustre de Traqueur pour son adorable fille. Et exit, Aurore.

Si ce plan de secours lui avait paru absolument parfait en théorie, la pratique avait révélé quelques petits… désagréments.
Tout d’abord, le fait que la jeune fille ait fixé une durée de trois jours au périple. Ce qui signifiait, pour lui, trois jours à déserter son poste pour traîner derrière lui une gamine pleurnicharde au quatre coins de Sphéra en faisant tout de même attention à ce qu’il ne lui arrive rien de trop fâcheux, histoire d’éviter de se faire descendre par le beau-père. Charmant programme.
L’autre gros inconvénient était qu’elle avait choisi comme destination première la ville qu’il détestait le plus au monde. Il n’avait rien contre la chaleur qui régnait à Opale, ni contre le sable qui tapissait ses rues. Il était même prêt à supporter les innombrables bandits et escrocs et assassins qui y grouillaient, bien qu’il craigne vaguement de se retrouver face à une certaine personne, et que pour une raison que lui-même avait du mal à comprendre, il surveillait de façon presque paranoïaque la moindre petite marchande de fruit possédant une pastèque sur son étal. *[ceci est un délire perso, ne cherchez pas trop à comprendre... le destinataire de cette private joke se reconnaîtra, je pense...]
Ce qui terrorisait le grand Traqueur tenait dans une main, et en huit toutes petites lettres : scorpion. La possible présence de ces sales petites bêtes lui donnait envie de s’enfuir en courant en direction d’Amenthalys, et il savait pertinemment que c’est exactement ce qu’il ferait si un de ces arachnides venait à pointer le bout de sa queue, quitte à planter sa fiancée sur place.

- Dis-tu m'écoutes, nigaud ?!

Malheureusement, oui, songea-t-il avec humeur. Difficile de faire autrement. Avec un soupir, il se résigna à lui répondre. Et même à lui répondre poliment, après tout ce n’était que le début de la dispute.

- Je ne sais pas pourquoi tu gaspilles ta salive à te plaindre alors que tu sais pertinemment ce que je vais répondre, Aurore. Je n’ai pas le pouvoir de faire disparaître ce sable, et même si je le pouvais, je ne le ferais pas, parce que c’est toi qui a voulu aller ici, à toi d’en assumer les conséquences. Et honnêtement, je n’ai pas envie de t’entendre geindre pendant trois jours, alors si tu pouvais museler tes gênes d’aristocrate pourrie gâtée...

Comme toujours lorsqu’il parlait à Aurore, il finissait par être plus désagréable qu’il ne l’avait voulu en ouvrant la bouche. Ce devait être un mécanisme de défense naturelle contre les furies dans son genre. Maintenant qu’il avait jeté de l’huile sur le feu en lui rappelant mesquinement à quel point elle était semblable à ces nobles qu’elle méprisait tant, il voyait mal comment il pourrait éviter l’engueulade. A moins que…
L’idée était tellement évidente qu’elle lui avait échappée. Mais le fait était qu’elle se plaignait du lieu, et que lui-même détestait ce lieu. Et qu’il serait judicieux de se montrer un tantinet plus agréable…
Tout en continuant à marcher d’un pas vif, il se retourna légèrement vers elle, un sourire volontairement forcé aux lèvres :

- Remarque, si vraiment tu ne peux plus supporter de marcher plus longtemps dans le sable, il est toujours possible de changer de ville. Ça m’épargnera tes jérémiades incessantes, et tes pieds ridiculement délicats supporteront peut-être mieux le béton neuf d’Alzen ?

Ne jamais être trop gentil avec Aurore était une règle d’or, sous peine de s’attirer sa suspicion. Elle était un peu trop intelligente pour qu’un brusque changement d’attitude suffise à la satisfaire, raison pour laquelle il avait formulé sa proposition en feignant un mélange de conciliation, d’agacement et de moquerie. En espérant que cela suffise à étouffer sa perspicacité, car le jeune homme n’avait franchement pas envie qu’une seconde personne ne découvre que l’objet de sa plus puissante phobie se tapissait dans les rues d’Opale.

[Milles excuses pour ce temps de réponse affreusement long =.=
Maintenant que je suis de retour pour de bon, je devrais être un peu moins lente.
En espérant que ma réponse te conviendra ^^
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